Encyclopédie du mouvement wallon et inconscience wallonne
J’ai eu la chance de connaître des Wallons qui ne savaient même pas qu’ils étaient des justes.
(Jacques Sojcher, hébergé juif à Bastogne durant la guerre in Marginales n° 240)
Répondant aux questions d’H.Wajnblum et A. Grauwels sur La responsabilité de l’État belge dans les déportations 1 l’historien juif bruxellois M.Sternberg écrit que la Wallonie se donne une bonne conscience (antifasciste) sur la question. Il parle de «mémoire confortable» (citation complète en note infra). Mais une mémoire «confortable» n’est pas une mémoire. Prenant au mot J.Sojcher, nous dirions non seulement que ces Wallons qui l’hébergeaient «ne savaient pas» (qu’ils étaient des justes), mais surtout que les Wallons, en général, «ne savent pas» (qu’ils sont wallons: il y a des exceptions!). En opposant une Wallonie qui a résisté à une Flandre qui l’a moins fait, notre propos n’est pas de magnifier la Wallonie mais de dépasser la problématique belge. Du fait de la Flandre, cette problématique semble se cantonner à la question «amnistie ou pas». Ce qui amène à occulter l’autre problématique: quelle est la place de la Résistance? Une Résistance qui, de fait, a structuré la Wallonie. Comme 1950 et 1960, événements sur lesquels la censure belge (spontanée) est aussi lourde que sur les responsabilités (y compris wallonnes) dans le génocide.
D’où l’importance de l’ «Encyclopédie du mouvement wallon». Toutes les impressions que nous avons eues avec le tome I se confirment en ce tome II. Sans ce gigantesque travail de rassemblement, quelque chose de la Wallonie demeurerait incompréhensible. Et de la Résistance. Paul Vaute s’est légitimement moqué un peu de l’article Ligue d’action wallonne ou Ligue wallonne (qui recensent des dizaines d’associations locales entre 1930 et 1940 surtout), estimant qu’elles n’avaient pas pu représenter partout quelque chose de substantiel.
N’empêche que ces «Ligues» ont compté jusqu’à 100 groupes locaux différents (seulement ceux affiliés à la «Concentration wallonne»), l’année record étant 1938. Les membres individuels étaient de 7269 personnes lors de l’année record soit en 1933.
Modestes chiffres? Peut-être, mais ces ligues existent dans toutes les provinces wallonnes: 22 à Liège, 5 dans la province de Namur, 12 dans le Hainaut, 4 dans le Brabant wallon et 5 dans le Luxembourg. Les chiffres seraient plus importants si on répertoriait aussi les ligues qui ne furent pas affiliées à la «Concentration wallonne». Prenons Quenast. Ce petit village eut une «Ligue wallonne» (en 1937-1939), présidée par M.Lange qui donna son nom à la rue où fut longtemps hébergée la revue TOUDI à partir de 1986. Le bourgmestre de Quenast organisa un référendum sur le fédéralisme qui recueillit une majorité en 1961 peu après la grève du siècle.
À Quenast, la conscience wallonne est portée depuis lors. Aujourd’hui, le Premier Échevin de Rebecq, Jean-Claude Piccin, lui-même de Quenast, (commune fusionnée à celle de Rebecq) organise les « Fêtes de Wallonie» parmi les plus suivies. Plusieurs leaders wallons ont été témoins de cette vitalité, soit au temps du Rassemblement wallon comme P-H Gendebien, soit comme José Happart venu en la salle du «Coq Hardy», stimuler les ardeurs locales (à la sortie du TOUDI annuel n°1). Cela surprit beaucoup de journalistes. «Le Coq Hardy» est un mouvement local important avec plusieurs membres d’origine italienne comme notre ami JC Piccin lui-même.
Une efflorescence annonciatrice
Cette efflorescence des «Ligues wallonnes» entre 1930 et 1940 est une des premières manifestations d’un mouvement wallon de masse. Leurs cadres deviennent des chefs de la résistance après 1940. Et après 1945 on en retrouve dans Wallonie Libre (mouvement de résistance au départ), qui a 50.000 adhérents au lendemain du conflit.
En 1939, appuyé sur ces «Ligues» (en partie), l’abbé Mahieu rencontrait un échec en ne recueillant que 10.000 voix pour son Parti Wallon Indépendant aux élections d’avril 1939. Cet échec dissuada longtemps de présenter des listes wallonnes (mais en 1965, Perin et Moreau deviennent les premiers députés élus sur des listes wallonnes spécifiques).
Les pauvres 10.000 voix de 1939 annoncent quand même l’immense succès du Congrès National Wallon d’octobre 1945, dont les historiens reconnaissent aujourd’hui qu’il représentait l’opinion wallonne. On peut les relier alors aussi aux élans à l’intérieur de plus vastes mouvements comme en 1950 et en 1960-1961.
«PAR EN-HAUT» et «PAR EN-BAS»
Ne serait-il pas possible d’avoir - peut-être - une nouvelle périodisation du mouvement wallon mettant en avant son caractère successivement PAR EN-HAUT et PAR EN-BAS.
PAR EN-HAUT les Congrès wallons d’avant 1914 mais surtout ceux de 1912 et 1913 qui réunissent une majorité de parlementaires élus en Wallonie. PAR EN-BAS, ces modestes groupes appelés «ligues» (mais aussi de multiples «jeunesses» partout en pays wallon entre 1930 et 1940). PAR EN-BAS, la Résistance. PAR EN-HAUT à nouveau les grands Congrès d’après-guerre, de 1945, 1946, 1947, 1948, 1949, 1950. PAR EN-BAS, l’insurrection de 1950, le ralliement progressif des fédérations wallonnes de la FGTB (entre 1950 et 1954), à l’optique du fédéralisme. PAR EN-BAS la grève de 1960-1961 et la création du Mouvement Populaire Wallon suivi certes d’un lent essoufflement de celui-ci. PAR EN-HAUT, les actions des «rebelles» (Cools, Terwagne etc.), à l’intérieur du PSB, actions débouchant sur les réformes de l’État amorcées en 1968-1971. PAR EN-BAS le succès du Rassemblement wallon aux élections législatives de 1971. PAR EN-HAUT, le lent travail du Rassemblement wallon avec le FDF, le PS, un peu le PSC (1974-1980) pour jeter les bases d’une Région wallonne, pouvoir politique autonome qui ne sera mis sur pied effectivement qu’en 1980, qui grandira encore en 1988 puis 1993 et enfin 2001. Parallèlement à ce PAR EN-HAUT, il y a le «Manifeste pour la culture wallonne» de 1983 et le réseau informel (et intemporel) dont il n’est qu’une concrétisation (avec la protestation d’intellectuels contre le déménagement de la capitale wallonne de Namur à Bruxelles en 1985). Il y a surtout , PAR EN-BAS la lutte terrible mené par les métallos pour maintenir la sidérurgie de Liège et Charleroi. Il y a enfin la résurgence d’un dernier «grand» mouvement wallon classique, Wallonie Région d’Europe qui réunit des congrès massifs et importants au moins jusqu’en 1990 ou 1991 (et notamment à Charleroi en 1986 et 1987).
Aujourd’hui, les grands partis ou organisations de masse, dans le mouvement wallon ou ailleurs ont laissé la place à autre chose. En apparence, ce qu’il reste de mouvements wallons (inférieurs en nombre à tout ce qu’ils furent auparavant), est rattachiste.
Ce que nous avons voulu faire en tentant cette synthèse (rapide et discutable, qui n’est qu’un modeste essai), c’est de faire voir que le mouvement wallon ne sera connu que lorsque tous ses éléments seront rassemblés en un plus vaste récit.
Quelqu’un comme Fernand Massart (1918-1997), n’était pas né lorsque Jules Destrée écrivit la Lettre célèbre «Sire il n’y a pas de Belges!» en 1912. Il a traversé et vécu les grands moments de l’action wallonne au 20e siècle: l’action de l’abbé Mahieu de 1930 à 1940, la Résistance, 1945, 1950, 1960, 1963 (le pétitionnement), 1965 (premières listes wallonnes recueillant des élus), 1971 (le Rassemblement wallon avec près d’un quart des suffrages), 1974 (première participation d’un parti wallon à un gouvernement), 1976 (tournant à gauche du RW), 1979 (victoires électorales de Mordant et Gendebien aux élections européennes), 1981 (éclatement du RW), 1985 (extinction du RW), 1987 (naissance de Wallonie Région d’Europe), et enfin la date du renforcement le plus significatif de l’autonomie wallonne en 1993.
Le simple rappel de cette vie - on aurait pu en prendre d’autres mais on comprend que celle-ci ait été choisie - inscrit le mouvement wallon dans la longue durée. On peut se demander en effet si la question wallonne n’est pas d’abord culturelle. Nous ne visons pas par ce mot un «corpus d’oeuvres légitimes», comme disent les sociologues, mais la conscience de soi et la reconnaissance. Certes, le saut incessant du mouvement wallon sur la scène publique, à la fois PAR EN-HAUT et PAR EN-BAS, au long d’un siècle, est assez démonstratif de son importance. Pourtant, beaucoup ne sont pas convaincus et il faut rencontrer leurs objections.
Les questions de Chantal Kesteloot, si l’on veut.
L’ampleur et la consistance du mouvement wallon sont régulièrement mises en doute. Nous avons souvent indiqué dans TOUDI que de grands organes de diffusion comme Le Soir par exemple estiment que la réforme de l’État belge ne s’expliquerait pas par les revendications wallonnes mais seulement par les requêtes flamandes (voir par exemple TOUDI n° 30, juin-juillet 200). Le Soir ne consacre d’ailleurs pas une seule ligne au mouvement wallon dans sa revue des événements du 20e siècle 2 , à un tel point que mot «Wallonie» ne se retrouve que deux fois dans ce volume de 100 pages, dans un articulet où il est question de Jules Destrée et pour signaler le nom de la division SS créée par Léon Degrelle (la division SS «Wallonie»). 3
Dans sa critique du livre de Philippe Destatte, L’identité wallonne (IJD Charleroi, 1997), développée dans Être ou vouloir être, le difficile cheminement de l’identité wallonne (Cahiers/Bijdragen, Bruxelles, 1998 n° spécial Nationalisme), Chantal Kesteloot assaillait le mouvement wallon et Philippe Destatte de multiples questions qui sont celles de tout l’establishment belge et participent de la même entreprise de négation (ou de minimisation). Voici ce qu’écrivait Chantal Kesteloot: «L’auteur posait la question de l’identité, de l’affirmation politique de la Wallonie [...] il nous laisse sur notre faim. Dans quelle mesure cette quête identitaire s’est-elle enracinée dans les milieux culturels, politiques et sociaux qui lui demeuraient étrangers voici plus d’un siècle? Comment cette affirmation wallonne est-elle perçue par la masse des citoyens wallons? Comment ceux-ci gèrent-ils les identités entrecroisées et superposées que leur prêtent les analystes politiques? En fin de compte, comment la réalité du fédéralisme a-t-elle conduit à des changements identitaires? Comment mesurer les changements? En fonction de quels facteurs interviennent-ils? Comment analyser à long terme des moments d’une force émotionnelle comme la Belgique en a traversés ces dernières années? Les changements identitaires sont-ils uniquement d’ordre politique ou induisent-ils aussi le champ culturel? Autant de questions qui restent ouvertes...»
Nous avions signalé à l’époque qu’il était difficile de répondre à cela. Nous aurions pu ajouter que ces questions n’auraient pas été posées au sentiment belge, supposé, lui, évident, le mouvement wallon ou le sentiment wallon ne venant que l’éroder et seulement de manière limitée, espacée dans le temps, peu profonde. 4
C’est l’intérêt de l’ «Encyclopédie du mouvement wallon» que de nous mettre en quelque sorte sous les yeux l’évidence du bouleversement des appartenances au 20e siècle. Pour le faire sentir, plus haut, nous avions pris comme repère la vie de Fernand Massart (1918-1997). Massart a eu lui-même un contact direct avec les «Ligues wallonnes» et l’abbé Mahieu dans les dernières années avant la guerre, à la même époque où se tiennent déjà des Congrès wallons autonomes chez les communistes et socialistes. On ne pouvait pas douter de l’ampleur de la Résistance, de 1950 et de 1960. Certes, on ne remet plus massivement en cause le caractère wallon de la grève de 60 (remarquons qu’on l’a longtemps fait et qu’on le fait encore). Mais la Résistance ou 1950 ne sont que peu considérés comme liés au mouvement wallon, moins encore aux processus qui conduisent à la réforme de l’État.
Le mouvement wallon en «intrigue» ou en «récit»
Ce qui était possible, jusqu’ici, c’était de mettre en évidence les signes manifestes, dans la Résistance aux Allemands pendant l’Occupation ou à Léopold III en juin-juillet 50, qui pointent dans le sens de l’autonomie wallonne. Déjà avec les travaux de Philippe Raxhon sur le Congrès national wallon de Liège en 1945, on y voit plus clair. Mais ce que «L’Encyclopédie du mouvement wallon» nous montre, c’est la diversification et la large diffusion de centaines et de centaines d’associations, de milliers d’individus significatifs, se réclamant de la Wallonie dans les intervalles de ces surgissements de la conscience wallonne (Résistance, 1950, 1960). Nous avions déjà fait ce travail de montrer la proportion de résistants chez les personnes qui ont un article dans l’Encyclopédie et qui étaient en âge de résister en 1940-1944 (près de la moitié!).
Un nouveau travail à accomplir nécessiterait l’établissement de liens clairs (explicites plus exactement), entre par exemple, «Ligues» et «Jeunesses» wallonnes d’avant-guerre, syndicats, militants communistes, militants socialistes, réseaux de résistance, participants aux Congrès wallons de 1945-1950. Lors de la commémoration de la mort de Julien Lahaut, son lien avec le mouvement wallon a été peu souligné. Alors que Lahaut est au Congrès National Wallon de Liège en 1945 (comme André Renard ou André Cools), qu’il contresigne la proposition fédéraliste d’avril 1947 avec trois autres parlementaires wallons (proposition acceptée par une majorité de députés wallons mais rejetée part la majorité des Flamands et des Bruxellois), qu’il est proche des éléments wallons les plus avancés durant la phase finale de la question royale en 1950 (20 juillet-1er août). La même chose pourrait (et devrait) être tentée pour tout ce qui se réclame aujourd’hui de la «culture wallonne».
Tout ce bouillonnement n’a, jusqu’ici, guère été mis en «intrigue» ou en «récit». Hannah Arendt prétend à juste titre qu’un événement n’a pas eu lieu tant qu’il n’a pas été raconté. Il manque au mouvement wallon un récit global, largement diffusé (et aussi à l’histoire de Wallonie). C’est à un tel aboutissement que travaille «L’Encyclopédie» parce que cette publication le rend possible. On opposera à ce balbutiement wallon, la solidité du récit belge (au niveau du discours): lieux de mémoire par milliers, lien de causalité (ou simplement de cohérence apparente), dans l’histoire facilité par la facilité à mémoriser et comprendre une succession dynastique, familiale (Léopold a «fait» ceci, Albert cela etc.). Que ce discours l’emporte aujourd’hui largement et qu’il reste «enraciné dans les milieux culturels, politiques et sociaux» gêne-t-il seulement le mouvement wallon? Certains le croiront et souriront en lisant ces lignes. Nous nous permettons de leur renvoyer la balle: est-ce que la solidité du discours belge n’est pas plutôt gênante pour quiconque?
Humiliante bêtise belge
Que voulons-nous dire? Observons deux faits.
La mémoire de Léopold II est partout concrétisée dans nos rues et nos livres. À la dernière émission de «Forts en tête» l’incroyable Jacques Mercier a eu même recours à un témoin - et congolais encore bien! - pour faire l’éloge de Léopold II à cause de son sens de l’unité. Alors que, sous le règne de cet autocrate en Afrique, la population du Congo diminua de moitié en raison de l’exploitation forcenée du caoutchouc. Alors que, au jour d’aujourd’hui, un tel homme serait passible du Tribunal Pénal International (et que l’opinion mondiale de son époque l’avait condamné pour les mêmes raisons: le colonialisme était inhumain partout mais il l’a été surtout, avant tout, d’abord et de très loin au Congo léopoldien).
Le décès de la reine Marie-José, soeur puînée de Léopold III, a entraîné des dizaines de commentateurs à souligner partout que Marie-José «avait pris ses distances» vis-à-vis du fascisme, avait «regretté» de ne pas avoir rejoint la résistance. Tant de bruit au fond pour une princesse dont le rôle est mineur en notre histoire (sauf pour introduire Léopold III auprès de Hitler!). Tant de bruit pour un antifascisme seulement supposé alors que l’antifascisme bien réel tel que la Résistance l’a écrit avec son sang reste pratiquement ignoré comme le remarque justement l’historien Maxime Sternberg. 5 Et à côté de ce foin sur Marie-José, la grande presse francophone a pratiquement ignoré les quarante ans de la grève de 1960: Maxime Sternberg parle de bonne conscience sur l’antifascisme - ce qui est exact - mais cette bonne conscience est absence de conscience, non seulement sur le génocide mais sur soi 6).
Un peu plus de 60 millions ont été dépensés en vingt ans pour réaliser cette «Encyclopédie» que l’on comparera aux sommes astronomiques qui couvrent la propagande belge la plus lourde et la plus lourdement contraire au vrai. Comme ces heures de télé consacrées au «Joyeuses-Entrées» du couple que forment Mathilde et le Prince-héritier (des centaines de millions). Que l’on soit wallon ou non, autonomiste ou non, il y a quelque chose de gênant d’appartenir à un pays comme la Belgique officielle, bestialement résignée à faire l’éloge de la Dynastie au mépris des réalités les plus aveuglantes: Léopold II, criminel contre l’humanité - la RTBF en fait l’éloge -, Marie-José - épouse du fils du Roi de l’Italie fasciste - on songe à elle en résistante! Etc.
Qu’ils nous accablent tant qu’ils voudront par leurs mensonges! la vérité viendra.
José Fontaine
- 1. Interview dans Points Critiques, janvier 2001, sous le titre De la responsabilité de l’État dans la déportation des Juifs, pp. 59-71.
- 2. Les 52 fiches de l’actualité du siècle, Bruxelles, 2000, document publié par Le Soir avec le concours de la RTBF.
- 3. Voir TOUDI n° 30.
- 4. José Fontaine, Identité wallonne, statut de la science et appartenance, in TOUDI n° 12, juin 1998.
- 5. Points Critiques, op.cit.
- 6. Voici ce que dit Maxime Sternberg: «Je dirais que du côté francophone, la mémoire n’a pas mal... Elle est confortable. La collaboration rexiste s’est déconsidérée à travers le personnage de Degrelle qui apparaît comme un pantin. On peut se conforter de l’idée qu’on a eu un bon comportement. En fait, la mémoire en Wallonie peut se donner bonne conscience à peu de frais et donc évacuer la question. C’est la mémoire des communistes qui y fait figure de mémoire patriotique. On ne dira jamais assez les dégâts du culte de l’antifascisme, une notion qui, usée et mésusée, est devenue une véritable tarte à la crème, vide de sens et qui permet à la Wallonie de se donner bonne conscience.» (p.71).