D'un château l'autre, Léopold III de Wijnendaele à Laeken, en attendant Argenteuil...
Nous allons essayer dans cet article de qualifier l'attitude du roi pendant son séjour à Laeken de 1940 à 1944, pour le dire plus brutalement, Léopold III a-t-il collaboré avec l'Allemagne nazie, puissance occupante? La perception du public est évoquée ailleurs dans ce numéro de TOUDI. Il est toujours délicat de critiquer l'action politique au sens large d'un roi, celle-ci étant par essence discrète voire secrète. On peut pourtant dire que celle de Léopold III est pourtant celle qui, de tous les rois, est la mieux connue. La discrétion entourant l'action du roi oblige à apporter plus d'importance aux actes «symboliques» posés par celui-ci par rapport à ceux que peut poser un dirigeant politique. Cette même discrétion provoquant aussi, hier comme aujourd'hui, une tendance à surestimer le rôle de l'entourage royal, terme d'ailleurs bien difficile à définir: faut-il ajouter aux collaborateurs officiels du roi (Chef de cabinet, Secrétaire, etc.) ceux qui, comme De Man ou Hayoit de Termicourt en 1940, le conseille à un titre ou à un autre ? En tout cas, le gouvernement belge fut tout au long de la guerre et après celle-ci, obsédé par les actes posés par cet entourage, mais quel était le degré réel d'autonomie de celui-ci par rapport au roi ?
Qu'est-ce que collaborer?
Qu'est-ce que la Collaboration ou que signifie, entre 1940 et 1945, le verbe «collaborer»?
L'historien français Henry Rousso considère que celle-ci fut, selon les lieux et les époques, un choix, une tactique, une stratégie politique, une contrainte économique, un engagement idéologique, un état d'esprit voire un moyen de promotion sociale.1 Ainsi la nébuleuse que constitue la collaboration se manifesterait par une échelle de comportements individuels et collectifs allant du «collaborationisme», c'est-à-dire la recherche d'un modèle social et politique dans le régime national-socialiste, à la politique du retour à la normale et l'attentisme, avec comme étapes intermédiaires, la collaboration administrative et/ou économique, l'accommodement et la politique du moindre mal2. L'historien suisse Philippe Burrin voit quant à lui trois modes d'expression à la collaboration : raison d'État, accommodement et engagement, le basculement entre ces trois stades étant malaisé à déterminer3. On pourrait résumer cela en disant que collaborer, c'était accepter la défaite ou croire à la victoire de l'Allemagne. Nous reviendrons sur cette grille de lecture après nous être penché sur l'activité de «l'auguste prisonnier» de Laeken.
1940 ou la curée
Léopold fut sans doute surpris de voir que, après la rupture de Wijnendaele, Pierlot ne lui remette pas la démission de son gouvernement. Il va essayer de contourner cet obstacle mais la déclaration par le gouvernement de son impossibilité de régner le 28 mai, l'avis d'Hayoit de Termicourt, puis un nouvel avis émis par trois juristes le 31 mai 19404 ferment la porte à toute négociation d'armistice avec l'Allemagne. On a l'impression que cette situation ne trouble guère le roi, il était pourtant à même de forcer le destin, c'est à dire trouver un ministre contresignant le renvoi du gouvernement Pierlot ou de passer outre le refus de ce dernier pour former un nouveau gouvernement. On peut y voir la marque de l'indécision qui le frappa chaque fois que se présenta l'heure de choix cruciaux (mai-juin 1945, l'ultime nuit de la question royale en 1950), en l'attente de la conclusion du conflit où, selon Léopold, la Grande Bretagne, une fois privée du concours de la France, signerait une paix de compromis avec l'Allemagne nazie voire serait défaite elle aussi5, donc « il fallait attendre que ces événements surviennent, et n'agir qu'après.»6
Dans l'esprit de Léopold, cet attentisme, cette neutralité7 était une question de semaines et non de mois. Logiquement, fin mai, il n'était pas opposé au principe d'une rencontre proposée par Hitler, mais le discours de Pierlot à la radio française le 28 mai va le faire douter, il accepte l'invitation allemande mais elle devra rester confidentielle, ce que les Allemands rejetteront le 4 juin8. Début juin 19409, le roi lui-même reçoit quantité de notables et quelques piliers de l'establishment belge (Ministres d'État, banquiers, industriels, etc.), leur pose la question du rôle possible de la Belgique et de la Dynastie dans la nouvelle Europe qui se construit et les encourage à réfléchir au futur régime politique «autoritaire» de la Belgique dans ce cadre. Parallèlement son secrétaire Capelle prendra contact avec des personnes plus idéologiquement marquées.
L'état d'esprit dominant en juin 1940, notamment chez le roi, est bien illustré par quelques passages du programme en 11 points du 19 juin que le président du POB, Hendrik De Man, a rédigé à la demande du roi. " 1. Fidélité au roi et consolidation de la monarchie constitutionnelle. 2. Révocation des ministres expatriés et constitution d'un gouvernement chargé temporairement de l'exercice de tout le pouvoir législatif et exécutif. 3. Révision de la Constitution par un plébiscite qui se prononcera notamment sur le remplacement des Chambres par des institutions consultatives à base corporative. 4. Suppression des partis et instauration de l'organisation nationale unique dans le domaine syndical, mutualiste et coopératif, pour le groupement de la jeunesse, des anciens combattants, etc. (…) 7. Unité nationale, égalité linguistique, autonomie culturelle, à assurer par l'autorité gouvernementale, en dehors de toute discussion politique. 8. Limitation de l'autonomie communale par la fusion des grandes agglomérations et par l'instauration de bourgmestres-fonctionnaires. 9. Protection de la race et réduction graduelle du nombre des étrangers en respectant les commandements de l'humanité et en réprimant toute action illégale. 10. Instauration d'un régime économique et social basé sur l'obligation pour tous de travailler, la subordination de tous les intérêts particuliers à la solidarité nationale, l'abolition des privilèges de la fortune, la diminution progressive des inégalités sociales (...)"
Dans le prolongement de ce programme, De Man adresse son célèbre "manifeste" au monde socialiste le 28 juin. De Man est encore en contact quasi quotidien avec le roi, on imagine donc mal qu'il ait rédigé en toute indépendance ou liberté le texte suivant. «Soyez au premier rang de ceux qui luttent contre la misère et la démoralisation, pour la reprise du travail et le retour à la vie normale. Mais ne croyez pas qu'il faille résister à l'occupant, acceptez le fait de sa victoire et essayez plutôt d'en tirer les leçons pour en faire le point de départ d'un nouveau progrès social. La guerre a amené la débâcle du régime parlementaire et de la ploutocratie capitaliste dans les soi-disant démocraties, (...) cet effondrement d'un monde décrépit, loin d'être un désastre, est une délivrance.»10 De Man conclut en annonçant la fin du rôle politique du POB et la création prochaine "d'un mouvement de résurrection nationale rassemblant un peuple belge uni par sa fidélité au roi".
La France vaincue et confiée aux «bons soins» du Maréchal Pétain, le roi s'interrogea sur une solution à la Vichy, c'est à dire l'existence d'une zone non occupée (le Limbourg par exemple) où une parcelle de souveraineté ou d'indépendance pourrait être exercée. Il expédie plusieurs message à Hitler, espérant sonder les intentions de celui-ci. Si cette demande était refusée, le roi aurait quitté le territoire national «jusqu'à la stabilisation du nouveau régime»11. Qu'on ne s'y trompe pas, il ne comptait nullement rejoindre son gouvernement mais plutôt prendre quelques vacances en attendant que le jeu politique se décante. Irrité par cette demande et les activités politiques du palais, Hitler communiqua à l'administration militaire à Bruxelles que le roi devait immédiatement être empêché d'exercer toute activité politique12.
Le roi ne se décourage pas pour autant. Début septembre 1940, par le biais de l'Ambassadeur de Belgique à Berne, il fait transmettre aux postes diplomatiques belges la consigne que la Belgique et les territoires qu'elle administre en Afrique ne sont plus en guerre avec l'Allemagne nazie, elle se devait rester neutre dans la suite du conflit, le corps diplomatique belge devant quant à lui entretenir des rapports loyaux et courtois avec l'Allemagne nazie13. La rencontre de Berchtesgaden avec Hitler le 19 novembre 1940, ce Montoire raté, constitue l'une des dernières manifestations réellement visibles de la « politique personnelle (du roi) tendant à une Belgique, certes refaçonnée d'après un modèle autoritaire, mais aussi indépendante que possible dans une Europe réorganisée sous la férule de l'Allemagne.»14
Il faut laisser ici la parole au compte-rendu que Léopold III a donné de l'entretien. Sur la question centrale et essentielle de l'indépendance de la Belgique (et de l'avenir de la Dynastie), il écrit: «puis-je donner l'assurance, en rentrant en Belgique, que (celle-ci) sera rétablie?» Voilà la question qu'il posera à plusieurs reprises15 à Hitler. Ce dernier n'ayant pas encore déterminé le sort futur de la Belgique s'abstiendra de toute réponse. Nous souhaiterions citer ici le commentaire de Jean Stengers: « Ce que le roi essaie d'arracher au Führer est une déclaration politique, une déclaration qui serait adressée à la population belge. La seule différence à cet égard entre le texte de Schmidt (l'interprète d'Hitler) et celui du roi, est que, selon le compte rendu du roi, Léopold III souhaitait être lui-même le porteur, à son retour en Belgique, de la promesse publique du chancelier allemand. En d'autres termes - et ceci est sans doute, dans tout le processus que nous essayons d'analyser, le moment crucial, l'heure la plus importante- si le roi, à Berchtesgaden, avait obtenu ce qu'il souhaitait, le résultat de l'entretien aurait été l'annonce publique de la garantie donnée à l'indépendance future de la Belgique. En d'autres termes encore, ceci eût fait éclater l'accord du roi et du Führer sur l'idée que la guerre entre l'Allemagne et la Belgique était terminée. On ne demande évidemment pas de garanties d'une puissance avec laquelle on est en guerre. Léopold III, réussissant à Berchtesgaden, et c'était la rupture officielle du roi sur le terrain de la guerre, avec ses ministres de Londres. Hitler, par son refus a tout sauvé. Le chancelier sauva même doublement le roi en décidant que la visite ne donnerait lieu à aucun communiqué. Un communiqué, à lui seul, aurait pu créer beaucoup de trouble dans les esprits. Mais la consigne fut celle du secret.16 L'entrevue de Berchtesgaden fut l'acte politique le plus manifeste posé par Léopold III, cet acte, non seulement aurait du être couvert par le contreseing ministériel, mais était en opposition flagrante avec la position officielle du roi depuis la capitulation de mai 1940, (ne parlons même pas ici de son testament politique), c'est à dire qu'il ne posait pas d'actes politiques …
Actes politiques discrets et initiatives humanitaires: l'attitude de Léopold III
Par la suite le roi s'abstint de poser d'autres actes aussi manifestement politique, se considérant en quelque sorte comme «l'ultime réserve»17 de l'indépendance nationale. Nous avons relevé quelques actes ou signaux émis par le roi ou son entourage dans le cours de la guerre (voir encadré).
On évoquera aussi la tentative du roi, au printemps 1943, de mettre sur pied un régime «fort» de transition sous la forme d'un gouvernement d'affaires extra-parlementaire18. Il faut aussi reconnaître que le roi posa tout au long de la guerre, discrètement et toujours en sous-main, quelques démarches d'ordre humanitaire19 ainsi qu'une lettre de protestation à Hitler sur l'instauration, fin 1942, du STO, sur le conseil d'une brochette de notables, le roi ne rendit pas cette lettre publique20.
Nous pourrions, en nous basant sur une note de son secrétaire21, résumer l'attitude de Léopold III comme ceci: il chercha à assurer l'avenir de la Belgique et par là même le sien, quelle que fût l'issue de la guerre; et pour le roi, jusqu'au bout, toutes les hypothèses sont ouvertes22. Cet état d'esprit l'amena à considérer indifféremment une victoire des puissances de l'Axe ou des puissances Alliées. Les propos qu'il tint à Capelle en mars 1941 sont assez éclairant de son état d'esprit: «En songeant à l'avenir, certains parlent de situation incompatible avec l'honneur, d'absence de liberté inadmissible. Mais réalisent-ils qu'avant la guerre notre liberté n'était que très apparente ? De par l'influence de l'Internationale (Communiste?), de la juiverie, de la franc-maçonnerie, du gros capitalisme, nous ne pouvions agir que dans la mesure où Paris et Londres le permettaient. (...) Après la guerre -quel que soit le vainqueur- un petit pays de 8 millions d'habitants comme le notre ne sera pas davantage libre dans certains domaines. ou bien on continuera à se laisser guider par la France et l'Angleterre, ou bien on sera obligé de suivre les instructions de Berlin (...). En quoi cela peut-il entacher l'honneur ? La situation ne sera pas bien changée.»23. Notons au passage que parler de juiverie avant-guerre était déjà pour le moins douteux, mais en 1941...
Léopold III montre ainsi qu'il n'a absolument rien compris au conflit en cours. Celui-ci est total, ne faisant qu'accentuer la culture de guerre, enfant monstrueux du premier conflit mondial24, il constitue uniquement une question de vie ou de mort pour les États et les Peuples engagés, une lutte sans pitié entre le «bien» et le «mal». Churchill, qui fut membre du cabinet de guerre d'Asquith puis, après un intervalle, de celui de Lloyd George, sait qu'il s'agit de vaincre ou de périr, une paix de compromis n'est pas intellectuellement envisageable voir même formulable25. Il est intéressant de citer son opinion le 8 avril 1945 sur Léopold III : « Je ne vois pas ce qu'il y a à reprocher au roi sauf d'être médiocre (feeble) et d'être ainsi un parfait représentant du peuple belge qui a vainement espéré de se tenir au dehors de cette guerre.»26
Léopold III a-t-il collaboré?
Reprenons la grille de lecture de la collaboration évoquée ci-dessus. Léopold III a-t-il collaboré? Nous répondons oui car son action politique au sens large, comme elle nous est connue depuis quelques années, alla bien au-delà du simple attentisme. Entre juin 1940 et l'entrevue de Berchtesgaden en novembre de la même année, il passa rapidement de la politique du retour à la normale à la politique du moindre mal puis à l'accommodement. Cette collaboration là ne fut pas un choix idéologique mais bien une stratégie politique, l'attitude du roi ayant, à notre avis, dépassé la simple tactique. Si l'on reprend les trois modes d'expression de la collaboration selon Philippe Burrin : raison d'État, accommodement et engagement. Nous pensons que, quelque part au cours de l'été 1940 (son refus de traiter avec Pierlot fin juin ou l'épisode des instructions de Berne ?), le roi passa de la raison d'État à l'accommodement vis à vis de desseins encore flous de l'Allemagne nazie et il conserva cette attitude jusqu'en 1944.
Par un curieux hasard, Van Acker, le 20 juillet 1945, utilisa devant les députés ce même terme «d'accommodement» pour caractériser l'action du roi après la capitulation.27 L'absence, dans le chef d'Hitler, de plan précis quant à l'avenir de l'État belge et l'existence du gouvernement Pierlot à Londres, empêcha Léopold III de passer au stade de l'engagement. Lors de bien d'autres occasions, celui-ci manifestera à nouveau cette sorte de répugnance quasi instinctive à l'idée même d'engagement mais peut-être cela est-il inhérent à la fonction royale elle-même ? Nous conclurons en paraphrasant Churchill, dans le contexte de guerre totale que fut le second conflit mondial, l'attitude politique voire morale de Léopold III fut en effet "médiocre", de nombreux simples citoyens faisant quant à eux, à la même époque, preuve de grandeur.
- 1. Henry Rousso, Collaborer in L'Histoire N°80, Résistants et collaborateurs, les français dans les années noires, 1985 p.50.
- 2. M-O Baruch, Servir l'État français, l'administration en France entre 1940 et 1944, Fayard, Paris 1997, pp 429 et s.
- 3. P. Burrin, La France à l'heure allemande, Le Seuil, Paris 1995
- 4. Voir Jules Gérard Libois et José Gotovitch, Léopold III de l'an 40 à l'effacement, CRISP, Bruxelles 1991, p. 49
- 5. Jan Velaers et Herman Van Goethem ainsi que Léopold III en Belgique, sous l'occupation in M.Dumoulin, M. Van den Wijngaert, V. Dujardin (s.d.) Léopold III, Complexe, BXL 2001, pp. 144 et 145
- 6. Maurice De Wilde, L'Ordre nouveau, Duculot, Gembloux 1984, p.77
- 7. Note du roi en date du 1er juin cité par J.Velaers et Herman Van Goethem, art cit., p. 147
- 8. Jean Stengers in Le Soir du 28 mai 1988.
- 9. Les divers projets suscités par l'appel royal sont analysés notamment dans Libois et Gotovitch, op cit., pp. 51 et s; M. De Wilde, p.82 et s.; J. Velaers et Herman Van Goethem, art cit., pp.164 et s
- 10. Cité par Marcel Busieau, Les cinq présidents, PAC, Bruxelles 1985, p. 30
- 11. Propos tenus à Capelle, rapporté par J. Velaers et Herman Van Goethem, art cit., p. 152
- 12. Libois et Gotovitch, op cit., p. 61
- 13. Cet épisode est expliqué dans le Chap. III de J.Stengers, Aux origines de la question royale, Léopold III et le gouvernement, les deux politiques belges de 1940, Duculot, Gembloux 1980.
- 14. Maurice De Wilde, op cit., p.92
- 15. 7 fois selon J.Velaers et Herman Van Goethem, art cit., p. 159
- 16. Jean Stengers, op cit., p. 161
- 17. Ces termes sont ceux du roi selon Jan Velaers et Herman Van Goethem, art cit., p.162
- 18. Idem pp. 167-168
- 19. Certains de ces démarches sont développées dans Jan Velaers et Herman Van Goethem, Léopold III, de koning, het land, de oorlog, Tielt, 1994, pp.735-765
- 20. Libois et Gotovitch, op cit., pp. 155-56
- 21. Cité par J.Velaers et H. Van Goethem, art cit., p. 159
- 22. Dans son testament politique rédigé au printemps 1944 et adressée aux «détenteurs provisoires de l'autorité», le roi devait sans doute l'un des derniers à croire que «rien ne permet de certifier que nous soyons proches de la cessation des hostilités en Europe ou de la libération du territoire national»
- 23. J.Velaers et H. Van Goethem, art cit., p.158.
- 24. L'analyse de cette notion de culture de guerre est l'un des éléments les plus passionnants produits par le groupe d'historiens gravitant autour de l'Historial de la Grande Guerre à Peronnes. Le livre de Stéphane Audouin-Rouzeau et Annette Becker 14-18, retrouver la Guerre Bibliothèque des Histoires, NRF, Gallimard 2000 est une synthèse brillante de ces recherches
- 25. D'une certaine manière, le roi rejoignait en cela les notables allemands impliqués dans le coup d'état manqué du 20 juillet 1944, ceux-ci ayant pensé , une fois Hitler éliminé, conclure une paix séparée avec les puissances alliées occidentales et de continuer la guerre à l'Est.
- 26. The National Archives (Kew), document FO 954/1B/373 issus des papiers du Ministre des Affaires étrangères Anthony Eden, repris par V. Dumoulin, L'impossible réconciliation? in M.Dumoulin, M. Van den Wijngaert, V. Dujardin (s.d.) Léopold III, Editions Complexe, Bruxelles 2001, p. 235. Ces propos de Churchill, eux aussi sans pitié, présentent l'une des caractéristiques essentielles de cette culture de guerre qui est la disparition de la distinction entre cibles militaires et civiles.
- 27. Annales Parlementaires Chambre, session ordinaire 1944-45, séance du 20 juillet 1945, p.533.