Une nouvelle ''Histoire de Wallonie'' (I)

(I) Des origines à 1830
25 October, 2023

Voici d'Arnaud Pirottte (avec la collaboration de Yannick Bauthière) une Histoire de Wallonie, éditions Yoran, Fouenant, 2022, 435 pages (12 €), qui commence avec la préhistoire mais qui évitera tout au long de tomber dans le finalisme d'une Wallonie existant depuis toujours. Et cela simplement, prenons la préhistoire, en faisant valoir que le territoire actuel de la Wallonie contient une série de sites qui méritent le déplacement et que nous connaissons mal. Il y a évidemment aussi les faits de longue durée à la Braudel comme de la romanisation de la Wallonie dont nous verrons que le livre donne les raisons de même que celui de la frontière linguistique.

Histoire de Wallonie de Arnaud Pirotte

Nous divisons ce compte rendu en deux parties : I) « Des origines à 1830 » II) « La longue naissance de la Wallonie de 1830 à fin 1944». Ce qui nous semble bien caractériser ce livre et qui, plus encore, nous semble obéir à une logique que l'on pourra discuter mais qui nous semble s'imposer peut-être à côté d'autres, mais certainement plus que d'autres. Cette distinction est de notre fait.

Une première impression

Une première impression se dégage du livre. Il est bien écrit, bien informé et bien informé des recherches les plus récentes. Son point de vue wallon peut se discuter mais en quoi est-ce étonnant puisqu'il s'agit d'une Histoire de Wallonie ? En outre, c'est, d'un seul tenant, la plus récente histoire de Wallonie. Elle est rédigée (cette édition dont nous parlons), après plus d'un demi-siècle de fédéralisation de l'État belge, processus au cours duquel la Wallonie n'a cessé d'étendre ses compétences au point d'en arriver à apparaître sur la scène internationale avec le rejet du CETA en 2016. Elle ne les étend malheureusement pas à la culture et l'enseignement, alors qu'il s'impose de plus en plus qu'on informe les citoyens sur les réalités étatiques qui sont les plus importantes pour eux. Nous recevons chaque année la répartition des ressources étatiques et celles qui vont aux pouvoirs locaux et aux pouvoirs fédérés avoisinent les 50% pour moins de 20% à l'État fédéral. Ce n'est pas la mesure décisive de l'importance de la Wallonie mais elle compte. L'école devrait le prendre bien plus en compte. Et, dans ce domaine, Bruxelles et la Wallonie diffèrent. Comme en bien d'autres.

Sites préhistoriques remarquables

Les mines de Spiennes (la légende de l'image ci-dessous est tirée de Wikipédia)

Le silex peut être exploité à ciel ouvert. Ou en profondeur. « Pour ce faire les mineurs creusent un puits leur permettant d'accéder aux bancs de silex à exploiter. À Spiennes, ces puits d'accès sont étroits. Ils mesurent généralement 1 m de diamètre. Leur profondeur dépend de celle à laquelle le silex va être rencontré. Dans certains cas, comme dans les minières de 15-16 m de profondeur au Camp-à-Cayaux, les mineurs ont choisi d'exploiter un banc de silex bien spécifique, passant au travers de nombreux autres bancs pour atteindre celui qui était recherché. Une fois le niveau de silex atteint, l'extraction va se développer tout autour du puits, en galeries de quelques mètres de long. À Petit-Spiennes, l'exploitation souterraine se développe jusqu'à 5 mètres à partir du centre du puits. Au Camp-à-Cayaux, certaines galeries sont plus longues, pouvant s'aventurer jusqu'à 7 mètre du puits. Les surfaces exploitées sont de l'ordre de 20 à 45 mètres carrés

Le livre signale les mines de Spiennes tout près de Mons, s'étendant sur plus de 100 ha. La page web de l'UNESCO ajoute (mais non cette histoire de Wallonie ni Wikipédia), que c'est le plus vaste et le plus ancien d'Europe, remarquable par la grande diversité des techniques qui s'y sont développées. On doit noter que c'est la Wallonie (en 1991) qui le fit accéder au rang de site exceptionnel avant que l'UNESCO ne dope ce classement. Les alignements de mégalithes de Wéris ne sont pas du même type du tout que ceux de Carnac. « Les pierres s'étendent sur quatre alignements parallèles sur plus de 7 kilomètres et 300 mètres de largeur », nous dit Wikipédia. Et l'Histoire de Wallonie que « cette densité locale est exceptionnelle » (p.25). Autre site remarquable la « tranchée des portes », à Étalle en Gaume, éperon barré par un rempart d'un km derrière lequel s'étend un terrain de 100 ha (p.33).

La romanisation

A partir de la conquête romaine, la Wallonie actuelle se romanise. Les centres urbains importants lui sont tous extérieurs (Metz, Bavay, Tongres, Cologne), sauf Tournai. Il n'y a sinon que de petites villes : Arlon, Namur, Liberchies (près de l'actuel Charleroi), Virton-Saint-Mard. Le livre d'Arnaud Pirotte confirme l'aphorisme bien connu de Félix Rousseau sur ce fait « capital » de l'histoire de Wallonie. Si la Wallonie se romanise aisément ce n'est pas sous l'influence de colons venus d'Italie mais en raison de la proximité linguistique du celte et du latin et aussi en raison d'affinités socioculturelles : magistrats élus pour un an contrôlés par un Sénat, structures en cités « ce qui a permis au Romains de calquer leur maillage territorial sur celui des anciennes tribus gauloises. » (p. 46), organisées en Civitates (correspondant en Gaule aux territoires des tribus ou peuples gaulois). Les étendues fertiles de la Wallonie d'alors sont propices à l'installation de villas (d'où nos nombreux Villers), entités importantes regroupant habitations et activités agricoles.. Les plus importantes sont celles de Basse-Wavre et d'Anthée (entre Philippeville et Dinant). Les échanges avec les régions méditerranéennes s'intensifient.

Villa romaine d'Anthée : Quand on superpose le registre cadastral au tracé de la villa on se rend compte que les champs sont délimités en fonction de l'ancienne propriété romaine. (source : RTBF)

La poussée germanique dans nos régions n'a pas modifié leur romanisation (sauf Arlon), la frontière se fixe vers le VIIIe siècle. Le livre évoque les anciennes hypothèses sur la genèse de cette frontière. La plus récente se fonde sur l'idée que les bâtiments comme les villas étaient beaucoup plus nombreux au sud de cette frontière. Et donc que l'élément romanisé l'a emporté sur l'élément germanique qui y était minoritaire. Mais les recherches archéologiques menées en Flandre pour le moment tendent à mettre à mal cette hypothèse.

Rôle de l'Église, des Francs, de Charlemagne

Il est certain aussi que la présence abondante de monastères a joué un rôle important.

Clovis fait le choix d'être baptisé dans l'Église qui combat Arius (qui niait la divinité du Christ), et cela lui vaut, quand il l'a conquise, le soutien des évêques de toute la Gaule. A sa dynastie mérovingienne se substitue une dynastie carolingienne qui vaudra à Charlemagne, le plus illustre prince de cette lignée, d'être couronné Empereur romain d'Occident, le souvenir de Rome restant prégnant. L'Église accompagne ce mouvement dans la mesure où les évêques s'avèrent indispensables à l'administration des royaumes francs, mérovingiens puis carolingiens. D'Aquitaine, d'Irlande, de nos régions surgissent des moines qui vont fonder des monastères dans toute la Gaule, au nombre de 200 dont le cinquième se situent dans l'actuelle Wallonie. Ils « tissent un maillage serré du territoire », écrit cette Histoire deWallonie : Adelain à Aulne, Ursmer à Lobbes, Ghislain dans le Hainaut, Remacle à Stavelot et Malmédy, Bertuin à Malonne, Hadelain à Celles ou encore Feuillen à Fosses. Ils sont épaulés par l'aristocratie, la future Sainte Waudru à Mons, Gertrude à Nivelles, sa sœur à Andenne, Vincent à Soignies. Là aussi, il y a une actualité de la chose puisque la mémoire de ces implantations se perpétue soit à travers la mémoire (le 1200eanniversaire de la collégiale Saint Ursmer, seule église de style carolingien dans le pays), à Lobbes (823-2023) a été fêté en grande pompe ecclésiastique et civile et avec un concours populaire important en 2023. Les traces de cette implantation d'une abbaye bénédictine sont toujours bien apparentes.

Ce qui souligne l'importance du christianisme dans l'édification de la Wallonie. Encore que (le livre le souligne) « l'image longtemps cultivée d'un Moyen Âge unanime dans la foi » est fausse, Jean Delumeau l'a bien montré pour la France. Les vicissitudes du traité de Verdun en 843 vont d'abord placer la Wallonie dans la part d'entre-deux-la Lotharingie-, puis la replacer avec la partie latine puis derechef la remettre au milieu. L'Histoire de Wallonie remarque que le texte du traité est en deux langues, ce qui, à ses yeux, souligne que par conséquent le partage est clair de même que la distinction. C'est intéressant de le souligner car les textes plus « belges » disent au contraire que le bilinguisme est déjà présent dans ce cas. J'ai encore entendu le dire à Lobbes, à propos de la Cantilène de Sainte Eulalie, premier texte littéraire français mais qui possède lui aussi une version germanique.

La Wallonie morcelée par le féodalisme. Le prestige de Lièg

Le Centre intellectuel de l'Europe aux XIe et XIIe siècles

Le livre explique très bien comment naît le féodalisme à partir des « comtes » mis par l'Empereur à la tête des divisions administratives d'un immense territoire impossible à gouverner sans cela. C'est l'arbitraire du Prince et des divisions de la Cour qui président à l'attribution de ces charges qui deviennent peu à peu héréditaires, le pouvoir central ne pouvant s'y opposer sans que cela ne provoque des conflits armés. Le morcellement de la Wallonie est plus grand qu'ailleurs. Tournai est détachée du comté de Flandre par le roi de France en vue de l'affaiblir et devient une sorte de ville libre. Les auteurs de cette Histoire passent en revue les autres principautés : Hainaut, Namur et surtout la Principauté de Liège, « colonne vertébrale de la Wallonie » (p. 78), qui va inaugurer le chapitre intitulé « Le temps de la Meuse ».

Importance de Liège. Le temps de la Meuse

A la fin du XIesiècle, le Hainaut est inféodé à l'Église de Liège. Et à ce moment comme Prince sur son domaine temporel et comme Évêque celui de Liège exerce « son hégémonie sur l'ensemble des régions mosanes qui constituaient la Wallonie » à l'exception de la Gaume et du Tournaisis. On sait aussi que les limites du diocèse en sa partie romane correspondent quasi point par point à l'aire où est encore parlé aujourd'hui le dialecte wallon. Aux XIeet XIIe siècles, Liège est la capitale intellectuelle de l'Europe. Gérard rétablit à l'abbaye de Brogne la rigueur de la règle de St Benoît. L'abbaye de Lobbes, intégrée à la principauté participe au rayonnement intellectuel de Liège avec des gens comme l'écrivain latin Rathier de Lobbes. le mathématicien et astronome Hériger, théologien également qui met ses connaissances scientifiques au service de la datation de la naissance et de la mort du Christ, entreprise, selon Forthomme, qui n'est pas vaine car elle empêche que le lien au Christ passe de l'histoire à la mythologue et les calculs d'Hériger ne sont pas éloignés de ceux des savants contemporains: voir Critique : Bernard Forthomme, Histoire de la Pensée au Pays de Liège (Tome I).

La Wallonie possède la plus grande part du bassin versant de la Meuse (carte de l'administration de Wallonie), avec environ 12.000 km2 contre 9.000 en France, 8.000 aux Pays-Bas, 4.000 en Allemagne, 2.000 en Flandre et 500 au Luxembourg. Soit 36.000 km2. Le tracé des frontières est apparemment arbitraire mais s'explique aussi par le poids de données naturelles combinées à l'agir humain.

Dans ce chapitre n'apparaît pas l'expression « art mosan » (mais on en donne des exemples en architecture et orfèvrerie). C'est tout de même un chapitre de l'art en Europe. Le livre cite aussi les Wallons qui, en littérature participent de la construction de la langue française : Froissart dans le Hainaut, Jean Le Bel Liège, Watriquet de Couvin. La montée dite parfois « démocratique » à Liège est évoquée mais n'amène pas de remarques sur son exceptionnalité. Histoire de Wallonien'évoque jamais aucun livre, c'est sa particularité. Cependant dans l'abondante bibliographie en annexe, nous ne trouvons pas le livre de Marc Suttor sur la Meuse, Vie et dynamique d'un fleuve. La Meuse de Sedan à Maastricht (des origines à 1600), De Boeck, Bruxelles, 2006, livre capital. Il est vrai qu'on n'y signale pratiquement jamais que le cours du fleuve envisagé et les territoires qu'il baigne sont quasi uniquement wallons, ce qui, à notre sens, est un manque même si la date de 1600 pouvait justifier un peu cette abstention. Mais autant le finalisme en histoire est dommageable, autant l'abstraction trop radicale du présent, la coupure d'avec lui, nuit au propos.

Empire des Habsbourg d'Espagne puis d'Autriche

Tout le morcellement féodal ramené à une seule emprise bourguignonne ne fonctionnera jamais comme un tout autonome. Encore aujourd'hui, il suffit cela concerne surtout Bruxelles et la Flandre pour que l'on ne daigne pas signaler la destruction de Liège et de Dinant, les symboles brisés de la grande liberté liégeoise. Si la Bourgogne échoue à unifier et n'est qu'un épisode sanglant sans lendemains, il n'en va plus de même avec les Habsbourg d'Espagne jusqu'à la fin du XVIIepuis ceux d'Autriche jusqu'aux Révolutions. Les Wallons ne font pas partie de l'Union d'Utrecht des rebelles protestants du nord, ni (à l'exception du Hainaut) de l'Union d'Arras. Les divisions religieuses y sont moins exacerbées. Les acteurs de la contre-réforme remodèlent les diocèses. Cette Histoire de Walloniemontre que ce remodelage tient beaucoup plus compte du facteur culturel et linguistique que les anciennes divisions en diocèse, ce qui est politiquement important dans ces époques où le spirituel et le temporel ne sont pas séparés. Mais cette histoire ne parle pas de la manière dont les ordres religieux les plus importants (jésuites et capucins), divisent des provinces qu'ils avaient d'abord voulues « belgiques » parce qu'ils sont forcés vu leurs activités à la fois religieuses (prédication, catéchisme), mais aussi sociales (soins, assistance, enseignement et même parfois sécurité), de les diviser clairement selon la langue et parfois appeler « Wallonie » et « Flandre » en latin. Par contre (comme ils l'avaient déjà dit pour le Moyen Âge),c'est toute la Wallonie (et pas seulement les quatre bassins de l'époque contemporaine), qui est industrielle avec une métallurgie « plus centrée sur Namur que sur Liège » (p.110).

Liège, par ailleurs, demeure « farouchement indépendante » (p. 113) et ne partage pas le destin des autres terres wallonnes des Pays-Bas. Chiroux (monarchistes) et Grignoux (démocrates), s'y affrontent. Il y a des troubles. La neutralité liégeoise n'obligeant pas à défendre cet État wallon, celui-ci est entraîné dans les guerres européennes. C'est la dynastie des Wittelsbach qui dominent la Principauté au XVIIesiècle, famille importante et électeurs de Cologne, ce qui donne aussi une idée de l'importance de Liège. Le livre met l'accent sur deux princes-évêques qui sont de véritables hommes des Lumières Georges-Louis de Berghes et François-Charles de Velbrück.

Révolution française et révolutions en Wallonie

La Révolution liégeoise éclate le 18 août 1789. Le Congrès de Polleur le 16 septembre 1789 publie une Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, la troisième après celle de l'État de Virginie et la Déclaration française. L'Histoire de Wallonie s'étend sur un personnage de la Principauté, né à Gimnée : « le Wallon François Robert , qui fut le secrétaire de Danto, sera un des premiers avec Condorcet à défendre l'idée républicaine en France. Son détachement par rapport au sentiment monarchique pourrait trouver son origine dans son appartenance liégeoise. Alors que le sentiment national reposait sur la fidélité dynastique dans l'Ancien régime, les Liégeois, dirigés par le Prince-évêque sans héritier, avaient sans doute plus de facilité à s'identifier au pays plutôt qu'au prince... » (p.125). La Révolution brabançonne est d'une autre nature, conservatrice et concerne bien moins la Wallonie. Face aux réformes imposées de manière autoritaire par Joseph II mais inspirées des lumières se dresse surtout en Brabant une opposition radicale et armée. Un instant chassés, les Autrichiens reviendront pour être à nouveau supplantés par les Français après la victoire de Jemappes, victoire suivie d'un reflux français, suivi lui-même de la victoire de Fleurus à la suite de laquelle la France met nos régions en coupe réglée.

Arrondissement de Nivelles sous le régime français

A l'exception des villes flamandes de la Principauté, les Liégeois votent en faveur de leur réunion à la France, ce qui sera aussi le cas à Mons et Charleroi. Le livre estime que les départements français ne sont pas dessinés sur la base de l'unité linguistique. C'est vrai de celui de la Dyle et pour partie de celui des Forêts (les deux Luxembourg actuels), mais, l'arrondissement de Nivelles en régime français est le décalque, à peu de choses près, de l'actuelle Province de Brabant wallon. L'Église connaît la même rationalisation qu'en France, ce qui suscite des oppositions et qui entraine plus tard, avec l'établissement de la conscription, la dite « Guerre des paysans » qui cependant concerne surtout le Luxembourg germanique et la Flandre. Les réformes françaises en matière administrative, départements, suppression des privilèges et des vieilles principautés, organisation judiciaire, organisation d'élections régulières, tout cela-en tout cas ce cadre général- demeurera jusqu'à aujourd'hui. Les citoyens wallons sont pour la première fois réunis en un seul État. La France a marqué les mentalités mais aussi suscité un sentiment antifrançais dans la droite catholique antirépublicaine.

Après Waterloo (1815). Le régime hollandais et sa fin

Sous le régime hollandais une politique industrielle vigoureuse est menée, des routes et canaux sont tracées ou creusés. Le pouvoir hollandais ouvrent un nombre important d'écoles et des universités comme celle de Liège. En matière de recrutement des agents de l'État, en matière linguistique, pour ce qui est de la charge de la dette, en matière religieuse, les méridionaux, pourtant majoritaires sont défavorisés. Ce qui entraînera le rapprochement des libéraux et des catholiques. Cette Histoire de Walloniemet l'accent sur l'effervescence française en 1830, peut-être moins sur les causes économiques et sociales de la Révolution.

On ne doit pas négliger non plus l'agitation en Wallonie qui favorisa l'insurrection avec des Wallons rejoignant Bruxelles. Ici le départ des volontaires liégeois précédés du drapeau liégeois. D'autres emblèmes apparurent un peu partout marqués par le fait local.

Mais il souligne les majorités communales en faveur de la réunion à la France à Mons et Tournai, le choix par le Congrès national élu à l'automne, d'abord de deux Princes français comme monarques belges, les villes pavoisées aux couleurs de la France. Dans l'appui que France et Angleterre accordent à la Belgique qui s'est proclamée indépendante entrent des considérations économiques. La richesse des Pays-Bas unissant la puissance coloniale et commerciale qu'est la Hollande au dynamisme industriel du pays wallon préoccupe l'Angleterre. L'Angleterre libérale de 1830 est différente de celle du Congrès de Vienne créateur du Royaume uni des Pays-Bas. « Cette insurrection portée par la détresse populaire sera adroitement canalisée par une bourgeoisie que soude l'aspiration aux libertés, l'utilisation de la langue française, la même soif de reconnaissance et le ressentiment contre le régime hollandais. » (p. 154)

L'indépendance belge est sauvée à l'été 1831 par l'intervention militaire française refoulant l'armée des Pays-bas.

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