Au soya des leus
9 May, 2010
L'écrivain wallon Willy Bal qui commandait un peloton dans le 12e Régiment de Ligne (3e Division d'Infanterie) a écrit dans Au soya dès leus (« Au soleil des loups »), la détresse des soldats wallons de mai 40 (langage wallo-picard de Jamioulx):
la Lys! lès-awènes froncheneut au vint dou Sud
lès tchans d'lin,
èl soyaz d'mé... èn'don, mès camarâdes,
què ç'ît vrèmint bièsse dè s'fé tuwer pa dou si bia tins!
lès près câsimint bons a fautchî,
més si on intindeut come dès mârtias su l'aglèmia,
c'ît lès mitrayeûses...
lès mitrayeûses qui cruwodint pas-t't-avau no djonèsse,
qui cruwôdint...
tr.fr.
La Lys! Les avoines ondulent au vent du Sud,
Les champs de lin,
Le soleil de mai...hein, mes camarades
Que c'était vraiment bête de se faire tuer par un si beau temps!
Les prés quasiment bons à faucher,
Mais si on entendait comme des marteaux sur l'enclume,
C'étaient des mitrailleuses,
Les mitrailleuses qui sarclaient à travers notre jeunesse,
Qui sarclaient...
Willy Bal
Oeuvres poétiques wallonnes , Association littéraire wallonne de Charleroi et Société de langue et de littérature wallonne, Charleroi, 1991, traduction de Maurice Piron.