Après un sinistre massacre

26 April, 2016

Je suis Bruxelles

Je suis Bruxelles

Le sinistre massacre du 22 mars 2016 ne peut être appréhendé sans d'abord remonter à la formation du gouvernement Michel en octobre 2014, pour nous conduire peut-être en bout de course à une annihilation progressive de la Wallonie et de ses habitants dans un espace publique belge en cours de normalisation autoritaire. La Wallonie sera-t-elle capable de supporter les divers maux (et mots) belges et flamands auxquels certains vont vouloir apporter des solutions ?

Les perdants radicaux sont-ils des « musulmans » ?

Le niveau 4 de l'OCAM maintenu à Bruxelles durant plusieurs jours à partir des attentats de Paris en novembre 2015 puis tout ce qui a suivi jusqu'à l'horreur du matin du 22 mars incite d'abord au recueillement devant les victimes de ce terrorisme dont les causes sont multiples (religieuses, sociales, psychologiques).

On a sans doute trop mis en cause la formule pourtant éclairante d'Olivier Roy (c'est plus une islamisation de la radicalité que du radicalisme islamiste), mais, comme Corinne Torrekens qui se réfère aussi à Roy 1 , nous pensons que cette formule, si on la nuance, est la plus juste analyse de ce qui s'est passé à Paris et à Bruxelles. Penser que ces individus ont cherché une sorte de sens à leur vie en se faisant exploser n'implique aucune complaisance à leur égard. Hans Magnus Enzensberger dans son essai de 2006 paru chez Gallimard Le Perdant radical, essai sur les hommes de la Terreur, les qualifient de «perdants radicaux» répondant aux mêmes caractéristiques que ceux qui provoquent un carnage sur un campus universitaire ou une école c'est-à-dire des hommes à la recherche désespérée du bouc émissaire, mégalomanes et assoiffés de vengeance, chez qui s'allient obsession de la virilité et pulsion de mort. Un assemblage fatal qui, en définitive, les conduit, quand ils se font exploser, à se punir et punir les autres de leur propre échec.

Il nous semble que dans la tradition de toutes les grandes spiritualités, religieuses ou non religieuses (comme celle de la Résistance durant le second conflit mondial), il n'y a d'acte héroïque que celui dont la finalité demeure la Vie, y compris la vie de celui qui en fonction de ce qu'il poursuit —comme la liberté de la patrie—, est amené à devoir accepter de mourir, sans que cette mort ne le fascine ni qu'elle ne soit la cause directe de celle d'innocents. Si le résistant français Jacques Bingen se suicide lorsqu'il est finalement repris par la Gestapo en 1944, c'est pour éviter, parlant sous la torture, que ses camarades ne meurent aussi. Dominique Baillet 2, citant Mohamed Arkhoun nous rappelle dans le même sens que le mot « Islam » signifie donner à Dieu jusqu'à sa vie. Il faut évidemment s'entendre. Le brigand, dit-on, cherche son propre intérêt et ne se soucie absolument pas de ceux qu'il dépouille ou tue. L'homme intelligent, poursuit-on, recherche en toutes choses à la fois son propre intérêt et celui d'autrui. Le crétin enfin se conduit à la fois contre l'intérêt d'autrui et contre le sien propre. Le martyre relève du genre « intelligent ». « Intelligent » ne désigne pas un calcul sordide mais en somme la parole classique, exigeante, évidemment altruiste « aime ton prochain comme toi-même » qui dans la vision évangélique peut aller jusqu'à l'amour des ennemis. Nietzsche admettrait, à notre avis, que cet amour désigne non la triste complaisance à l'égard de soi mais le bel amour du je, car le moi n'est pas haïssable (l'hyperbole de Pascal est justement une hyperbole).

Alain Badiou dans son court texte Notre mal vient de plus loin. Penser les tueries du 13 novembre (Fayard, 2016) considère que « c’est la fascisation qui islamise et non l’islam qui fascise ». Il définit ce fascisme moderne comme une pulsion de mort articulée dans un langage identitaire. La religion n’est qu’un vêtement, elle n’est aucunement le fond de l’affaire, c’est une forme de subjectivation, pas le contenu réel de la chose. Cette forme fascisante est donc en réalité interne à la structure du capitalisme mondialisé dont elle est en quelque manière une perversion subjective. Ce fascisme est le revers d’un désir d’Occident frustré, organisé plus ou moins militairement sur le modèle flexible de la bande mafieuse et avec des colorations idéologiques variables où la religion tient une place purement formelle. Badiou conclut que ces jeunes, presque tous nés en Occident, se sont ralliés au mélange de corruption et d’un ridicule héroïsme sacrificiel et criminel en raison de la subjectivité qui est la leur et non en raison de leur conviction islamiste. Plutôt que d’attentats, Badiou les qualifie de « meurtre de masse » dans lequel le meurtrier s’inclut lui-même, c’est un acte fasciste atroce et criminel certes mais cela ne signifie pas que les actions armées de l’Occident (Irak, Lybie, etc.) dans le reste du monde représenteraient quant à elles la civilisation…

Des attentats révélateurs de toutes nos divisions

Ramon Arango a montré que le conflit sur Léopold III en 1940-1950 avait mis en évidence toutes les questions qui divisaient les Belges : culturelles, linguistiques, religieuses et économiques 3. On n'osera peut-être pas le dire sans doute aussi directement que nous ne le faisons, mais à notre sens, c'est aussi le cas de ces attentats. Malgré le bref discours du roi, les rassemblements au pied des escaliers de la Bourse de Bruxelles-lieu central s'il en est de la Région bruxelloise-, cette unité (dont on ne dira certes pas qu'elle s'est brisée), n'a en tout cas pas réussi à trouver son lieu de mémoire. D'ailleurs, y en a-t-il un seul chez nous ? Même pour la Flandre et pour la Wallonie ? La manifestation contre la haine du 17 avril a d'ailleurs été plutôt une manifestation bruxelloise qu'une manifestation nationale belge. Dont certes les Wallons se sentent à notre avis solidaires.

Nous ne reviendrons pas ici sur la particratie à la belge dont Toudi a déjà mis en évidence à de multiples reprises le fonctionnement et les conséquences. Nous voulons plutôt montrer en quoi l'espace public wallon est désormais presque totalement asphyxié par une pseudo néo-normalisation belgo-flamande et pourquoi il nous est si difficile d'y résister ou d'entrer en dissidence.

Nous ne cesserons jamais de le répéter, le gouvernement Michel n'a aucune légitimité en Wallonie (et à Bruxelles), sa configuration est clairement contraire à l'esprit même du fédéralisme belge élaboré depuis 1970. Le MR n'a obtenu que 16 élus sur les 48 députés des 5 circonscriptions wallonnes, soit à peine un tiers des députés wallons, il n'est majoritaire en sièges que dans la circonscription du Brabant wallon 4. Même à l'époque des gouvernements catholiques homogènes entre 1884 et 1914, une portion aussi congrue d'élus wallons n'était pas la règle et encore ! C'était avant l'instauration du suffrage universel masculin en 1894 (tempéré par le vote plural). La parité linguistique au conseil des ministres dans le denier gouvernement s'est faite au prix du versement du Premier Ministre dans le rôle linguistique français, il n'est donc plus sensé être au-dessus de la mêlée ou linguistiquement neutre comme l'ont été tous ses prédécesseurs (Di Rupo non compris), depuis l'instauration de la parité en 1970, d'ailleurs tous flamands, sauf Di Rupo.

En outre, quasi tous les ministères régaliens (Police, Justice, Armée, Finances), sont détenus par des hommes politiques Flamands (dont 3 de la NVA), l'exception étant la diplomatie échue à Didier Reynders, Liégeois devenu Bruxellois francophone... La Belgique d'après 1918 et donc du suffrage universel s'est fondée sur la dualité entre les Flamands et les Wallons. Toutes ses institutions, y compris sa structure fédérale, en portent la marque profonde (autonomies régionales et communautaires fortes, parité linguistique au sein du conseil des ministres, répartition obligatoire des députés et sénateurs en groupes linguistiques au sein desquels la majorité absolue doit être atteinte pour certaines lois, etc.). Une Belgique privée de l'une de ses composantes principales, que ce soit la Flandre ou la Wallonie d'ailleurs, ne serait plus la Belgique. Or c'est, dans les faits, ce qui est arrivé avec la mise en place d'un gouvernement Michel minoritaire au sein de la minorité wallonne. Tant pis donc pour la protection, ne parlons même pas du respect, normalement dû à celle-ci dans toute société démocratique moderne. Cette Belgique-là ne peut plus être la nôtre. Le pacte social « tripartite » (Etat, patronat, syndicats) conclu en 1944 a été déchiré par les ambitions de quelques politiciens MR et par quelques partis politiques flamands essayant par tous les moyens de reprendre le contrôle du monstre qu'ils ont tous enfantés (à l'exception de Groen), à savoir la NVA.

Pour citer à nouveau le texte d’Alain Badiou, nos médias francophones, face à ces événements insupportables, ont presque tout misé sur l’affect ou l’émotion au prix d’un triple risque. Le premier est « d’autoriser l’Etat à prendre des mesures inutiles et inacceptables, mesures qui en réalité fonctionnent à son propre profit. L’Etat est brusquement mis sur le devant de la scène et il retrouve momentanément, ou il croit retrouver, une fonction de représentation symbolique, de garant de l’unité de la nation et autres postures semblables». Evidemment dans le cadre belge actuel avec la minorisation grave de la Wallonie, ceci est éminemment problématique. Le deuxième risque est celui de renforcer les pulsions identitaires, comme si le traumatisme renvoyait automatiquement à une identité, et pour Badiou une identité qui n’a pas de signification universelle ne se définit que par la persécution de ce qui n’est pas elle…Dernier risque, la raison y compris la raison politique disparait pour laisser place au couple de la dépression abattue (je suis choqué) et de l’esprit de vengeance, « couple qui va laisser l’Etat et les vengeurs officiels faire n’importe quoi. »

Retour à l'unitarisme

Les premières revendications wallonnes en faveur de l'autonomie, les plus radicales, datent de la période de la Lettre au Roi de Destrée, précisément à une époque où la Wallonie se trouvait déjà depuis longtemps dans la situation minoritaire qui est ENCORE celle d'aujourd'hui—en moins grave alors cependant.

Les attentats ont été l'occasion ou jamais pour La Libre Belgique (qui a vraiment perdu beaucoup après le départ à la retraite de Paul Piret), de plaider en faveur d'un renforcement de l'Etat fédéral ! Ce niveau de pouvoir qui, selon ce journal, doit faire face seul au vieillissement de la population, à l'assainissement des dépenses publiques, aurait été appauvri alors que c'est lui qui doit assurer « la sécurité des citoyens et les protéger de la menace terroriste 5 . »

Il y a là quelque chose comme un aveuglement. Si cela se passait autrement que sous un gouvernement très largement dominé par la Flandre, on pourrait à la rigueur le comprendre, mais pas sous ce gouvernement-ci justement. D'ailleurs plaider en ce sens aurait-il un sens même en d'autres circonstances ? Quelle désolation d'entendre la co-présidente d'ECOLO Zakia Kathabbi dire sur les ondes de la RTBF radio : « J'ai la conviction que c'est une Belgique forte de ses institutions et unie qui garantira notre sécurité, et pas les Régions ou la ville d'Anvers. » Ce gouvernement si ouvertement belgo-flamand n'agit que comme un effet de loupe sur les contradictions profondes et insurmontables du Royaume de Belgique et tous les efforts « sécuritaires » de Denis Ducarme, ministre officieux de la propagande pour le sud de la Belgique, voix grave, posture martiale, sourcils froncés et coup de menton pour emballer ses affirmations péremptoires (n'y manque plus que les bruits de bottes) ne changeront rien à cet état de fait !

Un Etat fédéral plus pauvre que les Régions ?

On pourrait aussi se dire que La Libre comme Le Soir trop focalisés sur Bruxelles comme tous les médias centraux, oublie la Wallonie. Mais ils feraient bien de ne pas oublier Bruxelles qui est autant en bute à la Flandre dominante, aujourd'hui, que la Wallonie.

Il y a notamment des affirmations tout de même fort légères comme l'idée que les Régions verraient leur financement s'améliorer alors que les compétences qui leur ont été transmises avec la dernière réforme de l'Etat le leur sont, comme le rappelait Dehousse dans le cadre d'une loi de financement qui « ne garantit [...] que la couverture de 90 % des dépenses précédentes. » Jean-Maurice Dehousse remarque que lors du transfert de la compétence en matière d'allocations familiales, le budget qui leur est lié « n'est pas entièrement transféré : l'Etat fédéral en confisque une partie, estimée à 10 %6. » La Libre Belgique oublie aussi que tout cela est lié de plus à l'absurde et injuste contrainte européenne (certes, tout le monde l'oublie la plupart du temps alors que l'Union européenne étrangle la démocratie). Dehousse l'exprime très bien en remarquant que, après avoir rappelé que la diminution de 10% des budgets liés aux compétences transférées, on dit aux Régions et aux Communautés : « vous ne ferez pas les choix que vous voudrez, car votre choix devra être accepté par l'Union Européenne.

En effet, une autre loi, celle qui approuve le système dit du traité budgétaire européen, prive les Communautés et les Régions de leur souveraineté budgétaire et confie celle-ci aux technocrates européens ! » Rik Daems a confié le 20 avril à La Libre Belgique des calculs tendant à prouver que la régionalisation « depuis quarante ans » tend à faire exploser les dépenses de l'Etat et en particulier de 1991 à 2014. La conclusion du journal est que les « Régions » devraient donc contribuer plus au financement de la Sécurité non pas sociale, mais nationale. Il y a un biais dans cette étude (dont on ne voit par ailleurs pas quelle est la méthodologie), c'est que les dépenses publiques sont considérées en principe comme quelque chose de négatif, ce qui n'est guère étonnant de la part d'un libéral flamand.

Et la conclusion suivante pose encore plus question : puisque les Régions sont capables de dépenser autant (chose qui n'est pas prouvée), on ne propose pas (ce que pourtant le journal ferait pour toutes les autres dépenses), qu'elles économisent, mais qu'elles dépensent plus encore. Le journal pour « sauver la Belgique », pense qu'il conviendrait que la Wallonie et Bruxelles où 30% des enfants vivent sous le seuil de pauvreté, contribuent plus largement au budget de l'intérieur et de la défense nationale. Mais alors diminue d'autant leurs dépenses où ? En matière de santé publique, dans le social, la lutte contre la pauvreté, l'enseignement ? La Libre Belgique revient à ses amours unitaristes et ultra-conservatrices d'antan et ne se gêne pas du tout pour prôner un retour à l'unité nationale sous le gouvernement le plus belgo-flamand depuis des décennies.

Les médias tendent à réduire la Wallonie à une anecdote dans son propre pays

Le monde médiatico-politique francophone belge persiste dans son écrasante majorité à ignorer ces réalités et semble même dépenser une énergie folle à les cacher, le Roi est nu en quelque sorte... Pour reprendre une belle expression de Jean-Maurice Dehousse lors d'une réunion publique à Namur en 2008, il y a déjà quelques années, les défenseurs de la Wallonie sont devenus une armée de fantômes. Seule la FGTB wallonne dénonçait en décembre dernier la double peine subie par la Wallonie du fait des mesures politiques fédérales et déclarait : « Lorsqu'on analyse les différentes mesures prises par le gouvernement Michel, force est de constater que les politiques fédérales sont définies en tenant compte principalement de la situation socioéconomique de la Flandre et des exigences du VOKA (patronat flamand) et sont donc moins pénalisantes pour la région flamande. Ces mesures n'étant pas adaptées aux besoins spécifiques de la Wallonie, celle-ci- et les travailleurs wallons sont doublement perdants. Chasse aux chômeurs, services publics, travailleurs à temps partiel, loi spéciale de financement, accises, aéroports, intérêts notionnels, TVA sur l'énergie, tax shift... Les exemples sont malheureusement nombreux. »

Qui ose agir sur cette base ? Le PS est toujours mené par l'ex « petit chose » de la vie politique belge, Elio Di Rupo qui ne s'est toujours pas remis du fait que l'establishment belgo-flamand l'a utilisé quand il pouvait être utile, c'est-à-dire pour mettre fin à une interminable crise gouvernementale en 2011. Puis l'a jeté après usage sans le moindre ménagement. D'autres ténors wallons sont usés par des mandats ministériels courant parfois sur des décennies. Il y a un Premier wallon qui passe son temps à vouloir, alors que personne ne le lui a pourtant rien demandé, sauver la social-démocratie européenne plutôt que se concentrer sur le sort de son peuple. D'ailleurs—pour rehausser l'importance de la fonction qu'il occupe à la tête de la Wallonie ?—, il désire demeurer le bourgmestre de Charleroi, ville bien plus peuplée que la Ville de Bruxelles dont, il est vrai, le maïorat semble valoir à son détenteur une sorte de titre de perpétuel ministre-adjoint de l'Intérieur, cette fois sans cumul. En revanche le cumul de Magnette enlève son poids tant à la fonction maïorale qu'à celle de Président wallon.

Bref ce PS belgifié par quasi 20 ans de dirupisme, n'arrive pas à en tirer la seule conclusion qui s'impose : prendre acte de la domination politique, économique et sociale profonde —culturelle—, subie par la Wallonie dans ce cadre belge. Domination qui d'ailleurs entrainera à terme la disparation du modèle social belge (concertation sociale et sécurité sociale) dont ne veut plus l'establishment belgo-flamand aidé de quelques collaborateurs francophones. Le CDH et Défi restent quant à eux obnubilés par une sorte de Belgique résiduelle à savoir francophone ou « Wallobrux », ce qui au fond interdit toute véritable réflexion sur la société wallonne dans son rapport à Bruxelles. Le PTB n'oublie jamais qu'il est le Parti du Travail de Belgique, tant pis donc pour les travailleurs de Wallonie. Son centre de décision est à Anvers même si les électeurs et les élus sont en Wallonie. Autant adopter sous les oripeaux de l'internationalisme ouvrier un nationalisme belge que le Parti Communiste de Belgique ne pratiqua jamais à un tel degré. Cette situation est celle qui a prévalu les trente premières années du POB : direction bruxelloise et flamande, bataillons wallons. Le rapport entre cadres POB et électeurs reflétait la domination flamande. Le PTB exige des siens la connaissance du néerlandais. S'ils y parviennent, ils devraient contester dans cette langue le fait révoltant que la Flandre s'accapare les ministères régaliens qu'aucun Wallon n'occupe et exiger aussi la place qui revient aux Wallons dans leur propre parti.

Du côté patronal wallon, ce n’est guère mieux, du patriotisme wallon peut-être mais à condition d’abandonner le modèle social belge ! Vu la masse que représentent encore les troupes syndicales, probablement à contrecœur, il pratique un peu de concertation sociale « régionale ». Mais parmi ces élites, combien bavent d’envie devant le contremodèle social mis en avant par la NVA et plébiscité par une grande partie de l’électorat flamand : dérégulation accrue du marché du travail, diminution des « charges » sociales (qui n’ont jamais créé un seul emploi en 40 ans 7), élimination des corps intermédiaires dans la société (syndicats, mutuelles, etc.). On ne cache donc pas son soutien au gouvernement fédéral et dès qu’une grève a lieu, on la dénonce en faisant la grosse voix, ou bien on se tourne vers la justice et les huissiers, même les petits patrons routiers wallons viennent d’en faire les frais, la troupe ayant été appelée à la rescousse par Jan Jambon…

Il reste des éléments de résistance au niveau syndical ouvrier et agricole, mais les premiers sont gênés par leur volonté de maintenir, à juste titre, une sécurité sociale fédérale ainsi qu’un cadre de concertation sociale fédérale, même s’il faudrait s’interroger sur les échecs à répétition depuis 10 ans de conclusions d’accords interprofessionnels ou sur leur passage dû à une loi du nombre qui avantage l’ACV (la CSC flamande) très dominante en Flandre et liée au CD&V, comme ce fut aussi le cas récemment au sein de la SNCB.

Bruxelles et les Bruxellois maltraités

Il y a 4 députés MR à Bruxelles sur 15 et aucun Flamand. Il y a certes deux communautés à Bruxelles mais trois Régions dans le pays. Le fait que les citoyens de deux Régions sont si peu représentés dans le gouvernement fédéral se fait terriblement sentir. Et parce que les évènements ont eu lieu à Bruxelles, région privée de parlementaires flamands au plan fédéral (il n'y a pas non plus de ministre flamand de Bruxelles), on peut comprendre qu'il y ait eu à Bruxelles par compensation une survalorisation du gouvernement régional qui a même mis sur pied un Conseil régional de sécurité en novembre 2015. Une survalorisation également du rôle des bourgmestres sans cependant que cela n'excède trop l'habituelle et étrange survalorisation de certains bourgmestres bruxellois à la tête de communes dont aucune n'atteint l'importance démographique des deux grandes villes wallonnes. Leurs chefs jouent cependant parfois un rôle politique national bien plus important qui ne s'explique pas seulement par les évènements récents et que ne justifie pas toujours le fait que la Ville de Bruxelles soit la capitale fédérale et la capitale de l'Europe ou —ce qui est tout de même plus exact—, le siège de certaines institutions européennes, non pas de toutes.

Il y a de la part des médias francophones centraux également une survalorisation de Bruxelles sans doute parce que ces médias y sont jusqu'ici édités (Le Soir, La Dernière Heure, La Libre Belgique) ou diffusés (RTBF, RTL). Certes, il y avait des raisons que ces médias se focalisent sur Bruxelles après les attentats de Paris le 13 novembre jusqu' après le Nouvel-An et ensuite depuis le 22 mars.

Mais déjà lorsque la vie est normale, la capitale est au centre de tout, pas toujours de manière opportune ou légitime dans la mesure où cette extrême focalisation est, elle aussi —les Bruxellois (leurs médias) devraient mieux y penser—, discutable. Lors de la mort du roi Baudouin en 1993 ou de l'abdication de son frère il y a trois ans, tout a été centré sur ces symboles surannés de la Belgique et de l'Etat fédéral. Mais quels sont les symboles de l'Etat fédéral qui ne sont pas surannés?

Un Etat fédéral, surtout comme celui de l'Etat belge avec trois composantes principales (qui ne nous font pas oublier les germanophones, mais nous parlons des trois principales...), devrait évidemment mettre celles-ci plus en avant que cela n'est fait, sans doute aussi en raison d'un manque de combattivité des dirigeants wallons dans ces domaines. C'est évidemment loin d'être le cas.

La RTBF et d'une certaine manière RTL s'y comporte comme une chaîne de télévision régionale qui, parce qu'elle est nationale et européenne, doit aussi informer ses téléspectateurs centraux sur les nouvelles du monde, ce que personne ne discute. De manière assez évidente, sauf lors des inondations des rivières et des fleuves en Wallonie —ou lors des premières chutes de neige (mais celles-ci sont souvent supposées tomber sur le « plat pays » expression parfaitement ridicule pour désigner le pays wallon)—, c'est Bruxelles qui a très largement la priorité sur la Wallonie et même (comme lors du lock-down et des évènements récents), qui a la priorité sur les nouvelles du monde, la Wallonie n'arrivant même pas à occuper un rang secondaire dans ces médias supposés refléter la vie de la Communauté française. Et qui ne le font pas et à notre sens (nous l'avons longtemps espéré), ne le feront jamais.

De plus en plus de gens en Wallonie regarde les chaînes françaises, certes par désintérêt pour la politique belge. Mais aussi parce que, de toute façon, la RTBF en tout cas ne nous informe pas vraiment sur la Wallonie. On ne devrait pas compter en nombre de séquences. Mais en fonction de leur pertinence. C'est très pertinent évidemment d'informer les Bruxellois sur le piétonnier et les débats qu'il suscite. Mais l'importance donnée à cette question donne l'impression qu'elle est centrale pour tout le monde. Le caractère répétitif aussi de tout ce qui lui est consacré. Ne vaudrait-il pas mieux assurer un suivi minimum (comme on le fait —ou pas—, pour les autres grandes villes du pays?).

Certes la RTBF et RTL multiplient sur la Wallonie les séquences alibis, notamment les sujets sur le folklore wallon, les premières neiges sur le Signal de Botrange à 700 m d'altitude (annexé pour la cause au « plat pays » de Jacques Brel 8, en réalité les deux Flandres et non pas la Belgique), les inondations, les faits divers, les sujets généraux filmés à Namur ou Houtesiplou (actualités générales, rentrées des classes, informations de type « Test-achats », questions de société). Cela n'empêche pas que l'on reste, même ainsi, face à une télévision pourtant financée majoritairement par les habitants de la Wallonie qui, des jours entiers, demeure absolument muette sur ce qui s'y passe. Sans doute parce que, à ses yeux, il ne s'y passe rien ! La Wallonie n'occupe pas du tout une place égale à Bruxelles dans les médias centraux, même s'ils voudraient nous le faire croire par les artifices dits plus haut. C'est profondément inacceptable parce que, en réalité, il ne serait que juste, qu'elle y occupe la première place (place prise par Bruxelles). Or il arrive trop souvent qu'elle n'occupe même aucune place, même pas la troisième après Bruxelles et le monde. Le seul avantage de cette excommunication (le terme est utilisé par Habermas par exemple ou Ferry), c'est qu'elle nous confronte à ce que pèse la Wallonie dans un Etat belge dont la police, l'armée, les finances, la justice sont dirigées par des hommes politiques Flamands et que le Premier Ministre est bien entendu Belge... Et, quand elle y a une « place », elle y est le plus souvent folklorisée. Le directeur actuel de la RTBF lui concède d'ailleurs seulement non la place qui lui reviendrait mais « une place » : « La RTBF a une mission de service public de et dans la Communauté française. C'est notre cahier des charges. On a donc vocation à être la vitrine culturelle de cette Communauté et à en être proche. En tant qu'acteur déterminant de cette Communauté, la Wallonie doit donc avoir une place sur nos antennes9... »

Redisons ici, que nous nous sentons en tant que Wallons profondément solidaires des habitants Molenbeek face aux « stigmatisations » de médias étrangers mal inspirés ou avides (comme tous les médias d'aujourd'hui), exclusivement de sensationnel, comment ne pas dénoncer, à juste titre, les fantasmes d'un Finkielkraut ou d'un Zemmour. Ces médias centraux devraient par conséquent réfléchir au fait que la mise au ban de cette commune populaire bruxelloise par les médias internationaux est aussi d'origine sociale. Soit la même qui a frappé Charleroi, non pas seulement quelques mois, mais des années entières, lors des affaires qui ont débuté en 2005 et qui connaissent toutes les unes après les autres des épilogues judiciaires dérisoires. Les médias centraux se lamentent depuis le 13 novembre 2015 sur l'image dégradée de Bruxelles à travers les médias internationaux et du fait du long maintien du lock-down et ensuite des actes barbares récents. Rien d'aussi grave ne s'est produit à Charleroi, bien entendu. Sauf que la salissage de la plus importante ville wallonne n'a pas été le fait de médias extérieurs à la Belgique mais a été le fait du plus important média de cette Communauté française qui en a remis au départ des couches toutes les semaines, voire plusieurs fois par semaine à partir de 2005. Sauf erreur de notre part, personne ne s'est jamais vraiment intéressé à l'image abimée de Charleroi à cette occasion. Alors que de nombreux journalistes y débarquaient sans doute pour la première fois puisqu'ils précisaient qu'ils y étaient allés et confirmaient l'impression négative qu'ils avaient eue depuis les hauts lieux de leurs réflexions. Un peu comme ce que confirmait récemment Finkielkraut (en habits d'académicien ?) lors sa promenade au-delà du canal avec Alain Destexhe.

Les médias « centraux » francophones et l'air du temps

Les médias centraux francophones - n'arrivent toujours pas à appréhender la Wallonie au-delà du « local de proximité » pour employer un néologisme. Certains quotidiens, tellement en recherche de lecteurs, sont devenus des torchons démagogiques qui non seulement jouent sur la peur mais l'attisent pensant ainsi singer les soi-disant réussites médiatiques flamandes. Evidemment, nous nous rappelons tous cette « Une » d'il y a quelques semaines annonçant une invasion de réfugiés (devenus des migrants) sur la côté belge depuis le département du Nord voisin.

Le 23 novembre 2015, Béatrice Delvaux écrivait dans Le Soir à propos des erreurs de communication sur la « menace terroriste » : « La palme de l'indigence revenait cependant aux syndicats (de cheminots) qui ont maintenu leur mot d'ordre de grève en Wallonie. Mais ce soir, cela ne mérite pas plus d'une ligne. » Ce à quoi, nous dit Jean-Jacques Jespers 10 répond Felipe Van Keirsbilck, secrétaire général de la CNE-CSC, le 24 novembre 2015 : « Une presse au garde-à-vous, surexcitée d'être dans une ville en guerre (sans la guerre...) [...] et voilà que se libère la haine de classe d'une moyenne bourgeoisie diplômée mais sans mémoire ni vision... » Van Keirsblick a trouvé le mot juste : une presse « surexcitée », ce qui pourrait s'appliquer également aux évènements de mars. Bien sûr le travail des journalistes est de traiter de l'actualité, mais on a eu le sentiment que, en dépit des morts, des blessés, ce qui dominait était une sorte d'enjouement que la grève générale à Charleroi venait rompre. On ne peut pas aller trop loin dans cette critique, car lorsque l'on fait un métier, il faut le faire avec enthousiasme. Seulement l'enthousiasme mène aussi à la perte du sens critique. L'emballement médiatique est une belle expression française qui dit assez bien cette perte du sens critique. Et il est à souligner que l'on s'emballe peu dans les médias pour les grèves. Elles n'ont jamais emballé. On s'emballe quand il s'agit de salir Charleroi ou pour se rengorger quand il est question de la « capitale de l'Europe », du roi, des exploits sportifs belges, de la Belgique. C'est cela aussi la presse conformiste. Il ne faut pas croire que le conformisme serait dépourvu d'enthousiasme et de passion ni même de passion nationaliste...

Depuis le 22 mars 2016 c'est l’emballement, les trois risques évoqués précédemment par Badiou ont tous été, en quelque sorte, rencontrés voire dépassés ! Pour quelques opinions rationnelles entendues comme celles de Jean-Jacques Jespers 11 ou Edouard Delruelle, ce n'est qu'héros et zéros, des hommes à chapeau un peu partout, des coupables en puissance lynchés médiatiquement quasi en direct pour être relâchés par la justice dès le lendemain ou presque, d'écœurants tombereaux de pitié et du noir-jaune-rouge jusqu'à la nausée, des nervis de groupuscules d'extrême-droite ou même carrément nazifiant et des tas de crétins manipulés par les premiers nommés sont subitement euphémisés en « hooligans » voire même qualifiés de « supporters », pourquoi pas de patriotes belges tant que l'on y est ! Mais ceci n'est que le reflet affligeant des choses inimaginables qui se sont passées. Ainsi un Premier Ministre oublie tout d'un coup la Constitution belge et que c'est le Roi qui nomme les Ministres et donc que ce dernier est le seul à pouvoir accepter ou refuser leur démission, un pantomime pathétique se déroule alors avec les vraies-fausses démissions des Dupond-Dupont du maintien de l'ordre alias Jambon-Geens que le chef de guerre Charles Michel refuse ! Ensuite, alors qu'en tant que responsable politique de son administration, le rôle de tout ministre est de protéger celle-ci, nous voyons un de ces ministres rescapés accabler un pauvre lampiste qui, par chance, est wallon. Si certains voulaient encore des preuves que la NVA déteste la fonction publique et les fonctionnaires en général plus besoin de chercher.

On peut y rajouter des Bourgmestres et un Ministre de la Sécurité qui se rejettent entre eux la faute et les responsabilités sur l'arrivée d'une horde sauvage à une écrasante majorité flamande à la Bourse de Bruxelles alors que les appels à venir circulaient dès jeudi en direction des clubs de « supporters», etc. Comme Toudi l'évoquait il y a presque 20 ans dans le sillage de la Marche Blanche, les attentats du 22 mars 2016 redonnent vie au spectre des « dysfonctionnements » de l'entité « Belgique », le gouvernement Michel (sans aucun mandat légitime en Wallonie) et le Parlement fédéral sont à nouveau désorientés et cherchent à apporter des réponses ou solutions purement techniques (commission d'enquête parlementaire, droit pénal, etc.) à un problème qui ne l'est essentiellement pas !

Il existe un véritable fétichisme du Droit qui leur fait croire (sincèrement ?) qu'avec des lois, des normes, règlementations et procédures encore plus répressives voire attentatoires aux Droits humains des citoyens, la menace terroriste va disparaitre. Inutile de rappeler ici que la loi, sous son caractère prétendument objectif, n'est que le reflet, le résultat des rapports de force et de classes existant au sein d'une société donnée, inutile de dire que ce rapport de force sera éminemment défavorable à la Wallonie. Il n'y aurait qu'une cinquantaine de personnes soupçonnées de radicalisation en Wallonie, soit presque dix fois moins que le total Flandre-Bruxelles. Pourquoi un Etat fédéral à ce point flamandisé se donnera-t-il la peine de lutter contre ce phénomène en Wallonie sauf bien évidemment pointer du doigt l'éternel laxisme wallon.

Un pays sans Etat ou un Etat discrédité ?

De nombreux médias y compris francophones commencent à entonner la ritournelle du pays sans Etat, alors qu'il s'agit bien d'un Etat sans pays. Il faut plus d'efficacité, de coordination ? Vraiment ? Dans un contexte effroyable de minorisation des Wallons, pourquoi pas plutôt un gentil dictateur bien intentionné ? Les partis flamands trouveraient certainement un francophone prêt à endosser ce rôle... Nous assistons donc, sous nos yeux ébahis, à une véritable entreprise de normalisation belgo-flamande, c'est-à-dire l'adoption d'un véritable panel de mesures liberticides par le gouvernement fédéral pour résoudre (mal) une question qui touche assez peu la Wallonie. Mais elles auront pour effet de voir nos droits humains rabotés et notre modèle de coexistence sociale mis en danger, le tout sur fond d'auto-absolution par une majorité parlementaire qui enterrera certainement le moindre rapport défavorable issu de la commission d'enquête annoncée.

Comme Hollande-Valls après les attentats de Paris en novembre 2015 avec la révision du Code du Travail dite Loi El Khomri, le gouvernement Michel a fait suivre rapidement ces événements d’un contrôle budgétaire austéritaire et en sortant enfin de ses cartons une remise en cause des relations sociales et du droit du travail via le projet de Kris Peeters de flexibilité accrue de la durée du temps de travail (annualisation, heures supplémentaires allant jusque 45H/S) sans concertation sociale au niveau de l'entreprise ou de commission paritaire. Que dire enfin de certains commentaires entendus sur les travailleurs de Belgocontrol, lynchés médiatiquement en tant que « fonctionnaires » et « privilégiés" pour avoir mené une action de grève, même les médecins sont mis en garde par le Premier Ministre… Vous pourrez toujours essayer de rappeler par exemple que, depuis janvier 2015, la Wallonie a payé le plus lourd tribut avec 13.500 exclus du chômage contre 3.210 en Flandre et 3.248 à Bruxelles, ils vous répondront : la Loi et l'Ordre d'abord ! Car c'est ce que veut la majorité du pays si ce n'est le Peuple belge... Nous pensons que la société wallonne a sans doute la capacité, les anticorps pour résister à l'huile de ricin fascisante annoncée mais pour combien de temps alors que la grande majorité du monde médiatico-politique se tait voire même est complice (tacitement ou volontairement) de ce qui s'annonce ?

En 1960, le gouvernement Eyskens, à tort ou à raison, avait été discrédité par sa politique congolaise et ce dans toutes les classes sociales. Il y ajouta la politique d'austérité de la Loi unique alors que la Wallonie commençait à être durement touchée par la mise en place de la CECA. La grève générale était donc inévitable probablement.

Pour reprendre une dernière fois Alain Badiou il faut absolument développer : « une façon de penser international, je dirais même transnationale, qui soit à la hauteur de la mondialisation capitaliste ». Une lueur d’espoir vient peut-être d’apparaitre avec le fait que le gouvernement wallon aidé par une résolution du parlement, suite à une large campagne de la société civile vient de s’opposer, espérons-le fermement et définitivement, à ce que l’Etat belge et son Ministre des Affaires Etrangères puisse signer l’accord de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne (CETA). Nous pensons que la société wallonne a sans doute la capacité, les anticorps pour résister à l’huile de ricin fascisante annoncée mais pour combien de temps alors que la grande majorité du monde médiatico-politique se tait voire même est complice (tacitement ou volontairement) de ce qui s’annonce ?

Il faut que nous résistions de la même manière au nom de la seule Wallonie qui vaille, celle qui résiste et reste fière de son amour de la liberté et de la fraternité ! Sur les six ministres MR (hors le Premier ministre), l'un a déjà eu des difficultés (Marghem), deux autres ont déjà dû démissionner (Galant, Jamar). Or c'est l'aile wallonne et MR, le maillon faible du gouvernement. Il faut se saisir de l'opportunité que cela peut représenter. Les déclarations stupéfiantes de Jan Jambon qui insultent la population musulmane, présente surtout à Bruxelles, ne seront pas, elles, suivies d'une démission d'un ministre de l'intérieur sèment la zizanie et humilient sans vraie raison profonde une partie des citoyens. Il serait temps de changer de gouvernement mais aussi du pays qui le rend possible.


  1. 1. Comprendre le basculement dans la violence djihadiste, dans La Revue nouvelle, n° 89, 2015
  2. 2. « Islam, islamisme et terrorisme », dans Sud/Nord 2002/1 (n°16), p. 53-72
  3. 3. Leopold III and the Belgian royal Question, The John Hopkins Press, Baltimore, 1961, p. 213.
  4. 4. Ce sont ces élus qui ont été obligés de frapper du poing sur la table pour obtenir quand même le RER dans les délais prévus.
  5. 5. La Libre Belgique des 2 et 3 avril 2016
  6. 6. REFORME OU DEREGLEMENT DE L'ETAT
  7. 7. On peut par exemple le constater à travers des analyses faites au début de ce siècle dans Un séparatisme wallon paradoxal : voir le paragraphe Des réductions de charges sociales contestables.
  8. 8. RTBF, 4 janvier 2016
  9. 9. Le retentissement du deuxième Manifeste wallon (*)
  10. 10. Préjugés de classe et ligne éditoriale dans Politique, janvier-février 2016
  11. 11. http://www.rtbf.be/lapremiere/emissions_matin-premiere/nos-rubriques/les-de-matin-premiere/article_jean-jacques-jespers-le-de-matin-premiere?id=9254629&programId=60