Les Dardenne et l’éthique recconstructive

15 November, 2009

Cinéma wallon

La démarche de Jean-Marc Ferry est sous-tendue par l'idéal habermassien de l'agir rationnel en vue de l'entente qui sous-tend lui-même le développement fondamental de l'identité humaine passant du « il » au « toi ». Ferry dit quelque part que ceux qui argumentent regardent dans la même direction. Mais il existe une limite de l'argumentation comme procès d'entente. Il arrive qu'elle soit impuissante. 1

L'exemple donné par Ferry est souvent celui des Droits de l'Homme défendus par les pays occidentaux par rapport à la Chine. La Chine a vécu des siècles d'humiliation sous la dynastie mandchoue, humiliations ensuite infligées par ces mêmes Occidentaux qui lui réclament aujourd'hui l'application des Droits de l'Homme alors qu'ils ont méprisé la Chine, lui ont imposé le commerce de l'opium dont elle ne voulait pas, bref y ont allègrement violé leurs idéaux humains et les droits du même nom. 2 La Chine peut se trouver dans la même situation que celles décrites souvent du Rwanda ou encore de l'Espagne. Invités aux valeurs modernes de démocratie et de libéralisme, ces pays le sont par un agresseur (France et Espagne), ou, par un colonisateur cynique (Belgique et Rwanda).

A partir de là, les bonnes raisons, la justesse des droits humains, leur universalité ne peuvent plus être perçues comme telles. Les hérauts de celles-ci sont associés à un passé d'humiliations et de violences qu'ils ont infligées, qui ne peut pas passer, en contradiction profonde avec les valeurs dont se réclament France, Belgique ou Occident en général.

Du côté des Occidentaux eux-mêmes, une autocritique peut les amener à reconnaître qu'ils ont été au XXe siècle, malgré le fait qu'ils aient réellement diffusé les Droits de l'Homme, les pires violeurs de ceux-ci. Ne parler des Droits de l'Homme qu'en admettant sans cesse explicitement, qu'on les a soi-même violés largement peut amener à la reconnaissance réciproque, à cet instant de la reconstruction où l'on se regarde l'un l'autre et pas seulement dans la même direction. Par le geste de reconnaissance, voilà les deux partenaires mis à égalité face aux bonnes raisons invoquées par l'un d'entre eux. Le fin mot de la démarche reconstructive, c'est cette reconnaissance réciproque qui permet l'entente que l'argumentation ne pouvait produire mais qui, en même temps n'est pas un simple truc pour parvenir à l'entente. Le moment proprement reconstructif dans l'agencement des différentes identités (narration, interprétation, argumentation, reconstruction), a sa spécificité, mais c'est l'agencement de ces diverses identités qui sont globalement la démarche reconstructive.

Ferry explique souvent qu'il s'inspire ici de l'intuition du pardon chrétien auquel il fait l'objection d'Hegel à savoir que le fameux « aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, bénissez ceux qui vous maudissent », suppose une telle renonciation à ses droits de victime, qu'elle entraîne une sorte de suicide moral. La réticence à l'idée du pardon chrétien se retrouve chez Levinas : « Le mal n'est pas un principe mystique que l'on peut effacer par un rite, il est une offense que l'homme fait à l'homme. Personne et pas même Dieu, ne peut se substituer à la victime. Le monde où le pardon serait tout-puissant devient inhumain. » Notons qu'on ne pourrait pas en dire autant de l'identité reconstructive, car celle-ci préserve le droit des victimes, ce qui se révèle très bien dans un film comme le film de Polanski La jeune fille et la mort.

Qu'en est-il dans Le Fils ?

Il faut peut-être d'abord souligner qu'Olivier se lance dans l'aventure qui consiste pour lui à reprendre contact avec le meurtrier de son fils (celui-ci ignorant qu'il est le meurtrier du fils d'Olivier), comme on se lance dans une démarche désespérée. Luc Dardenne explique: « Arrogance d'Olivier mais aussi espoir du désespéré. Il ne sait pas où il va ni pourquoi il y va mais il y va. On ne sait jamais. Quelque chose m'attend peut-être, quelque chose que je ne peux pas imaginer ici et maintenant mais qui sera peut-être là où je vais. Quelque chose qui peut-être pourrait faire que ce qui a eu lieu n'ait jamais eu lieu, quelque chose qui peut-être pourrait ressusciter mon fils. » 3

La démarche des Dardenne dépasse l'identité reconstructive. Elle n'est pas de l'ordre de la procédure, de la formule, de la codification, de la rationalité (ou elle appartient à un autre type de rationalité). On devrait peut-être dire que la démarche reconstructive chez Ferry, aussi haute et aussi généreuse que soit sa pensée (tendue vers la reconnaissance réciproque), ne fait pas de place à ce qui vient « d'ailleurs », à l'imprévu. Evidemment, la reconnaissance réciproque ne s'impose pas, elle suppose que les deux partenaires en décident librement. Mais en même temps, il est possible de la proposer dans un discours philosophique (ou peut-être par exemple à travers un processus de médiation), dont on peut attendre qu'il puisse lier les deux parties, sans que cela n'amène, automatiquement (certes !), à faire le pas de la reconnaissance.

Revenons donc aux Dardenne

On dit parfois ceci de l'amour d'amitié ou de l'amour du couple : que quelque chose dans ce que vivent les deux partenaires ne leur vient pas d'eux mais de la dynamique de leur relation. Sur cette relation en elle-même, pourtant constituée de leurs deux libertés consentantes, ni l'un ni l'autre n'a une maîtrise parfaite. Elle leur échappe. Elle peut les mener à quelque chose qu'ils n'avaient pas prévu. Il ne s'agit bien entendu pas d'une contrainte qui s'imposerait à eux comme la violence d'une agression ou d'un abus. Il s'agit de quelque chose qui s'impose du dehors de leurs deux libertés à leur liberté, peut-être de leurs libertés mêlées. Romano Guardini est l'auteur qui en a parlé de la façon la plus saisissante: « Chaque rapport authentique du moi au toi représente d'abord la somme de ce qu'est l'un ou l'autre, mais, au-delà, quelque chose de plus grand qui ne peut être ni produit par un seul des intéressés, ni construit par les deux ensemble, qui, bien plutôt, émerge de leur rapport comme un tout originel, comme une structure significative : l'amitié, la communauté de travail, l'amour, ou, plus exactement, telle amitié, telle communauté de travail, tel amour. Pour qu'il ait pu en être ainsi quelque chose de particulier était nécessaire, à savoir la rencontre. Mais celle-ci ne peut pas être forcée. L'individu ne peut pas faire surgir l'autre qui lui appartient et doit former avec lui le rapport qui réalisera le structure significative. Il ne peut pas faire qu'il recontre celui qui li convient. Jusqu'à un certain point, il peut le chercher, mais il n'est pas certain que l'intention rende la rencontre plus vraisemblable. Elle est opportune lorsqu'il s'agit de buts à atteindre et, là encore, non pas de façon absolument certaine, car la réussite suppose un détahement qui libère l'inconscient. Surtout quand il s'agit d'une réalisation de l'esprit, l'intention nuit, car elle limite et raidit. Ce qui conduit à l'accomplissement, c'est l'absence d'intention et la disponibilité. C'est là que l'appel de l'être exerce sa puissance, appel dont la signification est toute différente du calcul et des plans. De ce dernier point de vue, la rencontre authentique constitue toujours un "hasard". » 4

Ainsi, dans Le Fils, quelque chose se noue entre Olivier et Francis qui va les dépasser tous les deux (on le sait à cause de la scène finale). Il y a la dureté d'Olivier et l'admiration mêlée de tendresse de Francis pour lui. Il y a chez Olivier une peine qui l'écrase et qui l'enferme comme l'enferme sa ceinture de force. Il a chez Francis une certaine inconscience de ce qu'il a commis, jusqu'à un certain point. Ce qui se révèle dans le film par ses remarques sur le fait qu'il a « payé » (son enfermement à Fraipont), sur le fait qu'il y a « longtemps » que tout cela s'est passé etc.

Et puis il y a le dénouement

Peut-être que, avant ce dénouement, tout doit se mettre en place lentement, très lentement. Dès le début de ce film de nonante minutes, le drame est engagé, la relation Olivier/Francis se noue. Ce qui peut même à la limite lasser. Le tempo du film est lent, très lent alors que le récit ne correspond dans la réalité qu'à quelques jours, mais on pourrait se dire que ces quelques jours et la lenteur du film ne sont que la révélation de la lenteur et de l'épaisseur d'un processus existentiel qui va mener à une scène qui va devenir inoubliable dans l'existence de deux êtres, quelque chose d'aussi important pour eux que la naissance ou la mort.

Tous ces éléments qui se mettent en place pourraient être - sont - des éléments qui joueraient dans un récit de vengeance comme chez Hamlet. Hamlet fait savoir à son oncle par le biais d'un sketch que c'est cet cet oncle qui a tué le père d'Hamlet. Exactement (sans doute selon d'autres modalités), comme Olivier fait progressivement savoir à Francis qu'il est un meurtrier et puis in fine qu'il est le meurtrier de son fils.

Ici intervient le dénouement.

Ici commence le dénouement si l'on peut dire.

Mais, avant cela, il y a la demande de Francis à Olivier qu'il devienne son tuteur. C'est un élément de l'imprévisible dont il était question tantôt. En fait cette demande de paternité possible (analogiquement), permet à Olivier de continuer son interrogatoire sur le meurtre, ses circonstances et permet par là même au récit, paradoxalement, d'évoluer vers une possible violence.

Le récit ne se poursuit pas du tout dans les formes d'un récit de réconciliation en lequel les deux ennemis tomberaient dans les bras l'un de l'autre, éplorés. Même si on peut se dire que la poursuite de Francis par Olivier n'aura pas nécessairement comme aboutissement fatal le passage à l'acte - au meurtre - (parce qu'il a toujours analogiquement « poursuivi » Francis, avant la scène du hangar, comme s'il ne devait pas lui échapper), c'est bien à une possibilité de ce genre à laquelle on se voit confronté face au corps à corps des deux hommes à même la terre. Il y a un moment où les mains d'Olivier serrent pour tuer.

Et puis, à la place du meurtre, surgit l'intattendu du non-meurtre et de ce qui le suit (d'inattendu dans la façon de le dire ou, mieux, de ne pas le dire) : les deux hommes assis reprenant leur respiration, les deux s'éloignant l'un de l'autre, puis revenant lentement l'un vers l'autre, sans aucune parole, mais en communiquant avec une intensité telle que le film doit se terminer ici, non pas comme un happy-end classique, mais comme une apothéose discrète, presque banale, secrète. En réalité, ni l'un ni l'autre ne pourront jamais oublier ce moment. Il est même certain que pour l'un comme pour l'autre il s'agira de l'événement le plus important de leur existence. Un événement si important qu'il ne pourra pas être vraiment communiqué à un tiers. Le film des Dardenne ne fait pas partie du cinéma codifié, même de grande valeur. Le récit de ce non-meurtre ne fait pas partie des récits habituels que nous lisons dans la littérature mondiale, dans les médias. Il ne fait pas partie non plus de la plupart des récits qui structurent les diverses civilisations humaines. Il existe certes des récits de non-vengeance dans la Bible comme Joseph et ses frères par exemple, mais nous nous y sommes habitués, en dépit de ce que Girard dit de la rupture que de tels récits introduisent dans les traditions religieuses archaïques qui tendent au meurtre et au meurtre/sacrifice. La quasi impossibilité de dire le pardon rejoint la quasi impossibilité du pardon, son imprévisibilité.

Je termine par une réflexion que je trouve dans le dernier livre de Luc Boltanski De la critique, Gallimard, Paris, 2009 où il cite son livre L'Amour et la Justice comme compétences. Trois essais de sociologie de l'action, Paris, Métailié, 1990. Il le commente lui-même comme ceci : « L'une des caractéristiques d'un régime d'amour en agapè [amour désintéressé en grec, note de JF], est que les personnes en interaction coopèrent pour maintenir le niveau le plus bas possible de réflexivité. Ainsi par exemple, un énoncé réflexif du type " Tu vois, je te donne sans compter", accompagnant un don se présentant comme gratuit, ferait aussitôt sortir les acteurs de ce régime pour les réinscrire dans la logique de l'échange sous équivalence. » 5. Bien que je sois mal à l'aise avec l'idée d'un amour désintéressé, j'ai lu aussi récemment, qu'il s'agit quand même du rapport parents/enfants dans la mesure où les parents ne font aucun choix de leur enfant. Donc, cela ménage un espace possible (et presque banal), pour cet amour dit d'agapè. Mais si c'est le plus bas niveau de réflexivité, on peut concevoir qu'une relation régulée par le régime de l'amour d'agapè (pour reprendre Boltanski), échappe presque par définition à l'argumentation qui est une part importante de la démarche reconstructive. Ferry dit, au contraire, qu'elle est la démarche la plus riche de réflexivité, au sens où elle s'énonce à travers plusieurs logiques de l'identité qui sont toutes en somme rationnelles. Même le moment proprement reconstructif dans la mesure où il implique, comme Ferry le dit lui-même, une narration au sens second, un regard porté sur soi et sur autrui, argumenté au sens de « narré ». Les exemples donnés comme les réconciliations politiques entre nations autrefois ennemies, par exemple, participent de l'échange « sous équivalence ». En revanche, la relation entre Olivier et Francis, impliquant la tentative de meurtre et le non-meurtre, n'est plus de l'ordre de ce qui peut s'énoncer , de quelque chose qui peut se dire dans un dialogue argumenté. Il ne s'agit pas seulement de communication non-verbale. Il s'agit d'une communication qui ne peut s'énoncer et dont la force vient du point d'interrogation, du point obscur du « je (ou nous) ne sais pas (ne savons pas) » au cœur de liens humains.

Voir aussi, le livre de Luc Dardenne Critique : "Au dos de nos images" (Luc Dardenne)

Autres films des Dardenne : L'enfant, Le Silence de Lorna, un chapitre s’est achevé, L'argent porno (« La Promesse » des Frères Dardenne)... et/ou la page Cinéma

Ajout de ce 19 décembre 2010 et de ce 6 février 2011:

J'ai jusqu'ici différencié la démarche reconstructive de ce qui se voit dans Le Fils en insistant sur le caractère non maîtrisé de certaines phases du processus de réconciliation dans le film. La lecture du dernier livre de Ferry m'amène à une autre conclusion. En effet dans son livre La religion réflexive, Cerf, Paris, 2010 aux pp. 249-253, Ferry parle à un moment donné du processus de la démarche reconstructive en y introduisant l'idée d'une non-maîtrise qui fait penser à Guardini s'exprimant sur le phénomène de la recontre:

L'individu ne peut pas faire surgir l'autre qui lui appartient et doit former avec lui le rapport qui réalisera la structure significative. Il ne peut pas faire qu'il rencontre celui qui lui convient. Jusqu'à un certain point, il peut le chercher, mais il n'est pas certain que l'intention rende la rencontre plus vraisemblable [...] Ce qui conduit ici à l'accomplissement, c'est l'absence d'intention et la disponibilité. C'est là que l'appel de l'être exerce sa puissance, appel dont la signification est toute différente du calcul et des plans. De ce dernier point de vue, la rencontre authentique constitue toujours un « hasard ». Un train a du retard et je ne rencontre pas telle personne - j'ai omis quelque chose, et c'est précisément cette erreur qui fait que je la rencontre. Mais ce hasard a un caractère particulier, car dès qu'il produit ses conséquences et que le rapport s'est réalisé, le sentiment naît qu'il « ne pouvait pas en être autrement », qu'il « fallait » que nous nous rencontrions, que nous étions destinés l'un à l'autre [...] Quelque chose se produit qui ne peut être ni exigé, ni calculé, ni imposé et qui, cependant, renferme une évidence de sens irréfutable. C'est une nécessité pour qu'une ou plusieurs personnes réalisent le sens de leur vie et cela dépend pourtant de l'action d'une « instance » sur laquelle elles ne peuvent absolument rien. (Liberté, grâce et destinée, Seuil, Paris, 1957, p.103). (Les grasses dans le texte sont de moi) Chaque rapport authentique du moi au toi représente d'abord la somme de ce qu'est l'un et de ce qu'est l'autre, mais, au-delà, quelque chose de plus grand qui ne peut être ni produit par un seul des intéressés, ni construit par les deux ensemble, qui, bien plutôt, émerge de leur rapport comme un tout originel, comme une structure significative: l'amitié, la communauté de travail, l'amour, ou, plus exactement, telle amitié, telle communauté de travail, tel amour. Pour qu'il en ait pu être ainsi, quelque chose de particulier était nécessaire, à savoir la rencontre. Mais celle-ci ne peut pas être forcée. Liberté, grâce et destinée, Seuil, Paris, 1957, p.103.

Cette idée que dans la rencontre se produit quelque chose de plus grand que ce qui avait été au départ voulu par les intéressés, qu'ils n'auraient pu produire par eux-mêmes bien que ce "plus grand" ne les enveloppe pas, ne les contraint pas, ils demeurent libres, nous le retrouvons chez Ferry:

Quant aux reconstructions pratiques, elles n’épousent pas le schéma asymétrique d’un savoir réflexif parvenu à la transparence à soi et capable de surplomber la totalité du processus dans lesquels des sujets se trouvent engagés. Elles supposent plutôt l’implication des sujets dans un processus d’auto-élucidation dont ils ne maîtrisent pas l’issue. Par rétrospection coopérative, les partenaires tentent de s’expliquer à eux-mêmes les sources du différend en perspective de sa résolution. C’est dans un dialogue où nul ne possède séparément la clé d’une entente qu’ils essaient de dissoudre analytiquement cette « causalité du destin » à laquelle on impute les blocages de l’intercompréhension. Une telle relation qui conjoint les deux pôles de l’amour et du droit, n’est alors asymétrique qu’en apparence : seulement si l’on considère que le regard d’Ego est orienté vers la vulnérabilité d’Alter 6 et qu’une certaine « charité » herméneutique lui est alors demandée, afin de se rendre intuitivement compréhensif à des réclamations dont l’expression est éventuellement trop idiosyncrasique 7pour en constituer une base plausible de justification argumentative opposable au tiers en général.

Nous avons souligné les passages qui en somme font penser à ce que dit Guardini de la relation je-tu ("dont ils ne maîtrisent pas l'issue" et "où nul ne possède séparément la clé d'une entente"): je reviendrais donc sur cette idée que ce que nous voyons dans le film des Dardenne dépasserait la démarche reconstructive, que j'ai peut-être trop réduite à une discussion rationnelle. On voit quelle ne l'est pas. Cependant ici le non-rationnel n'est pas l'irrationnel des passions ou des superstitions mais de quelque chose qui vient dépasser le rationnel par sa limite supérieure. Soit un au-delà de la Raison, soit un autre que la Raison comme le dit Habermas à propos des philosophie religieuses post-kantiennes (voir Naturalisme et religion, Gallimard, Paris, 2008 in Habermas : la religion comme Savoir). Il cite Kierkegaard ou Schleiermacher, mais pour un lecteur de langue française, les noms d'Emmanuel Levinas ou de Gabriel Marcel sont peut-être mieux connus.





  1. 1. On trouvera un exposé relativement simple de ce que Ferry entend par Ethique reconstructive en format PDF Qu'est-ce que l'éthique reconstructive ? La résolution des conflits dans les rapports familiaux, sociaux, internationaux " . Conférence prononcée dans le cadre du club Montgomery, Bruxelles.
  2. 2. Voir notamment Identité postnationale et identité reconstructive
  3. 3. Luc Dardenne, Au dos de nos images, Seuil, Paris, 2008, p. 124.
  4. 4. Romano Guardini, Liberté, grâce et destinée, Seuil, Paris, 1957, p. 103.
  5. 5. De la critique, note 33 du chapitre III, p.256.
  6. 6. Ego et Alter : Ego veut dire en latin, moi je et Alter, autre. Par ces deux termes on désigne la position du Moi et de l’Autre.
  7. 7. Une expression éventuellement trop idiosyncrasique : l’idiosyncrasie, c’est la façon particulière dont une société, un individu fonctionnent et qui les rend tout à fait différents des autres. Dans la mesure où la particularité est extrême, il n’existe, comme le dit Ferry que la reconnaissance (de cette idiosyncrasie), pour arriver à la reconstruction .