France, Allemagne et politique de Gribouille "à la belge"
Nous avions publié, en janvier de cette année, une réflexion sur le sens de la réconciliation franco-allemande. Nous avions été frappé par ce qui nous semblait une mésinterprétation totale de cette réconciliation dans un article de Valérie Rosoux, Le couple franco-allemand. Un modèle ? 1 Valérie Rosoux écrivait notamment ceci : « Force est de constater que sur la scène politique, les souvenirs ne sont pas littéralement conservés, mais plutôt reconstruits en fonction des circonstances. L'attitude du général de Gaulle à l'égard du passé franco-allemand le montre à l'envi. Loin d'être constante, elle varie d'une période à l'autre. Entre la Première et la Seconde Guerre mondiale, le général décrit à maintes reprises l'hostilité naturelle et l'incompatibilité ontologique qui existent entre Gaulois et Germains. Quelques années plus tard, le même Charles de Gaulle - alors soucieux d'un rapprochement avec l'ancien ennemi - souligne la complémentarité tout aussi naturelle des deux peuples et les affinités profondes qui les ont toujours attirés. »
Une vision erronée du nationalisme chez de Gaulle
Nous disions penser que Valérie Rosoux se trompait en campant un Charles de Gaulle décrivant un incompatibilité « ontologique » entre Gaulois et Germains2. Un tel discours « ontologique » (en fait ethnique) ne se rencontre qu'une seule fois dans les textes du général de Gaulle. Et cela dans les Discours de guerre, soit dans la prose où l'on s'attendrait justement à ce que se manifeste une telle manière de parler « ontologique »3. Nous reproduisions ce passage en en restituant d'abord le contexte. Le 20 octobre 1941, le lieutenant-colonel allemand Holtz, commandant de la ville de Nantes, est tué par Gilbert Rustlein qui appartient à l'organisation spéciale du Parti communiste. Le 22 octobre suivant, c'est le conseiller militaire Reimer qui est abattu à Bordeaux. L'armée allemande d'occupation réagit en faisant fusiller 27 otages à Châteaubriant - des militants communistes et trotskistes. Les 22 et 23 octobre, 72 otages sont à nouveau fusillés à Nantes et Bordeaux. Le 23 octobre 1941, dans un discours prononcé à la radio de Londres, de Gaulle s'exprime d'abord comme suit (ce sont les premiers mots du discours) : « Nous savions que l'Allemand est l'Allemand. Nous ne doutions pas de sa haine ni de sa férocité. Nous étions certains que ce peuple déséquilibré ne contraindrait pas longtemps sa nature et qu'il irait tout droit au crime à la première crise de peur ou de colère. Parce que deux bourreaux de la France ont été abattus à Nantes et à Bordeaux au beau milieu de leurs canons, de leurs chars et de leurs mitrailleuses, par quelques courageux garçons, l'ennemi prend au hasard, à Paris, à Lille, à Strasbourg, 100, 200, 300 Français et les massacre. »4 Le reste du discours est tout entier orienté contre la politique de collaboration de Vichy et, surtout peut-être, dans ces circonstances, consacré à donner le mot d'ordre militaire de ne pas tuer d'Allemands isolés. Cela pouvait être une tactique effectivement utilisée en URSS où il s'agissait d'insécuriser les troupes allemandes à l'arrière d'un front et une tactique peut-être suggérée aux communistes français. Mais stérile et dangereuse en France occupée.
On le voit, cette flambée de haine passagère (et, de toute façon, elle restera isolée), s'explique et même se justifie par l'attitude vraiment ignoble des Allemands en France en cette occasion. Il n'y a qu'un seul discours du genre et encore quelques lignes dans ce discours. De Gaulle ne met jamais en avant d'incompatibilité ontologique. Il est certes nationaliste mais son nationalisme ne repose sur aucun fond ethnique haineux, vis-à-vis de quelque peuple que ce soit. C'est tellement vrai qu'un Coûteaux déplore que l'on ne cite jamais cette phrase du général de Gaulle qui reste un exemple parfaitement isolé, ce que déplore ce député européen français, assez chauvin, qui regrette qu'elle ne soit pas citée par les biographes.5
Tourner la page ?
Valérie Rosoux expliquait aussi que la France et l'Allemagne « tournent la page »6. Le processus de la réconciliation franco-allemande nous semble plus complexe que cela. Il nous semble reposer peut-être d'abord sur la violence inhumaine des deux conflits mondiaux qui heurta bien plus qu'on ne le croit même l'opinion supposée « patriotique » et chauvine de l'immédiat après-guerre. Dans les manuels scolaires français, la Grande guerre est certes considérée comme une victoire de la France mais aussi comme un événement sapant les fondements mêmes de la civilisation7. L'Allemagne hitlérienne a subi de la part des Anglo-américains des bombardements dont l'horreur de l'hitlérisme nous fait oublier qu'ils sont des crimes contre l'humanité : dès l'automne 1943, les villes allemandes ont été bombardées à l'aide de bombes au phosphore et le massacre pur et simple de civils innocents par millions se poursuivra jusqu'à la fin des hostilités. On peut trouver une justification militaire (et encore !) à ces bombardements au départ, la volonté étant de faire céder le peuple allemand en lui faisant subir des souffrances insupportables. Mais le bombardement de Dresde à la fin des hostilités qui fait 200.000 victimes n'a plus aucune justification militaire, l'Allemagne étant d'ores et déjà vaincue. Il s'agit en fait d'une démonstration à la Hiroshima, bombardement également inutile militairement, mais utile politiquement, comme celui de Dresde, et qui a comme motivation chez les Anglo-américains de faire étalage de sa force aux yeux de la puissance victorieuse et menaçante de l'URSS (qui avait envahi avec succès certains territoires conquis par le Japon tout à la fin des hostilités)8.
Il est à propos de rappeler ici, comme nous en avons souvent fait la remarque, d'un politologue danois estimant que ce sont ces expériences-limites d'une guerre totale telle que l'humanité ne l'avait jamais connue qui explique l'esprit européen des six pays fondateurs de l'Europe dans ce que l'on appelé la « petite Europe » (l'Europe à six des débuts : Allemagne, France, Italie, Hollande, Luxembourg et État belge)9.
Ces six pays s'engageaient tout de même dans une voie dont ils voyaient bien qu'elle allait limiter leur souveraineté nationale. C'était un petit sacrifice pour ces pays ? Il est possible qu'on l'ait vécu de cette façon dans l'État belge où l'esprit national n'a jamais été très vif. Mais pas dans une France qui, au moment même où se créait la CECA, puis l'Europe des Six se lançait dans des entreprises audacieuses en vue de reforger la souveraineté française : guerres coloniales en Indochine, à Madagascar, puis en Algérie peut-être déjà. Il y eut surtout, la poursuite du programme nucléaire qui amènerait le général de Gaulle à doter la France d'un arsenal nucléaire de plus en plus crédible et puissant, les vecteurs étant les avions puis les missiles, enfin les indétectables sous-marins.
L'alliance avec l'Allemagne
Il est possible qu'en proposant l'alliance avec l'Allemagne dès le début des années 60, de Gaulle « essayait » une politique plus européenne à partir du moment où ses propositions (fin des années 50) de directoire à trois de l'Alliance atlantique avaient échoué10. Ce directoire aurait compris les USA, l'Angleterre et la France. Il est clair aussi que le voyage en Allemagne de l'ancien général français fustigeant (certes une seule fois), le peuple allemand comme « déséquilibré », était un voyage destiné à servir une politique de pure alliance en fonction de purs intérêts nationaux. Mais la manière de proposer cette alliance, non pas dans le silence feutré des chancelleries, mais sur la place publique, en évoquant la « grandeur » de l'Allemagne devant des foules allemandes enthousiastes est un procédé qui s'écarte de la manière classique de procéder à la construction d'une alliance.11
Il est curieux que ce traité d'amitié franco-allemande ait tenu à travers les âges et qu'on en ait fêté les 40 ans cette année. Parce que son principal initiateur n'y croyait plus fort à la fin de son passage au pouvoir évoquant auprès de Willy Brandt le caractère éphémère de la beauté des jeunes filles. Peut-être de Gaulle avait-il pris malgré tout la mesure de son époque, en partie inconsciemment. Cette manière d'en appeler à l'opinion publique pour fonder un Traité a sans doute eu des conséquences qu'il ne prévoyait pas.12
L'Allemagne a été formidablement refondée comme nation à partir de cette reconnaissance française dès 1962 ou 1963, soit peu de temps finalement après trois guerres où elle avait quand même deux fois écrasé durement la France et les Français. Avec Willy Brandt et son agenouillement devant le monument aux morts du Ghetto de Varsovie en décembre 1970, l'Allemagne poursuivit sur cette voie de la réconciliation avec ses voisins. L'amitié entre le Chancelier Kohl et le président Mitterrand implique à nouveau des gestes de réconciliation comme sur le champ de bataille de Verdun où les deux hommes se tiennent longuement la main.
Ces gestes ne doivent pas être interprétés naïvement comme l'entrée des vertus évangéliques sur la scène internationale. Ces gestes sont dictés par l'intérêt politique, bien entendu. Mais l'intention profonde et profondément intéressée de ces gestes de réconciliation n'enlèvent rien à leur signification éthique. D'abord, ce ne sont pas seulement des « gestes ». Ce sont des « actes » au sens où Austin parle des « actes de langage » dans son fameux Quand dire c'est faire . Quand Mitterrand et Kohl se tiennent la main, même si, au pire, on peut penser qu'ils jouent (et se jouent) la comédie, le fait de la réconciliation est bien là, qu'on le veuille ou non, que les deux acteurs le veuillent ou non.
L'identité reconstructive
Nous avons suivi pas à pas dans cette revue (et même jusqu'à un certain point suscité), la réflexion de Jean-Marc Ferry sur l'identité postnationale et sur l'identité reconstructive. L'identité postnationale est pensée par le philosophe français comme une manière pour les nations européennes de participer à la construction d'une Europe qui devient une Communauté politique supérieure, mais non pas un État souverain. La souveraineté reste l'apanage des États, mais ceux-ci mettent en commun une série de politiques communes qui font la loi, une loi que, cependant, les États-nations continuent à garantir. Ce que le postnational fait éclater, c'est la coïncidence absolue dans le principe nationaliste (selon Gellner), entre un Pouvoir politique et une homogénéité de souvenirs, de sens, de projets, d'identification humaine, bref entre l'État et l'identité culturelle. Dans la mesure où la Communauté politique européenne transcende en certains domaines la souveraineté des États, cette Communauté tire les nations du système clos qu'elles forment, quand elles s'identifiaient avec un État souverain représentant l'identité politique ultime.13
Pour les États-nations européens, ce n'est plus la nation qui représente l'identité politique ultime, mais l'Europe. Cependant en assumant l'éducation « nationale » (bien nommée en ce contexte), les Nations demeurent malgré tout les pivots de la vie sociale, puisque ce sont elles qui donnent aux individus l'identité sociale ou culturelle de base. Cette identité qui leur permettra ensuite de participer pleinement à la vie nationale, mais une vie nationale qui implique, à l'heure de l'Europe, l'ouverture sur d'autres cultures et d'autres nations (et on peut penser que l'ouverture que permet l'Europe en son propre sein, est aussi une incitation à des ouvertures semblables hors d'Europe).
L'identité reconstructive reproduit les traits d'une identité nationale (et même nationaliste, le mot « nationalisme » n'étant pas nécessairement péjoratif). Elle est le récit de soi dont parle Ricoeur quand il dit que « c'est en se racontant qu'on se donne une identité ». Et se raconter, c'est se centrer sur soi-même, geste égocentrique et ethnocentrique de toutes les nations et de tous les civilisations (qui désignent souvent par le mot « homme » ou « êtres humains » ceux qui relèvent de cette civilisation comme le milliard d'Indiens - « indien » veut dire « être humain » - ou les quelques milliers d'Inuits - Inuits veut dire aussi «êtres humains »). Mais l'identité reconstructive qui demeure récit de soi, récit centré sur soi en quelque mesure, est aussi un acte d'ouverture puisque ce récit sur soi comporte l'autocritique de son passé, des torts commis à autrui. Cette identité de réconciliation lie en profondeur.14
La force de la souveraineté, même partagée
On ne nie pas ici les intérêts politiques et économiques qui amènent Allemagne et France à se lier si étroitement. Notamment pour braver certaines clauses du pacte de stabilité comme les déficits budgétaires inférieurs à 3% (sans même poser la question de la pertinence d'une telle clause). Mais ces intérêts politiques et financiers ne peuvent tout expliquer. Il y a aussi la puissance de la réconciliation. Somme toute cette « puissance » est à comparer à la « puissance » nationale et nationaliste qui permet également la poursuite collective des intérêts nationaux.. Si l'Allemagne et la France, après s'être si inhumainement combattues, peuvent songer aujourd'hui à aller jusqu'à partager le siège français du Conseil de sécurité, à mettre en place un système confédéral impliquant un contrôle parlementaire commun aux deux nations de certains aspects des politiques communes comme la défense, la politique étrangère, c'est qu'il y a à la base entre elles, l'existence d'une sorte d'un sentiment comparable au sentiment national15. C'est-à-dire ce sentiment produit par la force de la réconciliation. La réconciliation humilie les personnes dans un premier temps, les exalte dans un deuxième temps. Une coalition fondée sur l'intérêt politique ou économique financier immédiat ne dure pas. L'amitié franco-allemande a des assises plus profondes à côté des ces assises économiques et politiques. Ces assises sont celles d'une souveraineté partagée. Pour quoi ne pas songer à y participer plutôt que de la condamner ?
L'Europe des nations et la Wallonie
L'État belge se structure peu sur l'identité reconstructive parce qu'il a toujours fui l'idée de la souveraineté nationale. Même le développement de deux nations en son sein n'amène pas encore vraiment de gestes ou d'actes nourris de cette identité reconstructive qui lie puissamment la France et l'Allemagne. Pourtant, la Wallonie et la Flandre sont de plus en plus souveraines.
Il est dommage que les commentateurs belges de la violation par la France et l'Allemagne du pacte de stabilité ne songent à évoquer que des jugements à La Fontaine du type « selon que vous serez puissants ou misérables ». Cela donne l'impression qu'on veut s'en tenir à l'idéal d'un appel à une Règle commune élevée au-dessus et au-delà des nations ou des peuples et qui serait la seule garantie des « petits ».
Nous n'allons pas nier qu'entre le faible et le fort c'est la loi qui libère et la liberté qui enchaîne. Mais cette réflexion de Lacordaire nous semble surtout valoir pour les relations entre les individus. Il en va autrement des rapports entre États ou entre nations qui ne sont pas purement et simplement des individus. Comment les européistes commentateurs « belges » peuvent-ils faire tant confiance à une loi commune qui serait celle d'un État européen (cette loi étant celle d'un État européen au sens classique de l'État) ? Qu'est-ce qui garantirait que, dans cet État, une loi commune impose l'égalité entre grands et petits pays? Rien. La chose n'est envisageable que dans un État quasiment unitaire, sur le modèle de la République française, dont on sait le jacobinisme. Mais dont on sait aussi la capacité redistributrice entre régions. Or l'Europe n'est pas envisageable sur ce modèle parce que son mode d'unification est reconstructif. L'Europe progresse par discussions entre pays souverains, partages de valeurs et d'intérêts semblables ou compatibles, rencontres et ouvertures culturelles.
On ne peut nier le fait que les grands États aient un poids plus grand que les petits. Mais si l'on voulait supprimer ce handicap, il faudrait que s'effacent les souverainetés nationales. Mais alors ne voit-on pas que celles de petites nations s'effaceraient aussi ? Cela les avantagerait ou les garantirait en quoi ? Personne ne répond jamais à cette question. L'État belge a choisi de se garantir par une alliance au sein du Bénélux. Certains réunionistes modérés souhaiteraient que la Wallonie trouve une autre alliance, avec la France. Nous ne savons pas quelle est la bonne solution. Mais l'Europe est ce qu'elle est, c'est-à-dire une Communauté politique - mais pas un État -, une rencontre de nations - mais pas de régions ou de provinces et autres départements. Par conséquent, il est à notre sens inutile de rêver d'un pouvoir européen fort qui deviendrait peut-être impartial vis-à-vis des grands comme des petits, mais où les nations si structurantes de l'Europe qui nous est commune disparaîtraient au bénéfice d'un immense État qui serait en réalité un très grand État-nation.. Dans cet État disparaîtraient sans doute « France », « Allemagne » ou « Italie ». Mais aussi « Wallonie », « Écosse », « Danemark », « Irlande », « Suède » ou « Catalogne ». Cette perspective est irréalisable de toute façon mais à notre sens, il ne faut même pas souhaiter s'en rapprocher. La souveraineté demeure une force, même pour les petits États ou les petites nations.
Sous prétexte de limiter le poids des grandes nations, on voudrait les effacer de la carte sans songer qu'en agissant ainsi, on supprime aussi les moyennes et les petites nations. Cette politique typiquement belgicaine, c'est la politique de Gribouille.
- 1. La Libre Belgique du 23 janvier 2003.
- 2. Les notions de « Germains et Gaulois » sont justement contemporaines dans le discours du général de l'amitié franco-allemande, car dédramatisant un peu les choses.
- 3. La Libre Belgique, ibidem
- 4. Charles de Gaulle, Discours de guerre, (discours du 23 octobre 1941), Plon, Paris, 1970, p. 122.
- 5. Paul Paul-Marie Coûteaux, L'Europe vers la guerre, éditions Michalon, Paris, 1997, p. 124-125 et note 1) p. 125.
- 6. Valérie Rosoux, La Libre Belgique, 23/1/2003.
- 7. Malet et Isaac, Histoire contemporaine depuis le milieu du XIXe siècle, Paris, 1930, Chapitre XVII La Grande Guerre, p. 684.
- 8. Le Monde Diplomatique, août 1990.
- 9. Nationalism and supranationalism in Germany, Denmark and Great-Britain, texte d'une communication orale du Professeur Ulf Hedetoft faite en anglais à l'UCL et parue dans le Cahier n°1 des Études européennes de l'Université d'Aalborg, Aalborg University, 1990 traduction française in République, n°34 ;, janvier-février 1996.
- 10. Éric Roussel, De Gaulle, Gallimard, Paris, 2002, p.618
- 11. Éric Roussel, De Gaulle, p.p. 740-741 : Helmud Schmidt estime qu'à Hambourg, la foule venue pour acclamer de Gaulle était plus importante que celles qui vinrent y ovationner Hitler
- 12. Éric Roussel, estime même que la « grandeur » pour de Gaulle est différente des imaginaires de la conquête et du nationalisme classique (voir son livre p.738).
- 13. José Fontaine , Qu'est-ce qu'une identité postnationale ? et Wat is een postnationale identiteit?, Colloque, Identité wallonne, identité flamande, Anvers, 1992 (et République 11/92)
- 14. Jean-Marc Ferry, La question de l'État européen, Gallimard, Paris, 2001.
- 15. Ces propositions étonnantes ont été résumées dans Le Monde du 13 novembre 2003.