Critique : "La spectaculaire Histoire des Rois des Belges" Patrick Roegiers, Editions Perrin, Paris, 2007
Histoire de la monarchie belge
Critique envoyée à M. Roegiers...sans réponse
Chapitre Léopold II
p.104 « [...]malgré l'opposition des ministres »
Faux. August Beernaert, chef de cabinet pendant dix ans, Banning, Brialmont, Chazal etc. . . le soutinrent jusqu'au moment où ils furent en désaccord avec lui sur ses pratiques coloniales (Léopold II, Le Royaume et l'Empire ; B. Emerson ; Ed. Duculot ; 1980 ; p.66).
p.111 - « Léopold II nourrit seul ce projet sublime . . . »
Sublime. Définition : D'une haute valeur morale, intellectuelle ou artistique ( Le petit Larousse p. 105, Ed. 2004)
Alors qu'il s'est agit de conquête armée, d'exploitation maximale et de racisme intégral.
(Du sang sur les lianes, D. Vangroenweghe, Ed. Didier Hatier, P 120 - 144)
Le parlement vote plusieurs fois des millions de francs or de subvention. La majorité des ministres soutient Léopold II et des hommes d'affaires invertissent au Congo.
p.114 - « . . . lave des sordides et terribles accusations des « mains coupées »
Au contraire, les témoignages recueillis par la commission d'enquête (1904 - 1905) sont révélateurs! C'est une très longue litanie de coups, blessures, tortures, assassinats en tout genre qui confirment toutes les accusations ». (Le Congo de Léopold II. Récit historique, Michel Massoz, 1989 - chapitre 30, pp. 523- 547.
Voir aussi Jules Marchal L'Etat libre du Congo, Paradis perdu ; Ed. Paula Bellings ; 1886 et Les fantômes du Roi Léopold, Adam Hochschild, Un holocauste oublié, Ed. Belfond, 1998.
p.119 - « . . . assure socialement la paix du royaume »
- crise politique opposant violemment catholiques et libéraux sur la question scolaire (1879-1888),
- crise sociale multipliant les grèves et les émeutes (1885 - 1888). Lire - 1886, La Wallonie née de la grève, Ed. Labor - 1990, M. Bruwier - N. Caulier Mathy - C Desama - P. Gerin
-Crise institutionnelle remettant en cause le système électoral (1891 - 1895) - Les cahiers de la fonderie N°36 P 88.
p.137 « [...] Léopold II [...] trop grand pour ce pays enclin à la médiocrité où l'on veut qu'il soit aussi petit que tout le monde. « alors que page 118, on peut lire : « La Belgique fonde sa réussite sur la qualité de ses ingénieurs et ses machines ».
On veut « rester petit » mais on est la deuxième puissance industrielle au monde ! Cette puissance est due au roi, aux ingénieurs et aux machines, la classe ouvrière n'y est pour rien !
Roegiers, il y a de quoi rougir !
p.140 - « Il figure parmi les trois belges les plus haïs de tous les temps ».
Il n'empêche que dans « le Panthéon des belges » publié par Le Soir du 5 octobre 2005, il figure en 13e place avant Léopold Ier , Albert II, Fabiola, la reine Astrid et Philippe. Il est devancé d'une place par Albert 1er! On peut faire partie des trois belges les plus haïs et en devancer d'autres qu'on ne cesse de présenter comme très aimés par le peuple ! A quoi cela sert-il d'être « aimé », si c'est pour être précédé d'un haï?
M. Roegiers a certainement une réponse à cette question quoi doit bien embarrasser la famille royale actuelle !
Chapitre Albert Ier
p.165 - « . . . le répit s'étend entre l'Yser et la frontière française » « Avant cela, Anvers est le lieu d'une grande offensive contre les forts »
Le 2 octobre 1914 a lieu une discussion tumultueuse entre le roi Albert et le premier ministre de Brocqueville relative à la poursuite de la guerre.
Cette polémique est toujours d'actualité en ce sens que les interprétations diffèrent entre E. Raskin, historien de la reine Élisabeth, M.R. Thielmans, le roi Albert au travers de ses lettres inédites et H. Haag historien, qui a écrit deux volumes sur le Comte de Brocqueville.
Omettre de citer cette polémique est impardonnable quand il s'agit d'un livre centré sur l'histoire des rois.
p.174 - « Au mythe des Noirs au mains coupées . . . »
Décidément, c'est une obsession chez cet « historien » mais elle est mangée . . . aux mites !
(Lire entre autres Hotschild, Van Groenweghe, Marchal, etc.)