UNE CRITIQUE WALLONNE DU COMPROMIS RECEMMENT DEGAGE EN POLITIQUE INTER – UNIVERSITAIRE

8 February, 2013

Le Mouvement du Manifeste wallon s’est intéressé, au cours de ces derniers mois, au difficile cheminement du projet de réforme du Ministre J.C.MARCOURT, touchant le « Paysage de l’enseignement supérieur et universitaire ».

Au lendemain de l’accord obtenu par le Ministre de l’Enseignement Supérieur avec les Recteurs des six institutions universitaires principales de l’espace Wallonie-Bruxelles, le MMW, a analysé en Conseil d’administration la substance de ce récent accord, à la lumière de sa revendication, toujours confirmée, d’une régionalisation de l’Enseignement ; et il entend faire connaître sa forte déception à cet égard, au vu de la conclusion des multiples concertations.

Tout en reconnaissant avec satisfaction que de réelles avancées sont par ailleurs acquises, notamment pour faire admettre par tous la nécessité d’un dialogue et d’une coopération plus intenses et concrets entre les différentes institutions et réseaux d’enseignement supérieur et universitaire, le Mouvement du Manifeste wallon entend se distancier de la manière la plus nette , des orientations et principes directeurs adoptés mentionnés ci-après ; ils trahissent en effet, selon le MMW, une volonté claire de préservation du modèle de gestion politique et organisationnel COMMUNAUTAIRE de ce type d’enseignement, bien plus qu’ils ne font apparaître une réelle émergence d’un nouveau modèle de structuration REGIONALE ET INTER-REGIONALE, modèle que le MMW considère comme bien plus prometteur, en termes de dynamisation et de transversalité, dans la perspective du redressement wallon et bruxellois :

1. L’organe supérieur de coordination mis en place, qu’est l’Académie unique ARES, instituée dans un but de recherche permanente de qualité et d’excellence, est exclusivement conçu et organisé selon la configuration communautaire traditionnelle, sans prévoir aucun espace réel pour une vraie coordination universitaire wallonne préalable ;

2. La distinction territoriale entre l’enseignement présent dans le Brabant wallon et celui en place en Région bruxelloise , distinction initialement introduite avec clairvoyance dans le projet ministériel, a été finalement fortement gommée par le Ministre, sous la pression principalement de l’Université Catholique de Louvain, institution agrippée à sa seule compréhension communautaire traditionnelle de sa mission et de sa gestion ;

3. Les pôles géographiques ou « académiques », destinés à permettre dans l’espace des regroupements d’institutions d’enseignement supérieur, sont définis en fonction d’un découpage territorial passéiste et purement conventionnel de la Wallonie, scotché aux désuètes limites de provinces, dans une large méconnaissance des nouvelles unités territoriales de base que sont les bassins de vie et les bassins scolaires ; de cette médiocre appréhension du paramètre territorial, découle, à titre d’exemple, un isolement inacceptable de l’espace d’enseignement correspondant à l’actuelle Province de Hainaut, espace censé remplir à lui seul, contre toute raison, la double fonction de pôle et d’ « inter-pôle » d’enseignement supérieur et universitaire…

En conclusion, pour ces raisons principales, le Mouvement du Manifeste wallon entend exprimer ses nettes réserves quant aux potentialités de la nouvelle ‘architecture’ esquissée, et ce, eu égard aux objectifs primordiaux du développement régional, du relèvement sensible du taux de réussite des étudiants, et d’une démocratisation vraiment accrue de l’accès des jeunes à ce type d’enseignement.

Le MMW appelle donc à une reconsidération approfondie du projet de réforme dont il est question, et ce , dans l’intérêt même tant du niveau de qualité de l’enseignement, de la recherche, et de la gestion des institutions elles-mêmes, que des populations étudiantes concernées et de la redynamisation du tissu socio-économique des Régions.

Pour le Conseil d’Administration du Mouvement du Manifeste wallon,

Jean LOUVET , Président