Le discours antiwallon en langage « scientifique »

Toudi mensuel n°63-64, mai-juin 2004
2 January, 2009

Chantal Kesteloot publie sa thèse défendue à l’ULB Au nom de la Wallonie et de Bruxelles français, Les origines du FDF, Complexe et CEGES, Bruxelles 2004. Résumons. Des Wallons commencent à arriver à Bruxelles fin du 19e siècle, s’y organisent comme des communautés d’immigrés. Qui célèbrent la culture wallonne (le folklore). La rencontre d’un univers bruxellois différent des terroirs wallons suscite et la volonté de se retrouver « entre soi », et la nostalgie d’origines idéalisées. Ces associations sont réservées face à l’action politique, mais d’autres vont s’activer à la défense du français à Bruxelles, jamais cependant séparée d’un souci de la Wallonie, allant jusqu’au fédéralisme. Une Wallonie qui vit mal la politique de neutralité en 1936, plus mal encore les difficultés économiques qui iront s’amplifiant avec les années 60 et 70. À partir des années 60, en plaçant le souci de la Wallonie au second rang, les Wallons de Bruxelles vont à la fois « s’émanciper » de la « tutelle » wallonne et permettre l’alliance (jusqu’ici impossible), avec les associations spécifiquement bruxelloises de défense du français. Car celles-ci étaient unitaristes, attachées à la Belgique et le sort de la Wallonie ne fut jamais leur priorité. Dès lors, la percée du FDF est possible en 1965. Et l’identité bruxelloise s’affirme. La thèse est instructive à certains égards. Les vingt pages de conclusions sidèrent. C’est surtout elles que nous analyserons, mais, avant, une référence à Thual.

Mouvement wallon et psychiatrie

C.Kesteloot (notée CK pour la suite) pense que le refus du bilinguisme en 1932 permet d’inscrire le mouvement wallon « dans la définition des conflits identitaires développée par François Thual » (p.120). Le refus du bilinguisme en Wallonie s’expliquerait par un souci de survie plus psycho-culturelle que matérielle.

Pourtant, le bilinguisme en Wallonie (sur le modèle de la Flandre), était-il matériellement faisable ? Cette question ne semble pas se poser pour CK. Alors que la Wallonie n’a jamais connu d’élites comme en Flandre usant d’une langue (le français) depuis des siècles et induisant une situation de diglossie français/néerlandais/dialectes du néerlandais, inconnue en Wallonie où la diglossie est français/wallon. Les élites wallonnes, parlant le français, ont incité les gens à délaisser leur langue (le wallon, d’autres langues régionales). Surtout que le français était devenu – en apparence contractuellement – la langue de tous les Belges. Le mouvement flamand impose cependant l’unilinguisme néerlandais en Flandre (en 1921, unilatéralement, et en 1932, aménage les choses à travers un dialogue). Il est alors suggéré que les Wallons devraient pratiquer les deux langues à l’instar de la population flamande (élites et masses populaires), qui en est capable en fonction de cette diglossie multiséculaire. Les Wallons, ayant mis leur langue populaire au second rang, au bénéfice d’un français encore mal maîtrisé, auraient-ils pu prendre une troisième langue perçue (perceptible en tout cas) comme du même rang que leur langue régionale ? Non, à notre avis 1. Ces réalités-là ne sont pas prises en compte. Mais François Thual 2 est appelé à la rescousse pour penser le choix wallon de l’unilinguisme régional, en 1932…

Cela heurte. 1) La réflexion de Thual porte sur des conflits ethniques survenus à la fin du 20e siècle en Yougoslavie, ex-URSS et Rwanda. 2) Il brosse un tableau clinique de l’aspiration identitaire inspiré des psychoses paranoïdes. Des peuples hallucinés par un complot imaginaire contre leurs narcissismes collectifs, se justifieraient par là de perpétrer le crime génocidaire au nom de la pureté ethnique. Pour CK, le mouvement wallon ne s’inscrit dans une telle paranoïa que « pour partie ». Mais être raciste « en partie » ? Ou génocidaire ? Cette référence – non pertinente – c’est l’utilisation abusive de la « grille yougoslave » pour condamner la régionalisation belge dès la guerre des Balkans en 1991 dans tous les médias francophones en 91-96, ou le mouvement wallon décrit en termes psychiatriques à la même époque3.

Mouvement wallon et fantasmes

Pour CK, l’opposition d’une « partie » des « élites wallonnes » à la Communauté française (le Manifeste de 1983 et celui de 2003), « a des causes très lointaines, enfouies dans une perception de Bruxelles qui remonte à la fin du XIXe siècle » (p.281). Des causes « enfouies » dans une « perception » : toujours la psychiatrie. Le mouvement wallon n’a pas pour « point de départ » (certes, ce n’est que « le point de départ »), la réalité « en tant que donnée objective » mais « appréhendée au niveau des représentations » (p.282). Il se nourrit donc de fantasmes. On ne peut pas le comparer, selon CK, à des mouvements régionaux catalans, écossais, flamands… qui, eux, luttent contre des exclusions réelles. Car selon CK, le désinvestissement des holdings à partir des années 30 suit une période – le XIXe siècle – où la Wallonie a été « le lieu d’investissement quasi exclusif » [on peut discuter le fait qu’il soit exclusif : l’industrie gantoise, le port d’Anvers, la colonisation du Congo ne sont pas secondaires], ce qui interdirait de poser le problème wallon en termes d’opposition centre/périphérie comme les mouvements qu’on vient de citer. Pourtant C.Kesteloot n’ignore pas (en principe, puisqu’elle les cite), les travaux de M.Quévit et P.Lebrun fondés sur cette opposition centre/périphérie. Pour ces auteurs, dont l’analyse est devenue classique, les holdings investissent en Wallonie, mais s’accaparent la direction du développement économique dès 18504. Une bourgeoisie francophone belge gère depuis Bruxelles les lieux d’exploitation (mines, sidérurgie) qui font sa fortune, abandonnés plus tard avec les aides de l’État d’autant plus aisément qu’elle n’est pas « solidaire de sa communauté » (R.Devleeshouwer). F.Biesmans estime qu’une fraction bourgeoise – financière et francophone – va longtemps gouverner le pays à travers le Parti Catholique et avec comme base de masse la paysannerie flamande. Elle supplante la bourgeoisie industrielle dont les éléments, phagocytés par les holdings, vont perdre le contact direct avec les industries. Des analyses analogues (pas identiques) ont été faites par B.Francq, S.Deruette5. CK ne les discute pas, mais se contente de voir en toute critique du centralisme bruxellois (politique et financier), un autre fantasme: la bruxellophobie. Une phobie, une peur irraisonnée : toujours le registre psychiatrique. CK ajoute qu’on ne peut comparer la situation de la Wallonie et d’autres peuples comme Catalans, Écossais, … Pourtant la Catalogne a toujours économiquement dominé l’Espagne. Elle a été « exclue » notamment pour son attachement à sa langue, si combattue par le franquisme. La Wallonie n’a jamais « dominé » la Belgique (en tant que société), mais bien la bourgeoisie de langue française, langue qui deviendra celle de la Wallonie, certes, mais justement au début de la période du désinvestissement des holdings. L’Écosse, lieu d’investissement du capitalisme anglais, quoique autonomiste, ne se revendique pas non plus d’une langue puisque anglophone. Les raisons des autonomies sont complexes: de la Catalogne, riche depuis toujours (mais qui défend une langue exclue), à l’Irlande exploitée comme une colonie (mais qui n’a pas défendu sa langue, adoptant l’anglais pour exprimer sa culture)6… CK tient peu compte de ces nuances, parlant de phénomènes qu’elle ignore largement.

Les Wallons « haïssent » Bruxelles

Selon CK, les Wallons ne se distinguent pas des Bruxellois, car les uns et les autres ont « un pays commun, une langue commune et un modèle culturel largement commun, ne serait-ce que par un réseau d’enseignement qui emprunte aux mêmes normes et aux mêmes valeurs » (p.284). Mais les Wallons « veulent » se distinguer de Bruxelles, en dépit de la ... « réalité ».

Par le rejet du bilinguisme notamment. CK n’examine pas la motivation de ce rejet où elle discerne un nouveau fantasme haineux : « De ce rejet du bilinguisme (…) à la haine de Bruxelles, il n’y a qu’un pas que certains ont franchi depuis longtemps (…) Plus la singularité de Bruxelles apparaît, plus il convient de montrer ce qui la sépare de la Wallonie, quitte à développer une véritable bruxellophobie »(p.289). Conclusion: « l’identité wallonne cherche à se construire en soulignant d’abord ce qu’elle n’est pas » alors que « l’identité bruxelloise s’est élaborée sans trop se poser de questions » (p.301). Ce sont les dernières lignes du livre, celles qui comptent. Mais l’identité d’une ville n’est pas problématique : dans leurs recherches sur les sentiments d’appartenance, des chercheurs de toutes origines7, s’abstiennent sur la problématique de l’appartenance bruxelloise qui va de soi (appartenance urbaine). CK estime que Bruxelles s’est émancipée à partir du moment où les associations wallonnes de la capitale, mettant au second rang leurs préoccupations de la Wallonie, ont accepté de s’allier aux associations défendant le français à Bruxelles. Certes, ces associations craignaient une flamandisation complète de la capitale, mais le FDF qui en est résulté n’apparaît pas comme un héraut du bilinguisme. Comment, en s’en tenant au seul point de vue linguistique, affirmer que la Wallonie s’affirme par opposition à Bruxelles? C’est qu’il y a autre chose. CK le nie…

Les Wallons, quoi qu’ils disent, mènent surtout un combat linguistique

CK pense que les Wallons, mènent aussi – sinon surtout – un combat contre le néerlandais (en Flandre, à Bruxelles, en Wallonie). Elle en donne des exemples convaincants pour la période où elle y insiste jusqu’en 1940, voire plus tard. Elle ne nie pas qu’il y aurait d’autres moteurs de l’action wallonne. Ceux-ci ne sont cependant apparus que tardivement par rapport à la naissance du mouvement wallon en 1890-1900. Les moteurs de l’action wallonne (selon CK) ne relèvent que peu de la question de la neutralité dans les années 30 ou de la question royale (une seule page lui est consacrée, les dissensions des deux guerres sont évacuées, sauf en ce qu’elles nourrissent les Wallons de nouveaux fantasmes). Ils vont surtout être liés aux difficultés économiques d’une Wallonie seulement perçues massivement en 1960. CK considère l’identité wallonne comme « mal partie », notamment parce qu’il est « plus facile de construire une identité nationale avec des souvenirs d’oppression qu’avec des souvenirs de domination .» Cette affirmation contestable en elle-même, l’est aussi parce qu’elle place les Wallons du côté de la domination et de la Belgique bourgeoise francophone de 1830. Ceci nous paraît inexact. La langue française a dominé la Belgique, non la Wallonie en tant que société. Les Gouvernements belges ont toujours été largement composés de Flamands francophones (les gouvernements catholiques de 1884 à 1914 par exemple). Des Flamands francophones sont longtemps la majorité des francophones du pays : les écrivains de langue française reconnus jusqu’aux années 30 sont en majorité de Flandre, indice important dont il faut se satisfaire puisque les recensements linguistiques ne décident que de l’emploi du « français » ( ?) et du « flamand ». Les succès de librairie de Paul Biron – les plus importants de la littérature en Wallonie – en attestent aussi puisqu’ils sont (après 1945), écrits dans une langue franco-wallonne étrangère aux usages du français en Belgique hors de Wallonie. Ce n’est pas un détail et si j’accorde tant d’importance à ces éléments linguistiques, c’est parce que je suis obligé de porter la contradiction sur le terrain que CK a choisi. Elle semble imaginer une Wallonie francophone depuis 1830 alors que Weber ne voit la France le devenir qu’après 1914…8

Les Wallons rejetteraient le bilinguisme, seulement par bruxellophobie (de 1900 à 1960), puis, quoique inquiets du déclin wallon dès les années 30, accepteraient de s’allier avec le FDF et un programme d’abord francophone, au moment même où leur souci de la Wallonie a plus de sens que jamais (naissance du MPW suite aux grèves de 60). CK n’explique jamais pourquoi la position des Wallons (de Bruxelles) à l’égard de Bruxelles étant morbide (bruxellophobe), l’indifférence des Bruxellois francophones à tout ce qui concerne la Wallonie ne poserait, elle, pas « de questions » (or elle estime que Wallons et Bruxellois ne sont pas vraiment différents). Il a existé de 1983 à 1998 – mais il ne surgit pas du néant en 1983 - un discours bruxellois bien plus xénophobe à l’égard des Wallons, car largement diffusé par tous les médias qui comptent en Belgique francophone, discours dominants auquel il est peu aisé de répondre. Tandis que le discours antibruxellois des Wallons – réel ! – ne dispose de rien de semblable parce que discours de dominés, auquel, là ! tout le monde « répond » (le livre de CK notamment)! J’avais évité le mot « xénophobe » dans la description de ce discours antiwallon, expliquant que dénoncer une violence doit se faire de façon empathique, à peine d’être soi-même violent (victimaire). CK n’a pas ces scrupules. C’est typique de ces rapports de dominants à dominés qu’établit Bruxelles comme métropole. Deutsch (CK le cite seulement en bibliographie), estime que « le contrôle de ces aires-clés [comme Bruxelles, note de JF] par les membres d’une nationalité leur donne le pouvoir sur la vie des membres d’autres peuples dans l’hinterland, de telle façon que les notions les plus élémentaires d’ ”autodétermination” deviennent difficiles à appliquer»9 . Les faits le confirment. Mais pour CK, la difficulté ne vient que d’une Wallonie qui n’existe pas. Dont la culture (au sens du manifeste de 83), ne lui semble pas différente des Galas du folklore wallon (Plisnier ? Louvet ? Paulus ? La Fondation wallonne ? Andrien ? Meyer ? Terrien ? AJ Dubois ? L’art et l’histoire marqués par l’industrie ?).

La Wallonie n’existe pas vraiment ?

On retrouve dans ce livre les grands thèmes du discours antiwallon tels que j’avais tenté d’en établir la typologie en 1998 : la Wallonie niée (elle n’existe pas), quoique demeurant suspecte (raciste ou xénophobe), et disqualifiée (elle se replie sur soi comme dans le ventre de sa mère).

CK est excellente quand elle travaille à déchiffrer les archives sur lesquelles elle se penche. Mais on peut regretter que ce soit presque sa seule information (les nombreuses analyses du phénomène urbain bruxellois ne sont pas vraiment prises en compte). CK cherche à consolider ses observations par quelques références théoriques et rassemble, telle une cliente pressée, cinq minutes avant la fermeture, une dizaine de théories raflées sur les rayons au petit bonheur la chance, donc mal digérées, peu lues voire pas, utilisées ensuite en tapant à gaïes. Passent ainsi Ricoeur, Lipiansky, Thual, Sirinelli, Gellner, Quévit, Ricoeur, Deutsch, Francq, Thual, Lebrun… en un ballet désordonné. CK répète que la Wallonie n’existe pas, affirmation centrale étrange pour une spécialiste de l’histoire… de la Wallonie. Mais elle n’arrive à démontrer qu’une seule chose : l’incohérence de sa démarche historique, souvent formulée en phrases incompréhensibles (que font les patrons de thèses à l’ULB?). S’affichent ici, euphémisées par le langage particulier d’une thèse de doctorat, les idées reçues - éculées - de certains Bruxellois sur la Wallonie. Que l’apport théorique faible du livre permet de formaliser sans les renforcer mais en en montrant (involontairement), le peu de fondement.

Car si, selon Chantal Kesteloot, les Wallons et les Bruxellois ne diffèrent pas les uns des autres, d’où vient l’indifférence des premiers à la Wallonie, considérée comme allant de soi au point de constituer le fil conducteur de ce livre? L’indifférence de certains Bruxellois (la majorité d’entre eux), est implicitement légitimée, selon CK, par le caractère irréel de la Wallonie ou, pour reprendre le mot-clé de son livre, fantasmatique. La rupture de l’unité est le fait, non de Bruxelles (800.000 h.), mais de leaders d’une Wallonie (3,4 millions d’h.), s’abusant sur l’existence de leur pays. Le livre de CK, c’est le décalque de ce rapport dominants/dominés. Dont le fin mot n’est pas, comme on le croit trop souvent, la domination des dominés, mais leur négation. Évidemment, pareille position n’est plus guère tenable et on est étonné d’en lire ici un si long chant du cygne qui fera cependant encore illusion quelque temps.


  1. 1. Nous fondons cette affirmation sur le refus constant du mouvement flamand de voir les recensements linguistiques prendre en compte le wallon, par crainte que cette langue régionale soit assimilée à l’objet de son combat voir Encyclopédie du mouvement wallon, article « Recensement », pp 1366-1367 (article de P.Lévy)
  2. 2. François Thual, Les conflits identitaires, Ellipses, 1995 et Du national à l’identitaire, in Le Débat janvier 1996.
  3. 3. Je me permets de renvoyer à mon livre Le discours antiwallon en Belgique francophone, 1983-1998, (n° spécial de TOUDI, n °13-14, septembre-octobre 1998).
  4. 4. Michel Quévit, Les causes du déclin wallon, EVO, Bruxelles, 1978.
  5. 5. Francis Biesmans, Serge Deruette, Bernard Francq, Socialisme belge puis wallon, dérive ou continuité ? in TOUDI n° 6, 1992, p.p. 149-172. Voir notamment l’insistance de F.Biesmans sur la formation d’une bourgeoise financière à Bruxelles, p.150. Ce débat est accessible sur le site de la revue : http://www.toudi.org/accsoc.html (au titre « Socialisme wallon… »).
  6. 6. François André, Les définitions de la culture en Irlande jusqu’à l’indépendance, in TOUDI, n° 34, décembre 2000, pp. 27-34
  7. 7. Bernadette Bawin, Liliane Voyé, Karel Dobbelaere, Mark Elchardus Belge toujours édité par De Boeck et la Fondation Roi Baudouin (Bruxelles, 2001). Signalons aussi que ces études et de précédentes mettent l’accent sur la force de l’identité wallonne, contrairement à la seule étude citée par CK (de P.Frognier dans Oser être wallon, de JC Van Cauwenberghe, Quorum, Charleroi, 1998), et à un préjugé répandu.
  8. 8. Eugen Weber, La fin des terroirs : la modernisation de la France rurale, 1870-1914, Fayard, Paris, 1983.
  9. 9. K.W.Deutsch, Nationalism and Social Communication Cambridge (Massachussets), 1967, (1953) p.39, Cité par G.Carpinelli in Le fractionnement de l’unité belge in Contradictions n° 23/24, mai 1980 intitulé État, accumulation du capital et lutte des classes dans l’Histoire de Belgique, pp. 43-57.