Repenser l'universel par la Francophonie
La Francophonie, ce n'est pas que résister à l'emprise américaine. L'étude qui suit, de notre ami Arvi Sepp de la KUL, sur le discours FDF, abusivement utilisée par la presse flamande pour établir une similitude absolue entre FDF et Vlaams Blok est accablante, mais nuancée. Les discours londonniens du général de Gaulle, par exemple, ne stigmatisent jamais les Allemands en tant qu'allemands (sauf lors des massacres d'otages: «L'Allemand est l'Allemand (...)Un peuple déséquilibré», c'est la seule fois). Le discours FDF, au contraire, stigmatise souvent les Flamands comme flamands et cela se prolonge dans toute une presse parlant parfois des Flamands en termes de psychiatrie, fascisme... Cela nous gêne en tant qu'êtres humains et parce qu'il est facile d'inverser les choses: il suffit de changer «flamand» par «wallon» pour que le mépris francophone belge bourgeois écrase cette fois les Wallons, notamment ceux qui veulent leur autonomie culturelle (voir Le discours antiwallon en Belgique francophone (in TOUDI, n° 13-14), ou encore l'éditorial du Vif, fin septembre 98 intitulé: Des Wallons très «flamands» !).
Nous avons été fatalement amenés à nous interroger aussi sur le «rattachisme». JP Lemaître le rejette. Celui de Gendebien est pourtant nuancé et il nous a rappelé les merveilleuses pages de Ramuz sur les liens de la Romandie à la France où s'opère un décentrement qui fait penser à l'identité postnationale de Jean-Marc Ferry, décentrement déjà perçu dans une ancienne lettre de notre ami genevois Pascal Holenweg, ramuzienne d'esprit, à l' opposé du Manifeste du groupe du lundi(source du discours FDF à notre avis).