Boycotter la RTBF?
Publié le 13 septembre
La Wallonie est absente de la RTBF. Nous le disons depuis maintenant plus de deux décennies. Comment peut-on parler du drame des prisonniers wallons comme hier 12 septembre, à la RTBF, sans même leur donner leur nom (ils ne sont plus que des francophones), alors que les prisonniers bruxellois francophones furent moins nombreux que les prisonniers originaires du Luxembourg (où pourtant tous les Arlonnais furent libérés). Dans le collectif Les combattants de 40, Paul Delforge avait établi que pour Bruxelles, on comptait 3.489 prisonniers de guerre et 5.764 pour la province de Luxembourg, cependant cinq fois moins peuplées 1. L'explication donnée du maintien des Wallons en Allemagne (le fait n'est rappelé dans cette séquence que vers la fin), se contente de relier le fait à l'idéologie raciste nazie, alors que d'autres historiens estiment aussi que le comportement des troupes flamandes à la bataille de la ys surtout (nous ne le jugeons, ni ne les condamnons, mais ces faits sont avérés et il n'y a plus à les cacher), pourrait aussi expliquer la chose. Il suffit de lire l'album de Peter Taghon et d'observer les photos des troupes de la IVe Division d'infanterie se rendant sans combattre. Les Allemands pouvaient-ils décemment les maintenir en Allemagne?
Cela ne gêne par contre nullement la RTBF de vibrer aux exploits de deux joueuses de tennis "belges" qui semblent ,e guère vouloir s'exprimer qu'en anglais et en néerlandais. S'il suffit d'une pincée de Bruxellois dans un groupe wallon pour le débaptiser, en revanche des joueuses de tennis flamandes entraînent la RTBF à faire des frais à envoyer un correspondant aux USA et à prétendre que les USA découvrent la Belgique. Cette même RTBF qui ne dit pratiquement pas un mot du fait que les sels producteurs de lait organisés qui s'activent contre l'Europe néo-liébrale sont des Wallons. C'est ce qu'ils disent quand la radio les interroge pendant la journée, mais que la RTBF censure le soir même.
Nous ne réagissons pas de manière épidermique. Nous n'avons cependant pas envie de regarder les reportages que la RTBF veut consacrer aux fêtes de la Wallonie. Son but, c'est qu'il ne soit plus question de la Wallonie et de faire comme le système belge d'avant 1920 (et après), d'écarter totalement les Wallons des médias belges.
Nous essayons ici de gérer de manière dynamique des archives en les reliant au présent et nous avons découvert que notre colère d'hier soir n'est que le prolongement de colères nécessaires, d'il y a 10 ans, 20 ans, comme lors des émissions télé des 12 et 13 janvier 1998. Les Wallons sont exclus.
- 1. Paul Delforge, Soldats de cinq ans, in Les combattants de 40, IJD, Namur, 1965, pp.149-162, p.24. Le tableau lisible sur cette page sera reproduit d'ici peu.