Avec Xavier Desgain, conseiller communal, sur Charleroi

Toudi mensuel n°73, novembre-décembre 2006

Xavier Desgain en mai 2009

Histoire de Belgique et de Wallonie

Les médias sont attentifs à Charleroi! Mais ne critiquent pas la politique menée. Leur artillerie lourde démolit sans analyser. Des océans d’encre, des heures interminables… Et les grandes questions politiques qui se posent à la Wallonie, la manière, dont elle fonctionne comme Etat sont ignorées. Les politiques se moulent dans ces mêmes médias, à la recherche des «vrais problèmes des gens» (disent-ils), «gens» et non citoyens ! Certaines revues intellectuelles se construisent sur la base du JT de la veille… Ce n’est pas comme cela que nous pratiquons. Avec le sociologue Bernard Francq, en 1990, nous nous étions penchés sur Liège qui bénéficiait alors d’une réputation aussi sulfureuse que Charleroi. Comme dans le cas de Charleroi, des affaires graves avaient été révélées, impliquant le bourgmestre, un échevin, d’autres personnes. D’autres affaires n’ «existèrent» que sur le papier ou sur les ondes. On se souvient à cet égard des graves accusations en 1989 (infondées) sur Michel Faway, président du CPAS de Liège dont le Conseil fut comparé à l’époque par un Charles Picqué (bien plus ouvert aujourd’hui), à une «réunion de méduses toxiques».1 En 1989 (pour des prises de positions sur la Communauté à régionaliser), Van Cauwenberghe était représenté dans Le Soir2 en aliéné emmené en ambulance vers l’asile (par Philippe Moureaux et Louis Michel), un asile où on retrouvait – neuf ans plus tard, en 19983 ! - Robert Collignon colloqué (pour les mêmes propositions), sous la plume du même caricaturiste, veillé par deux médecins froids qui n’étaient autres que l’épouse de Marc Uyttendaele, Laurette Onkelinkx et Charles Picqué. On propose à juste titre de lutter contre les préjugés à l’égard des Flamands, mais que fait-on des préjugés à l’égard des Wallons ?

Nous donnons ici la parole à une voix politique progressiste de Charleroi – et très critique du PS comme c’est l’habitude de notre revue. Il faut laisser parler ces voix qui vont au fond des choses et se différencient du tumulte sensationnaliste. Il existe un certain monde politique qui tire parti des maladresses et des corruptions de certains de ceux qu’on appelle les «régionalistes», par opposition à leur projet politique plus qu’à leurs dérives. Mais ce n’est pas pour autant que nous ne devons pas voir et comprendre ces dérives. Toute mise en cause des dirigeants wallons quand elle est fondée ne peut que servir la Wallonie et la démocratie.

Toudi – On se demande malgré tout si les médias ne s’alimentent pas sur le dos de Charleroi en grands titres à la Une qui alimentent leur fonds de commerce…

Xavier Desgain - Ce que je connais depuis longtemps, c’est l’ampleur du système Van Cauwenberghe Et le poids de ce quadrillage sur la société carolorégienne. Toutes les décisions importantes passent par Van Cauwenberghe. Le PS carolo a vraiment quadrillé la société dans tous les sens. Le premier courrier qui arrive à un enfant, c’est une lettre signée d’un échevin le félicitant d’avoir terminé son école maternelle. Toutes les circonstances de la vie sont utilisées, y compris l’obtention d’un brevet de natation après laquelle on reçoit (ou l’on recevait jusqu’aux élections récentes), une lettre du député permanent de la Province compétent. Ils ont vraiment organisé un système de la naissance à la mort. Les gens se sentent dépendants du PS, cela ne les empêche pas de le critiquer…

Toudi – Mais n’est-ce pas le rapport même que les Wallons ont toujours entretenu avec le PS, on peut remonter aux assauts des grévistes des années 30 contre le Palais du Peuple à Charleroi ou même les extraordinaires contestations de Laurette Onkelinkx (et pas seulement d’elle), le 1er mai 1996… Une vraie déroute…

Xavier Desgain – Ils le critiquent, peut-être même très violemment, mais finalement ils votent quand même PS. Donc, la critique peut ne pas être utile. Ceci dit, après l’inculpation de Van Gompel pour qui beaucoup de monde avait voté, beaucoup de gens se sont sentis abusés. Le clientélisme rend dépendant. En outre, il est profondément injuste. Ainsi lors des classes de neige, ce sont les écoles communales qui sont envoyées aux plus belles périodes de neige à Marcinelle-en-montagne. Cela a des aspects vraiment mesquins et renforce encore la dépendance des citoyens à l’égard d’un seul parti.

Toudi - Mais n’est-ce pas le principe même de la pilarisation ? Accompagner les personnes de la naissance à la mort dans ce que le CRISP appelait les « mondes » catholique, socialiste et dans une moindre mesure libéral ?

Xavier Desgain - A Charleroi, il n’y a pas de vie en dehors de ce système… Car la Ville c’est le PS.

Toudi - Oui mais ce n’est « que » la Ville ? Il y a tout de même une vie possible en dehors de « la Ville ». Ce qui nous étonne, c’est que quelqu’un comme Paul-Henry Gendebien [voir TOUDI n° 72], certes, s’exprimant pour toute la Wallonie, estime qu’il n’y a plus de société civile chez nous. Ce qui est finalement absurde tellement c’est exagéré…

Xavier Desgain – Moi, je parle du logement social, de l’école communale, de toutes les sortes de nouvelles activités culturelles. Rien n’est imaginable en dehors du système socialiste. Quand un comité de quartier veut faire une fête, il faut évidemment que, par exemple, minimalement, on puisse un temps bloquer la circulation. Cela peut se faire si ce comité de quartier invite l’échevin le plus concerné par cette fête à venir y faire un discours. Si cela n’est pas accepté, c’est un véritable chemin de croix. Si l’on ne passe pas par les socialistes, on est alors considéré comme leurs ennemis. Ils n’acceptent aucun succès qui ne soit rehaussé de leur présence et contrôlé par eux.

toudi - Mais n’est-ce pas un peu le même partout ? Le maire de Montpellier par exemple (une ville comparable à Charleroi), a mis en place aussi chez lui un tel quadrillage. Le hasard fait qu’au moment où nous préparions cette interview, nous sommes tombés sur une analyse du « Monde » qui dit presque la même chose que cette ville sur la Méditerranée (voir encadré).

Xavier Desgain - Ici, c’est poussé à son paroxysme. La Ville de Charleroi organise de temps à autre une promenade à travers Charleroi, et souvent à très peu de temps des élections. La première fois que j’y suis allé, des amis m’y ayant vu m’ont interpellé me demandant si je n’étais pas passé du côté du PS. Si l’on va à une manifestation organisée par la Ville, on est tout de suite étiqueté PS. C’est comme cela pour 90% de la vie à Charleroi. Les seuls à avoir desserré l’étreinte ont été les dirigeants et l’échevin de la culture de la précédente mandature, Christian Renard. Cela sclérose évidemment toute initiative et tout est subordonné à cela, même la moindre initiative comme quelques jeunes qui cherchent un local pour monter un groupe musical.

TOUDI - Si l’on est extérieur à Charleroi, on ne sent pas cela d’emblée et on peut être étonné que des journalistes commencent leurs articles par « Je suis allé à Charleroi » (pour bien signifier qu’ils ont été sur place, mais cela laisse entendre qu’ils n’y mettent pas souvent les pieds ou même jamais et que leurs idées préconçues se nourrissent immédiatement de ce qu’ils veulent bien voir).

Xavier Desgain - Le quadrillage complet, c’est Van Cau. qui l’a complété. Il y a des choses que l’on a dénoncées à tour de bras dans les années 80 et 90 qui n’ont jamais été répercutées par les médias mais qui, aujourd’hui, feraient la une des JT.

Toudi - Pourtant, il y avait alors une presse très vivante à Charleroi qui a même connu quatre ou cinq quotidiens réellement spécifiques et même jusqu’à récemment, la concurrence de plusieurs quotidiens et, toujours maintenant, celle de plusieurs chaînes de journaux distinctes, avec des télés locales qui ne se taisent pas.

Xavier Desgain - Le poids du PS sur la communication de la Ville a été terrible. Les journalistes qui s’occupent de Charleroi étaient invités chaque année à Marcinelle-en-Montagne [les bâtiments de sport d’hiver dans les Alpes françaises où notamment se déroulent les classes de neige des écoles de Charleroi]. Autrefois, quand je convoquais une conférence de presse sur l’ICDI, il arrivait régulièrement que Lucien Cariat me téléphone le soir de cette rencontre avec la presse pour me menacer de plainte en diffamation. Et je l’avoue, au début, j’avais vraiment très peur.

Toudi – Les affaires ne sont-elles pas exploitées par des médias qui les grossissent et masquent ou voilent la valeur de l’ensemble de la politique menée ?

Xavier Desgain- Van Cau. a toujours considéré que la sidérurgie, c’était fini à Charleroi. Au fond, ce qu’il a tenté à travers sa politique, c’était de rapprocher Charleroi du Brabant wallon et de définir une Charleroi moderne autour de l’aéropôle, mais en isolant le reste de la ville de cette image plus porteuse. Quand l’Intercommunale IGRETEC invite des investisseurs potentiels, ses dirigeants craignent par-dessus tout que ces investisseurs ne se trompent en quittant l’autoroute et ne sortent à Charleroi même, au lieu de sortir à Gosselies, car ils savent qu’à ce moment cet investisseur risque de ne pas venir à Charleroi quand il se rend compte dans quel endroit il arrive.

Le grand défaut du projet politique de Van Cau. à Charleroi, c’est que c’est un projet qu’il veut imposer sans chercher à valoriser les initiatives quelles qu’elles soient, de peur qu’elles n’échappent à son contrôle. Quand il est arrivé au pouvoir en 1982, il y avait autant de clans au PS que d’anciennes communes avant fusion. Il a voulu faire taire chaque échevin, car chaque échevin, au départ, avait un droit de veto. Il n’est d’ailleurs pas arrivé complètement à ses fins. On a donc à la fois cette volonté de dépasser les particularismes hérités des anciennes communes, mais de manière fort autoritaire et, en même temps l’absence de vraie cohésion puisque l’on n’y est pas vraiment parvenu. Jean-Claude Van Cauwenberghe a des projets de développement qui participent d’une vision mégalomaniaque. Un exemple d’actualité, c’est la gare à Gosselies sur le site de l’aéroport. Le projet de Van Cau. risque de coûter le 1/4 du prix de la gare TGV de Liège pour deux quais et un train toutes les heures. A côté de cela, la gare de Zaventem est modeste et fonctionnelle. Ou aussi, pourquoi fallait-il que la fontaine de la place Charles II soit en pierre bleue, ce qui coûte un prix fou ? Il a voulu un métro dans lequel on a englouti 500 millions d’euros. On aurait pu faire beaucoup mieux avec le même argent. à force de viser trop haut on rate son objectif. Il voulait que Charleroi soit une ville sportive. Il voulait que toutes les équipes soient au top, ce qui s’est fait. Mais ce sont des clubs constitués de mercenaires et la pratique du sport dans la population de Charleroi a reculé.

Toudi – Mais le sport crée des emplois?

Xavier Desgain - Oui, mais les trois-quarts des emplois dans le sport sont des employés de la Ville de Charleroi.

Toudi – Dans une ville comme Charleroi, marquée par les difficultés économiques, dans une Wallonie dont les habitants n’osent souvent pas se donner de vraies ambitions, n’est-ce pas positif de voir grand? N’est-ce pas mobilisateur ?

Xavier Desgain- Le travail sur l’image a empêché le travail sur le fond et ce sont des moyens financiers et humains qui ont manqué. Le TEC finance le tennis de table de la Villette et le président du TEC est aussi le président de la Villette, mais j’ai le sentiment que dans la tête du président du TEC, c’est surtout son rôle de président du Tennis de Table qui l’emporte. Cela m’a étonné durant la précédente législature wallonne : toutes les parties à la décision convenaient qu’il fallait établir une ligne de bus à partir de Jumet s’arrêtant à tels endroits et puis traversant, sans arrêts, des zones quasiment pas peuplées. Tout le monde était d’accord avec ce projet sauf lui. Finalement, le Gouvernement wallon a imposé ce projet contre son avis. Voilà une anecdote, mais qui est significative.

Toudi – Les affaires ?

Xavier Desgain - C’est tout le système qui est malade, le système qui a trop longtemps tourné sur lui-même. Ils ont toujours voulu tout contrôler, ils ne se sont contrôlés qu’entre eux et se sont fermés à tout contrôle de l’extérieur. Dans ces conditions, évidemment, c’est difficile pour l’opposition d’exercer son rôle. Un jour, durant une soirée qui s’était prolongée assez tard, un fonctionnaire communal, pourtant partie prenante du système, s’est laissé aller à me parler d’un dysfonctionnement inadmissible dans le service dont il avait la responsabilité. Il m’a confié cela sous le sceau du secret. Je ne pouvais donc pas parler directement de ce dont il m’avait entretenu sans trahir sa confiance. J’ai trouvé cependant le moyen d’interpeller à Namur autour de l’affaire, pas en son coeur, comme si je ne la connaissais pas vraiment, mais comme si j’avais eu vent de certaines choses qui en étaient des aspects accessoires, mais liés au fond des choses malgré tout. Quelque temps après, un jour, au soir, le même fonctionnaire m’a téléphoné pour me dire que tout s’était arrangé. Le «système» avait senti passer le vent du boulet et s’était donc mis à parer à toute possibilité d’indiscrétion qui l’aurait gravement mis en cause. Mais vous voyez qu’il a fallu tout de même une série de circonstances favorables, en partie fortuites, pour que je puisse assurer ma fonction de contrôle, ne serait-ce que par le biais. Sinon, rien ne se serait fait. Les gens ont peur à Charleroi…

Toudi – Nous l’avons lu aussi dans la presse. Mais qui n’a pas peur face à l’autorité, que ce soit dans les usines, les bureaux, l’administration, donc aussi la politique ? Et cela partout ?

Xavier Desgain - Beaucoup de gens doivent beaucoup de choses au PS à Charleroi. Dès qu’on tourne autour de quelque chose, tout se ferme. Ici, on a tellement peur que l’on finit par commettre des actes illégaux. Il y a des gens qui visaient un objectif, en soi acceptable sinon louable (comme, par exemple celui qui s’illustrait par le slogan «Charleroi la sportive»), mais à leurs yeux la fin justifiait les moyens. Comme ils n’étaient pas pris, ils continuaient et ils ont été sans cesse beaucoup plus loin, beaucoup trop loin, y compris pour eux-mêmes. Ces objectifs, ils les poursuivaient certainement dans un but d’ensemble qui est recevable, mais pas adéquat et cela ne les empêchait pas d’en profiter au passage. Cela a duré de 1982 à 2006. Cela explique les dérives : plus les choses ont été graves, plus ils les ont cachées. Les clubs sportifs, beaucoup ont déjà coulé corps et biens. Les clubs sportifs, ce n’est pas du développement durable et l’aéropôle [ensemble d’entreprises performantes autour de l’aéroport de Charleroi], ce n’est pas beaucoup de nouveaux emplois. On fait venir le Centre de recherche biomoléculaire de l’ULB. Il est maintenant à Gosselies, mais cela ne signifie pas nécessairement que des emplois vont se créer pour des gens à Charleroi. L’aéroport de Charleroi ne crée pas beaucoup d’emplois pour les habitants de Charleroi par rapport à l’investissement public que cela représente. Beaucoup de gens qui travaillent sur l’aéroport sont des gens qui viennent du Brabant wallon.

Toudi – Mais ce sont des emplois… La Wallonie en a besoin et… tout le monde.

Xavier Desgain – Evidemment, mais il y a 27.000 chômeurs à Charleroi. Ce n’est pas localiste ou égoïste de signaler que des investissements si importants laissent la Ville dans l’état social où elle est. D’une certaine façon l’aéroport à Gosselies inscrit au cœur même de Charleroi la cassure entre la Charleroi sinistrée par les difficultés économiques de la Wallonie et la Wallifornie du Brabant wallon. L’installation de l’aéroport, c’est l’installation au cœur de Charleroi d’un rêve inaccessible pour la majeure partie des gens de Charleroi.

Toudi – On a envie de revenir avec l’objection de tantôt sur le manque d’ambition en Wallonie et à Charleroi en particulier. Ici, il y a de l’ambition…

Xavier Desgain - Il faut donner de grandes ambitions, mais celles-ci n’ont pas été bien placées. Je pense que le PS n’a pas pris la réelle mesure de la pauvreté de Charleroi et donc quand on a des ambitions mal placées, on désespère encore plus son monde. Parce que les projets deviennent totalement inaccessibles. Il y a un tel décalage entre ce qui se crée dans la ville et les habitants que cela donne peu ou pas d’espoir. Il faudrait déjà tout simplement qu’il fasse plus propre à Charleroi. Si on met tout l’argent sur quelques points et rien à côté, cela veut dire que l’impression d’ensemble est encore pire. Lors d’un Congrès sur l’avenir de Charleroi organisé par l’Institut Destrée, il y avait à la table le directeur d’Alstom (une usine qui utilise 3/4 d’ingénieurs) et le directeur d’Alcatel (tous les systèmes électroniques de commande de la fusée Ariane). Ces deux grands patrons ont insisté sur le fait qu’il faudrait pour améliorer l’image de Charleroi qu’il y fasse plus propre, plus riant. Et on a mis en cause le projet de la liaison autoroutière avec Charleville, ne l’estimant pas vraiment utile. Cependant, ce qui ressortait des travaux du Congrès, c’était quand même qu’il fallait faire cette autoroute et on a oublié la simple proposition des deux grands patrons en cause. On sacrifie beaucoup à un «look» bâti autour de grandes réalisations au détriment finalement de ce qu’il faudrait faire vraiment du point de vue de l’image de Charleroi. Au nom du «look», on sert mal la réputation de sa ville et on ne règle pas les problèmes fondamentaux. Je dirais que le président du PS, s’il est peut-être plus habile, mène aussi une politique d’image plus qu’une politique de fond.

Ce qui casse par exemple l’image de Charleroi, c’est la pollution des industries sidérurgiques. Les gens de Charleroi sont prêts à se mobiliser pour améliorer l’image de Charleroi, de leur quartier. Il arrive qu’ils s’impliquent tellement dans par exemple la création d’une fresque murale (comme à Marcinelle-Centre), qu’ils arrivent à négocier même avec les tagueurs et tout se passe bien. Bien entendu, ce sont des réalisations sur le terrain, moins globalement voyantes, mais aussi moins coûteuses et qui, si elles s’ajoutaient les unes aux autres, seraient bien plus porteuses que les projets plus vastes et inadaptés.

Toudi – Comment voyez-vous l’avenir ? Certes, vous êtes dans l’opposition au Conseil communal, mais nous vous demanderions de ne pas donner une réponse qui soit purement liée à ce rôle.

Xavier Desgain – J’ai le ferme espoir que le fonctionnement de la Ville va s’améliorer. Le fait que le PS ne sera plus tout seul au pouvoir va contribuer à ce que l’argent public soit attribué à ce à quoi il est destiné et non le système actuel avec toutes ses dérives. On va aller vers une plus grande efficacité dans l’administration communale. Je voudrais que les personnalités fortes, brillantes n’aient plus la tentation de quitter Charleroi comme c’est le cas pour le moment, par exemple des jeunes qui vont décrocher un diplôme universitaire à Louvain-la-neuve : ils quittent un système étouffant. Et le lien qu’on a pu faire entre l’affaire Dutroux et Charleroi, au-delà des outrances d’une telle analyse, c’est peut-être symptomatique d’une politique qui ne s’est pas attaquée aux problèmes de fond, comme par exemple le logement, la rénovation urbaine, au profit de grandes vitrines et de fausses vitrines.

Le texte de cette conversation a été établi par la revue TOUDI et Xavier Desgain

  1. 1. Bernard Francq, Liège… en tous ses états, figure du déclin de l’action politique, in TOUDI (annuel), 1990, pp. 56-68.
  2. 2. Le Soir du 25 septembre 1989 : Van Cau. tient en laisse un coq...
  3. 3. Le Soir du 18 juillet 1998 : on lui a passé la camisole de force...