Monarchie et unité belge (Ramon Arango)
Les conclusions du livre d'Arango sur la question royale peuvent être considérées comme une façon de résumer tout le travail de TOUDI et République sur cette question. En 1961, Arango écrivait :
« Pourquoi les principaux adversaires se retrouvèrent-ils dans une telle impasse au cœur de l'été 1950 ? La réponse à cette question, c'est, comme le lecteur peut s'en rappeler, le chapitre I de ce livre qui la propose. Un monarque constitutionnel moderne est l'incarnation de la continuité historique et de l'identité nationales, mais il n'est capable de le réaliser que s'il existe déjà une tradition commune à chacun de ses sujets et que si le peuple dont il est la représentation forme un tout qui puisse se projeter dans une image claire et simple de ce qu'il est. En d'autres termes, le monarque est l'effet et non la cause de l'homogénéité et du consensus. Le problème du consensus est au cœur de la question royale. Pour le Belge moyen, l'affaire royale devint un concentré de tous les points sur lesquels la société belge était en défaut de cohésion - les contentieux ethniques, linguistiques, religieux et économiques discutés dans les chapitres précédents. » (*)
(*) Ramon Arango, Leopold III and the Belgian Royal Question, The John Hopkins Press, Baltimore, 1961, pp. 212-213.