Amélie Nothomb en pleine Obamania

Friday, 10 April 2009

Le Soir nous annonce fièrement qu'Amélie Nothomb, Belge de Paris, ajoute le quotidien, a écrit un bref et vibrant éloge d'Obama dans The New York Times du 5 avril (qui finirait par nous rendre Sarkozy sympa), sous le titre, Liberté, égalité, jalousie et dont le texte est le suivant:

Le sentiment en Europe, et particulièrement en France, à propos de la présidence Barack Obama est claire comme le jour: nous sommes jaloux.

Nous sommes conscients que les résultats de la politique de M.Obama ne sont pas bons - pas encore - et qu'il y a peu de chance qu'ils soient merveilleux un jour proche. Ici, non plus, les résultats des politiques économiques de nos leaders ne sont pas bons du tout. Néanmoins, nous sommes jaloux parce que les Américains sont de façon si évidente fiers de leur président. Nous sentons que les Américains ont une sorte de foi en Barack Obama. Nos adorerions avair le même sentiment envers nos présidents et nos leaders.

Naturellement, nos présidents et leaders sont encore plus jaloux que nous. Ils ont l'air de tous se demander pourquoi on ne les aime pas autant que Barack Obama. Certains d'entre eux tentent de faire ressortir leur resemblance avec M.Obama; d'autres suggèrent qu'il est surestimé. Et ainsi de suite... C'est un spectacle extrêmement amusant.

La jalousie est une passion complexe. Elle engendre à la fois de l'amour et de la haine. Beaucoup d'intellectuels français détestent Barack Obama parce que trop de gens l'adorent, et aevc trop d'ardeur. Mais dans l'ensemble, l'optimisme et l'excitation que la majorité du peuple français a ressenties pendant la campagne présidentielle de M.Obama et lors de son élections n'ont aps diminué.

Nous avons eu l'occasion d'apprécier l'esprit de coopération avec l'Europe de M.Obama au sommet du G-20. C'était une suprise, nous ne sommes plus habitués à cela après les années d'isolationnisme de Georges W.Bush. La position de M.Obama sur l'Iran a provoqué des réactions très favorables partout en Europe, et particulièrement en France, et rien ne semble obscurcir l'azur de l'histoire d'amour avec le président Obama. La colère de M.Obama est décrite ici comme une colère sainte. Et quand il rit, nous rions.

Au contraire, quand notre président, Nicolas Sarkozy [NDLR, Amélie anticipe sur les Etats-Généraux de Wallonie? Peut-être, il y a beaucoup de conformisme dans le rattachisme, la preuve, l'honneur que lui font tant de médias], se met en colère, nous rions. Quand il rit, on se demande pourquoi. M.Obama confère de la dignité à son pays et à son peuple. Nous aussi, nous aimerions qu'on nous donne de la dignité.

Rien ne manque à cet éloge qu'on jurerait écrit pour d'autres Présidents étrangers, par d'autres intellectuels "français", au temps de grands "Asiatiques" par exemple, même pas la petite abjection finale: nous avons besoin de vous pour nous sentir dignes, M. le Président!

Les intellectuels se piquent si souvent d'avoir le goût de contester le pouvoir, qu'on a le coeur serré en lisant ce texte veule à force de flatterie et d'esprit de servitude. Comment ce grand jornal de New-York l'a-t-ilmême publié? Peut-être par mépris au fond...

Il y a un tel appel fait si souvent aux intellectuels quand il y a une Résistance à conforter qu'on reste muet de rage contre de telles servilités et moins étonné de lire l'histoire de tant d'hommes de l'Esprit qui se sont mis si vite au service du Pouvoir, y compris quand celui-ci avait été imposé par la force et la violence de l'étranger et de la non-humanité (comme quand les loups sont entrés dans Paris). Mais je viens de redécouvrir un texte magnifique de notre ami Thierry Haumont et j'invite à relire cette nouvelle de notre ami, Août 1993 (le plus beau texte critique sans doute sur la folie d'août 93 à la mort de Baudouin Ier: on reconnaîtra facilement notre ami Delpérée dans le "Baron du jour") , parce que sa lecture non seulement amusera, mais nous consolera de tous ces intellectuels institutionnels, y compris dans le monde universitaire, qui regrettent, par exemple, que notre revue ne soit pas assez "scientifique" et trop "militante". Il me semble que lorsque l'on se bat, surtout contre le pouvoir, on est toujours plus proche de la vérité et de liberté!