Question royale et fusillade de Grâce-Berleur chez Detrez

Paru sous le titre "Aucune pluie n'a effacé le sang de Grâce-Berleur"
Toudi annuel n°4, 1990

Les quatre morts de Grâce-Berleur

Il est important de resituer le récit échevelé et baroque de Conrad DETREZ, que nous allons lire, dans son contexte politique. Grâce aux élections de juin 1950, le PSC a remporté la majorité dans les deux Chambres. Celles-ci, réunies, peuvent donc décider de la fin de l'impossibilité de régner de Léopold III, impossibilité décidée à la fin de la guerre, notamment sous la pression de la FGTB. Comme l'impossibilité de régner prend fin, le Roi prend la décision de revenir en Belgique et d'y reprendre le pouvoir. C'est une Wallonie armée qui l'attend. D'aucuns le pressentent mais beaucoup seront surpris par la violence de l'insurrection wallonne. Progression du soulèvement Dès la veille du retour du Roi, un attentat à l'explosif a lieu à Mons , tout près du Vaux-Hall 1. Comme au moment de l'invasion allemande, dix ans plus tôt, des saboteurs coupent certaines lignes électriques. Il y aura, dans la première semaine qui suit le retour de Léopold III, cinquante attentats à l'explosif contre les voies ferrées, les centrales électriques... Ces explosions ne semblent pas obéir à un plan précis. C'est la Wallonie qui se soulève.

Pourtant l'arme absolue des Wallons - la grève générale - tarde à être employée. C'est à un tel point que, le vendredi 28 juillet encore, La Libre Belgique invite à ne pas « prendre au sérieux » l'agitation en Wallonie. Rapidement elle va changer de ton criant à la Révolution, non sans raisons.

Appel aux Etats-Généraux

Le 29 juillet Joseph Merlot annonce la prochaine réunion des « Etats Généraux » de Wallonie, déclaration implicitement séparatiste. C'est la veille que la grève est devenue vraiment générale. Le gouvernement ne contrôle plus du tout la situation dans les grandes villes du sillon industriel et même ailleurs. On chante partout l'Internationale et la Marseillaise. Ce mouvement, quoiqu'on en dise est républicain même si ceux qui peuvent le mener ne se disent pas républicains et, probablement, attendent surtout que l'entêté quatrième Roi des Belges cède. Ce qu'il ne fait pas! Le 27 juillet pourtant, André Renard avait annoncé que l'on allait recourir à l'abandon de l'outil: laisser se noyer les mines, éteindre les hauts-fourneaux. A Liège, par #exemple, le pouvoir est aux mains de la FGTB qui délivre des laissez-passer. Le lendemain du jour où Merlot réclamait la réunion des « Etats Généraux » (termes qui visent toutes les sortes d'autorités politiques, syndicales, intellectuelles de Wallonie mais qui a aussi une connotation 1789 évidente) un meeting a lieu sur les hauteurs de Liège. Quatre ouvriers sont tués à Grâce-Berleur. Le 31 juillet à Charleroi, devant une foule énorme, Gailly annonce que la Wallonie va faire appel à l'ONU. D'immenses panneaux sont dressés où l'on peut lire l'article 35 de la Déclaration des droits de l'An I (la plus révolutionnaire): Lorsque le gouvernement viole les droits du peuple, l'insurrection est pour le peuple le plus indispensable et le plus sacré des devoirs. Sur les édifices le drapeau wallon est substitué au drapeau belge.

Marche sur Bruxelles et gouvernement wallon

Le 31 juillet, la monarchie n'exprime plus rien du consensus national d'ailleurs en train de se rompre dans la fureur et le sang des morts de Grâce. A Liège, le 31 au matin, diverses personnalités syndicales socialistes, peut-être démocrates-chrétiennes et certainement communistes, forment un gouvernement wallon provisoire qui doit convoquer les Etats-Généraux. Le Roi ne cède toujours pas. Par ailleurs, des dizaines de milliers d'ouvriers wallons, peut-être des centaines de milliers, avancent, beaucoup munis d'armes et de munitions vers Bruxelles. On parle d'intervention de régiments français. L'éclatement est proche. Les trois partis politiques d'alors arrivent malgré tout à se mettre d'accord#sur une formule de retrait de Léopold III en faveur de son fils Baudouin. Mais,#un peu plus tard, le Roi rejette l'accord. Le Roi songe même à former un autre gouvernement, la plupart des ministres se ralliant à l'accord entre les partis. Ce n'est qu'à l'aube que le Roi va céder. S'il ne l'avait pas fait, nous aurions eu plusieurs dizaines d'années à l'avance - on peut en parler comme cela aujourd'hui - la République et la Wallonie indépendante ou, du moins, liée confédéralement à la Flandre dans un cadre républicain.

Vive la République!

Ce qui nous permet d'être si affirmatif, c'est la suite des événements. Le 11 août 1950, alors que l'agitation est tombée, au moment où Baudouin se prépare à prononcer les paroles du serment constitutionnel, un cri s'élève des rangs des députés et des sénateurs: VIVE LA REPUBLIQUE! Ce cri, on l'attribue à Lahaut, président du PC. Ce cri n'était-il qu'un cri? Probablement, non. On le sait Lahaut est assassiné le 18 août à son domicile par des tueurs d'extrême-droite qui seront couverts par une partie des polices, (comme E. Verhoyen l'a montré dans son livre Le meurtre de Lahaut EPO, Anvers, 1987). Il y a 300.000 personnes à son enterrement. C'est de ce jour-là et de Grâce-Berleur que date le divorce rampant entre la monarchie et la Wallonie, divorce bien illustré par les événements récents. Voici le récit de C. Detrez oû il imagine ses condisciples, du petit-séminaire de Saint-Trond en pays flamand, venir contre manifester à Grâce-Berleur.

Le roi est rentré...

Le roi est rentré. Le soleil pleuvait sur les pistes, les verrières, les passerelles de l'Aéroport national. Les enfants des orphelinats catholiques de la capitale brandissaient des gerbes de fleurs jaunes et blanches que les bourrasques suscitées par les hélices du quadrimoteur agitaient, arrachant des nuées de pétales qui fondaient comme des papillons sur la masse argentée des installations. Cinquante-sept fillettes habillées de jupes tricolores se sont avancées, gazouillant, illustrant le score qu'avait fait valoir le souverain pour décider de son rapatriement. Elles se sont tournées, inquiètes, vers les soeurs au moment où sont sortis de l'avion des messieurs vêtus de noir ou de kaki, des messieurs dont aucun n'arborait le visage rose et glabre, auréolé d'or et de bleu pâle, des portraits accrochés au-dessus des tableaux noirs dans eurs salles de classe. Mais les soeurs ont levé l'index, ont battu des mains; deux d'entre elles se sont évanouies sans que les autres se portent à leur secours: derrière les messieurs venait de paraître Sa Majesté. Les fillettes détachaient les derniers pétales de leurs bouquets, les jetaient avec tant de presse et de fébrilité sur les passagers que, lorsque le roi s'en est approché, elles n'avaient plus à lui offrir que des tiges, ce qui remplit de confusion et causa l'évanouissement de trois autres soeurs, mais, comme le rapporta un journaliste de la radio, le roi fut bon prince et huma les tiges.

Les équipes de motocyclistes qui, deux jours plus tôt, sillonnaient le pays, pourchassant, la nuit, les colleurs d'affiches, stoppant net devant les murs, les placards, et arrachant, sans détacher leurs fesses de leurs engins, les NON fraîchement apposés, les équipes de motocyclistes s'étaient regroupées autour de l'aéroport où cinq mille soldats armés et casqués détachaient délicatement de leurs visages les pétales que le vent y avait collés. Les uns et les autres formaient autour de la piste un double cordon que renforçait, tous les dix mètres, un blindé.

De longues voitures noires ont brillé sur le macadam de la route reliant la ville à l'aéroport. Un tank s'est aussitôt mis en marche, a quitté, dans un#incroyable grincement de concasseur, la troupe des fillettes, des religieuses et des soldats, et s'est avancé, le canon pointé en direction des automobiles. Celles-ci ont poursuivi leur course jusqu'à ce que le pare-chocs de la première vînt, en douce, s'arrêter contre les chenilles du char. Un homme vêtu de noir a quitté l'auto. Un homme habillé de vert a soulevé le couvercle posé sur le tank comme sur une marmite, s'est penché par-dessus bord, a salué. Les hommes ont parlementé puis chacun s'est renfermé dans sa boîte. La masse de fer grisâtre a déclenché à nouveau le fabuleux cliquetis, a remué, lentement, comme un gros animal; le canon a décrit sur le fond du ciel blanchi un demi-cercle noir. Les voitures appartenaient aux messieurs sortis de l'avion avec le souverain. Le blindé a pris la tête du cortège des limousines longues et plates comme des plumiers, les plus longues et les plus plates pouvant contenir, outre leur famille au complet, les bouledogues, l'aumônier, le garde-chasse et les lévriers attachés à la personne de leurs propriétaires. Les automobiles ont avancé sur le tarmac, le cordon de motocyclistes et de soldats s'est rompu, les orphelines et leurs protectrices ont serré les rangs en dépit de la chaleur, sous les ailes de l'avion. Les portières ouvertes, les passagers en noir et en#kaki se sont jetés à plat ventre sur les sièges arrière, ont tiré les rideaux. Les limousines ont filé vers la ville, franchi les ponts (militairement gardés), les passages à niveau (militairement gardés), passé devant les gares et les banques (militairement gardées), tourné sur la place (évacuée) autour de la Colonne-aux-Héros, roulé à toute vitesse devant la Centrale des balayeurs (gardée par eux), contourné celle des syndicats du livre (que personne ne voulait garder), ralenti devant les casernes (militairement gardées). Avant que chacun des occupants n'arrive chez lui: au palais, dans son château, dans son ministère, les chutes de lumière ne parvenaient pas à les ravaler. Nous suivions. Les maisons étaient vides, les habitants avaient dû se replier derrière les murs des charbonnages ou de l'autre côté du fleuve. Le commandant a sifflé, les militaires se sont mis à courir entre la double haie de tilleuls, à pas cadencés. Nous courions avec eux, forts de notre droit et joyeux de sentir les couteaux de la douleur travailler nos genoux. L'avenue me paraissait moins longue que lorsque je l'avais remontée, seul et à demi paralysé par la crainte de recevoir un mauvais coup. On approchait des dernières maisons, mon souffle se faisait court, mon coeur s'épuisait. Au moment où la troupe s'est déployée sur la place des drapeaux noirs se sont élevés comme s'ils étaient mus par une seule main, le long de mâts dressés sur le toit de la maison communale, sur l'Ecole technique, sur les tours de fer édifiées dans le périmètre de la houillère. Les drapeaux montaient, narguant les forces de la foi, la blancheur#du ciel, ainsi que des corbeaux apprivoisés, battant leurs ailes de nuit en un synchronisme révélateur de l'ubiquité du réseau rebelle.

- Krachtproef! tonna, révulsée et d'une seule voix la troupe.
- Krachtproef! commanda le commandant, ratifièrent les commandés, répétèrent les potasseurs du Nederlands voor de hoge klassen
- Krachtproef! Krachtproef! trépignait près de moi un accessit en version flamande. -Qu'est-ce qu'ils veulent donc, interrogea Victor?
- La bagarre, pardi!

Marien connaissait le mot. Krachtproef, ça se retrouvait souvent parmi la série des exclamations proférées et retenues par les historiens de nos provinces, celles du Sud et celles du Nord, différentes comme la chair l'est du poisson, celle du centre, qui n'est ni chair ni poisson: la chimère. Sa qualité de son ralliait les suffrages des familiers du prêche et de l'harmonium. On l'avait braillé chaque fois que les Wallons criaient « non! » aux Oui, « oui! » aux Non, ou cessaient de crier lorsque les autres se faisaient entendre.

- Krachtproef! a hurlé encore une fois le commandant.

La troupe a aussitôt pris position, les fusils braqués en direction des bâtiments surmontés des fanions noirs. Mais les bâtiments étaient vides. La dizaine de faubouriens qui les avait hissés s'était éclipsée par des portes dérobées, avait rampé puis escaladé les murs, emprunté des corons inconnus des étrangers, avait rejoint le gros de son bataillon massé à l'intérieur de la guinguette, les hommes comme les femmes, les jeunes gens et les majorette délégués par les Etats Généraux de la Future République, serrant, elles comme eux, dans leurs bras, leurs casquettes, leurs casques, leurs tabliers remplis des munitions les plus solides et les plus sombres: leurs provisions de briquettes et de boulets. Les militaires forçaient, à coups de crosse, les serrures de l'école, se ruaient contre les portes de la maison de la commune, bosselaient les barrières de tôle du charbonnage pendant que, sur l'instruction du commandant, nous apprenions à faire des bandages, des pansements et à donner des premiers soins#ainsi qu'à son avis il convenait à la noblesse de notre vocation. Ceux qui redoutaient la vue du sang chantaient des cantiques, proclamaient, entre deux strophes, des « Vive le roi revenu! », évitant de se souiller les mains contre les croûtes de suie rongeant les façades des habitations.

Le détachement lancé à l'assaut de la houillère s'excitait, criait au plaisir entrevu: la barrière cédait, la tôle se fendait. Le premier gendarme n'avait pas vraiment violé le sol de la mine lorsque les faubouriens ont fait irruption, les plus vieux sortant par les portes, les jeunes jaillissant de#l'encadrement des fenêtres, les femmes surgissant de partout et distribuant aux#gendarmes des claques, imprimant sur les joues, dans leurs cous, sur leurs chemises la forme de leurs mains, des mains noires et grasses, des mains poussiéreuses, aux doigts écartés, tout en expliquant qu'il en était ainsi parce que « non c'est non! » et que la « Joyeuse rentrée » se transformerait en triste sortie, qu'elles en avaient plus qu'assez d'entretenir des mangeuses d'orchidées et de crevettes, qu'elles aussi, et leurs hommes, leurs fils, leurs filles et leurs délégués n'avaient pas dit « non » pour qu'on leur fasse « oui ». Elles monteraient, s'il le fallait avec leurs briquettes, jusqu'à Bruxelles, arracheraient les rails des trams et fonceraient avec, sur leurs têtes, les traverses du chemin de fer... « Comme cette gamine-là », indiqua l'une d'elles, qui profita de l'instant de convoitise du militaire pour lui aplatir la main sur le nez, l'épater, en faire un nez de nègre de Boma-Banana-Matadi. Et de fait, une jeune fille avait surgi de la guinguette; elle serait contre elle un madrier.

- C'est elle, m'écriai-je, léchant mes bandelettes, la reconnaissant. C'est elle! C'est elle!

Et je m'élançai, mais Victor me barra le passage.

- Je vais la chercher!
- C'est trop dangereux.
- Mais on s'aime...
- Fais gaffe, elle a l'air furieuse.
- Elle est douce... elle est douce...
- Elle va t'enfoncer le madrier dans le ventre!
- Mademoiselle!... Mademoiselle!...

Un moment j'ai cru qu'elle accourait vers moi. Je me suis baissé, j'ai ramassé mes bandelettes pour les agiter, pour attirer son attention. Elle a traversé la place sans me voir, s'est envolée avec son madrier, une pièce pourtant massive, mal équarrie, en direction du charbonnage.

Les gendarmes étaient tellement occupés à parer les gifles, les griffures, à s'accrocher aux tabliers des manifestantes, à les dénouer, les vider de leurs munitions, à leur voler leurs casquettes, qu'ils n'ont pas remarqué la manoeuvre d'enveloppement qu'exécutaient les hommes. D'où leur affolement lorsque ces derniers leur ont, avec un surprenant réglage, botté simultanément le cul. Les gendarmes ont tiré en l'air. Les faubouriennes ont reculé, les militaires ont multiplié les coups de feu. Les hommes, à leur tour, ont couru vers la guinguette. La troupe a baissé les fusils, les a déchargés. La rafale a couché quatre manifestants sur les pavés, entre le dancing et les rails du tram 2

Le commandant s'est précipité vers nous, livide, nous a sommés de réciter des prières, a plongé sur le fusil d'un de ses hommes, l'a brandi, l'a fracassé sur le sol, s'est arraché les galons en hurlant: « Vive la cause! » Le commandant a sifflé la retraite.

Le supérieur nous attend. Il a noué chacun des quatre coins de son mouchoir et l'a posé sur sa tête, s'est assis, sa jupe déboutonnée jusqu'aux genoux, sur une chaise installée en plein soleil au sommet du perron. La radio a donné l'âge et le métier des victimes, il peut rire. Cependant lorsque nous accédons à la cour d'honneur, titubants mais fiers d'arborer nos vêtements dont chaque déchirure dit notre vaillance, nos cheveux, pour les uns, blanchis par la poussière, pour les autres, les blonds, noircis par la suie, pour certains arrachés par l'ennemi sur de grandes surfaces, il se lève et, au lieu de se réjouir avec nous, éclate en sanglots:

- Le roi va repartir, la radio vient de l'annoncer.

Plusieurs parmi nous ont abandonné, sur le champ de bataille, de leur sang, de leur chair, leur chemise, leur pantalon. Un élève de quatrième a perdu sa liquette, l'auriculaire gauche. Il pousse un cri de désespoir, s'évanouit. Le supérieur dévale du perron; il a beau se rouler sur lui, l'embrasser, lui hurler à l'oreille qu'un autre roi va succéder au roi perdant, qu'il convient de se relever et de crier: « Vive le fils de l'autre, le petit, regulum minimum sed crescendum...! » le combattant ne parvient pas à se remettre sur pied. Peut-être personne n'a-t-il vraiment l'impression de perdre mais les gagnants eux, n'ont pas l'impression de gagner. Les mécontents restent mécontents, les heureux deviennent malheureux. Tout le monde, ceux de l'un et de l'autre camp, est logé à la même enseigne. L'Epoux a mal calculé ses plans, Il s'est embrouillé. On dirait qu'un sorcier, quelque part à l'intérieur des frontières, a marié la victoire et la défaite. Des pantalons se sont déchirés, des mains ont perdu leurs doigts, les morts sont morts pour rien. La masse noire du supérieur se met à tourner autour des défaillants, à clamer: « C'est la loi!C'est la loi!... » mais personne ne se décide à crier avec lui.

Au palais, le successeur du roi s'apprête à jurer. Sur la place, au coeur du faubourg, les quatre taches de sang se sont incrustées, telles des fleurs de pierre, dans les pavés. Aucune pluie, aucun sel, aucune prestation de serment n'arrivent à les effacer.

[Condrad DETREZ Les plumes du coq, Paris 1975, pages 132-144.]

  1. 1. La version imprimée de TOUDI annuel 4, parle de Saint-Sauveur près de Lessines, mais c'est une erreur. Note de larevuetoudi
  2. 2. On peut avancer des noms: Henri Vervaeren, vingt-six ans, camionneur; Albert Houbrechts, trente-huit ans, camionneur; Pierre Cerepana, quarante-quatre ans, ouvrier mineur, assassinés tous trois à Grâce-Berleur, le 30 juillet 1950. Joseph Thomas vingt-cinq ans, ouvrier d'usine, blessé le même jour dans la même commune, mourra sept jours plus tard. L'auteur, dans cette note, voudrait leur rendre hommage.