Le 10 mai 1940 en Gaume

Toudi mensuel n°74, février-mars-avril 2007

La première loi de l'histoire est de ne rien oser dire de faux, la seconde d'oser dire tout ce qui est vrai.

(Ciceron, De oratore II, XV, 62)

La plupart des historiens officiels ont toutes les audaces pour publier du faux. Comme nous ne faisons pas partie de ce sérail, nous recherchons tout ce qui est vrai.

Le vrai 10 mai 1940 en Gaume, nous disons bien en Gaume qui se situe dans la partie sud de la province du Luxembourg, a CECI de très particulier : aucun soldat belge ne tire un coup de feu. Seuls les Français tireront sur les Allemands. Nous allons voir comment. Cela vaut le coup d'oeil! Et même si ce repli de l'armée belge faisait partie des accords secrets entre les états-majors...

Le 10 mai 1940, à 6h15, les Chasseurs Ardennais à Arlon et Neufchâteau reçoivent de l'état-major, l'ordre de repli. Conformément aux ordres, la rage au coeur, ils évacuent : « Ce Luxembourg qu'ils avaient vocation de défendre et font place aux unités de couverture française. » (H. Bernard, Panorama d'une défaite, éd. Duculot, 1984, p. 89)

A 6h.45, les Français reçoivent l'ordre de franchir la frontière. Dans le même temps que l'armée nationale descend, une armée étrangère monte sur le même espace!

D'où vient cette bizarrerie, pour ne pas dire cette stupidité?

Elle vient d'un manque flagrant de coordination entre les deux armées : manque de coordination qui sort en ligne politique et militaire directe du choix de la politique d'indépendance en 1936, suivie de la politique de neutralité de 1939.

NEUTRALITE, NEUTRALITE!

« Vieilles guenilles royales servant d'habits neufs reprisés par les politiques, que de Neutres... Alités dans les cimetières civils et militaires sont alignés en Ton nom! »

Le 14 octobre 1936, Léopold III déclare au Conseil des ministres : « Seule une neutralité volontaire, appuyée par un appareil militaire aussi puissant que possible, peut maintenir la Belgique à l'écart du conflit. » (Lucien Marchal, La mauvaise carte, Bruxelles, 1946, p.118).

Ce faisant comme l'écrit L'Intransigeant de Paris : « La Belgique rompt implicitement son alliance avec la France, dénonce unilatéralement le traité de Locarno et tourne le dos à la SDN. »

La Reinische Westfaclische Zeitung écrit : « Le jeune roi Léopold a scellé, en somme, la nouvelle orientation de la Belgique. »

Les Flamands chantent victoire avec ; « Los van Frankrijk. »

Quant aux Wallons, la grande majorité a toujours été hostile à la neutralité. Pour eux, il n'y a qu'un agresseur possible : l'Allemagne.

Le correspondant du Temps à Berlin communique : « La presse allemande célèbre la déclaration comme un grand succès de la diplomatie allemande, succès personnel disent certains du Führer et du Roi des Belges. »

Neutralité pour la Belgique équivaut à être Neutralisée par l'Allemagne et ce jusqu'en mai 1940. Pendant quatre ans, la Belgique va devoir manoeuvrer entre les erreurs pacifistes des Français et des Anglais d'un côté - les Belges ne sont pas les seuls - et les aigreurs agressives d'Hitler de l'autre.

Par les premiers, Français et Anglais, le 24 avril 1937, la neutralité est garantie sans rien garantir elle-même et par le deuxième, la garantie allemande n'a de valeur que pour autant que la Belgique ne concoure à aucune action militaire contre le Reich, c'est-à-dire qu'il est formellement interdit d'accorder un droit de passage sur son territoire aux troupes d'un pays en guerre avec l'Allemagne.

Depuis 1934, L'Allemagne n'est plus un Etat démocratique. Le 7 mars 1936, les troupes allemandes entrent en Rhénanie et Hitler répudie le pacte de Locarno. Le 26 mars 1937, l'aviation allemande bombarde Guernica, petite ville du nord de l'Espagne, puis, ce sera l'Autriche, la Tchécoslovaquie, la Pologne, le Danemark, la Norvège.

En octobre 1937, le gouvernement belge poursuit son offensive (!) avec l'Allemagne et signe un pacte visant l'inviolabilité du territoire.

Au moment où la nécessité de la coordination des armées françaises et belges est évidente, la Belgique s'isole et met l'Allemagne sur le même pied que la France et l'Angleterre.

Cette politique d'interdiction est appelée officiellement et reconnue par tous les historiens officiels et patriotiques en tant que politique des « Mains libres ». (Les Mains libres, politique extérieure de la Belgique 1914-1940, Baron P. Van Zuylen, éd. Desclée de Brouwer, Bruxelles, 1950)

Ce livre est publié en 1950, cinq ans après la fin de la guerre. Cette guerre que la politique de neutralité devait éviter ... Ecrire en 1950 : « Nous devons nous féliciter, en tout cas de la déclaration allemande, parce qu'elle a aidé à rétablir l'équilibre de notre politique et nous a mis aussi dans les meilleures conditions pour prévenir un conflit ou pour mieux l'affronter. » (p.411), durant 580 pages, c'est du même tonneau ... vide de toute critique, c'est baroque, mon Baron.

Roi, aristocrates, grands bourgeois, hommes d'Etat, il ne leur suffit pas d'avoir été berné, encore faut-il que 10 ans après la faillite de cette politique, un de leur historiographes embaronés se félicite encore de l'avoir appliquée. Ce genre de livre nous fait penser à cette phrase de Louis Scutenaire dans Mes Inscriptions, IV, Paris, 1984 : « chaque livre d'histoire en se fermant fait le même bruit : "abrutis". »

Mais tout espoir de lucidité même tardive n'est pas perdu. Six ans après l'embaroné aux « mains libres », lors de la crise de Suez, le plus grand neutraliste du XXe siècle, P.H. Spaak déclare : « Contre le dictateur de l'Afrique - il vise Nasser qui est moins dictateur en son pays et encore moins de l'Afrique que ne l'était Hitler de l'Allemagne - ne recommençons pas les fautes commises vis-à-vis de Hitler. » (Spaak, M. Dumoulin, Racine, Bruxelles, 1999, p. 538).

Spaak, malgré son poids ... politique, a toujours « surfé » sur les événements, sa rondeur ... d'esprit l'empêchait de prendre les événements de face. Il savait surfer sur la surface, syncrétiste salonnard, sans scrupule.

A son sujet, nous ne pouvons que conseiller la lecture du livre de Marcel Liebman, Entre histoire et politique, dix portraits (éd. Aden, Bruxelles, 2006, pp 152 à 177).

D'autres sont lucides quand il le faut, notamment le député de Liège Georges Truffaut. Le 21 octobre 1937, il interpelle le Paul-Henri Spaak... quebot de la neutralité à la Chambre :

« - Nous sommes enclins à n'accorder qu'un crédit limité à une promesse du gouvernement et en particulier du gouvernement actuel qui a déchiré le Pacte de Locarno.

- Rien ne pourra faire que la route de la Meuse ne soit pas le couloir des invasions.

- L'accord attisera la discorde intérieure dans le pays parce qu'il est pour les Wallons synonyme d'un isolement que ceux-ci n'accepteront jamais.

- Le Troisième Reich est mis sur un même pied d'égalité que la France et l'Angleterre. « (Annales parlementaires, séance du jeudi 21 octobre 1937).

Résultat du match Spaak - Truffaut

Georges Truffe Haut ses arguments

Paul en ri ... botte en touche !

Les militaires aussi veulent la neutralité, par paresse d'esprit, pour continuer à entretenir les méthodes de 1914-1918. La machine royale et gouvernementale est aveugle, la machine militaire est inerte.

Aveuglement et inertie sont les deux mamelles du pouvoir civil et militaire.

Ce constat s'aggrave quand le Général R. Van Overstraeten, conseiller militaire du Roi, en fait « Vice-Roi » ainsi qu'il est surnommé à l'état-major, déclare en 1938 : « La guerre d'Espagne ? Aucun enseignement. »(Panorama d'une défaite, H. Bernard, éd. Duculot, Bruxelles, 1984, p. 35)

L'organisation défensive du pays s'était établie sur une défense dite en profondeur, c'est-à-dire qu'on abandonne la défense de la frontière pour concentrer les forces au centre du pays sur une ligne K; W. (Koningshooikt - Wavre). Ce choix est le fruit d'une polémique qui a duré des années entre l'état-major et le ministre de la Défense Nationale A.Devèze.

Il est par ailleurs prévu : 1) une défense armée d'Anvers à Liège, le long du canal Albert ; 2) une dizaine de forts autour de Liège ; 3) d'Embourg à Arlon, une quinzaine d'abris isolés ; 4) autour d'Arlon 28 fortins.

Mais d'Arlon à la frontière française ... rien !

Dans la nuit du 9 au 10 mai 1940, R. Van Overstraeten a donné l'ordre aux régiments de cavalerie renforcés en armes lourdes le 1er Guide et le 2e Lanciers placés dans la trouée d'Athus, de se déplacer vers les Hoyoux au nord, entre Namur et Liège (Général Van Overstraeten, Albert I - Léopold III. Vingt ans de politique militaire belge 1920-1940, DDB, 1946, p.572).

« Aussi à l'aube du 10 mai, l'avant-garde du régiment Großdeutschland - que nous verrons plus loin à Etalle, aura une agréable surprise : la position-frontière belge est tout à fait libre au sud-est du Luxembourg. » (Panorama d'une défaite, H. Bernard, éd. Duculot, Bruxelles, 1984, p. 95)

« Il ne reste donc, pour défendre le Sud, la province du Luxembourg belge en particulier, que l'équivalent d'une division. Sachant que l'armée belge aligne 22 divisions, elle consacre donc 1/22 de ses forces à la sécurité d'un 1/4 du territoire national. » (Gaume, mai 1940, J.C. Delhez, éd. Lenclos, 1996, p.10)

Pour assurer la défaite, en plus des forces « déforcées », il n'y aura pas de défense du tout, puisque dés 6h du matin, il n'y a que des ordres de repli pour les 2 compagnies de Chasseurs Ardennais en poste à Arlon. Les 28 fortins sont abandonnés et les portes blindées sont fermées à clef!

Neutralité rime avec replié, cela ne fait pas un pli, mon Général !

Dans l'article intitulé La défense des Ardennes en 1939-1940, dans la Revue internationale d'Histoire militaire, n° 29, Bruxelles, 1970, de Jean Vanwelkenhuyzen, de la page 869 à 891, nous trouvons vingt fois les mots « repli », « retraite », « se replier », « décrocher », c'est-à-dire à chaque page ! L'article aurait dû s'intituler « La DEFONCE des Ardennes en 1939-1940 ! »

La défense des Ardennes n'a jamais été envisagée, l'état-major avait décidé, une fois pour toutes, que ce secteur n'est pas dangereux parce que les forêts des Ardennes sont impénétrables et l'invasion par celles-ci est « inconcevable » (La défense des Ardennes, art. cit., p.879).

Sans être en contact avec les Allemands, dès l'aube, les Chasseurs Ardennais font sauter les ponts à Rulles, Ansart, Harinsart et Houdemont.

Militairement, un pont sauté doit servir de position de riposte aux ennemis sur la rive opposée. Les Allemands seront les premiers étonnés de ne pas trouver d'adversaires sur l'autre rive. Le lit mineur des cours d'eau est large de quelques mètres et toute destruction est rapidement réparée s'il n'est pas tenu sous le feu.

Un coup dans l'eau, Mon Général!

Après avoir abandonné les fortins et fait sauter les ponts, en fin de matinée du mai 1940, les Chasseurs Ardennais doivent retraiter vers Neufchâteau, en direction de la Meuse.

« La zone d'Arlon est évacuée pour 8h.45 avant l'arrivée de l'ennemi... Les replis se déroulent en général sans combat » (Général B.Chaix, En mai 1940, fallait-il entrer en Belgique ? Ed. Economica, 2000, p.219.) Un autre témoin souligne : « Pour nous, l'essentiel eût été de comprendre très tôt, dès le 10 mai dans la matinée et sous la pression même des événements, l'absolue nécessité d'un combat retardateur aussi " accrocheur " que possible, d'est en ouest, à travers toute l'Ardenne, en défendant par le feu, sur la profondeur de chaque itinéraire, le vaste système de destructions et d'obstructions si efficacement dressé devant l'ennemi. » (Général Major L.Champion, 1940. La guerre du sanglier, Ed JM Collet, 1990, pp.46-47).

Pas un coup de feu n'a été tiré et il n'y a plus de soldats belges en Gaume!

Pendant cette « sauterie », les Allemands ont traversé la frontière luxembourgeoise à Grendel et s'approche des 6 fortins d'Attert. Personne pour les accueillir, cela n'est pas très poli, Mon général !

La « promenade » continue vers Vance, 3 fortins, mais pas un homme. A vos ordres, Général, repos! A 10 heures, les Allemands arrivent à Etalle et là tout change, car, enfin la guerre s'installe à Etalle, cela ne s'invente pas ! Mais ce qui s'invente encore moins, c'est qu'elle s'étale entre Allemands et ... Français en Belgique !

On se croirait à Waterloo en 1815 !

Mais nous sommes le 10 mai 1940 à Etalle en Gaume, royaume de Belgique. Les régiments français ont franchi la frontière à 8 heures, venant de Longuyon. Ils ont traversé Ruette, Ethe, Saint-Léger et arrive à Etalle vers 10 heures. D'autres régiments de la deuxième armée française, venant de Virton, se dirigent vers Gomery, Buzenol, Fratin, Tintigny et Termes.

Le capitaine français Bayonne en avant-garde vers Etalle signale par radio à la division : « Compagnie cyclistes ardennais se replie après avoir fait sauter ponts environ d'Arlon » (Archives de la 2e DLV)

Nous avons donc une armée « étrangère » qui monte au front, dans le même temps qu'elle croise une armée « indigène » qui en descend.

Quel spectacle et que doit penser le capitaine français de voir se replier les troupes belges sans combattre, alors que lui monte au front, qui plus est, sur le sol belge?

Les ordres, mon Capitaine, Ordres du Général!

Right pour vous et wrong pour eux ! Right or wrong... my army !

Bayonne stationne 1 heure à Etalle puis monte vers Habay-la-Neuve où il croise le commandant Schouveller de la 6e compagnie du 1er régiment des Chasseurs Ardennais. Bayonnequi ne répond même pas à la demande de renseignements de l'officier belge, outré du repli de celui-ci sans combattre.

C'est à 10 heures que les Français se trouvent face aux Allemands dans les bois d'Habay-La-Neuve. Surprises des deux côtés et repli, les Belges font des émules. Bayonne part vers Etalle, mais il est arrêté par le régiment Großdeutschland à quelques centaines de mètres de ses compatriotes venus de Ruette et qui se sont barricadés au centre d'Etalle sous les ordres de l'officier Adenot.

Bayonne contourne Etalle et à 14 heures arrive à Tintigny. La bataille d'Etalle dure jusque 15 heures. Sur le pont de la Semois, dans les rues, les jardins, derrière les murets, la fusillade fait des morts et des blessés des deux côtés.

Les victimes civiles sont au nombre de 4 tués et 3 blessés. Les victimes militaires françaises sont de 135 soldats et officiers tués, blessés ou faits prisonniers sur un total de environ 275 hommes des détachements Adennot et Bayonne. Les pertes allemandes sont de l'ordre de plusieurs dizaines de tués et blessés, qui ont été, pendant les combats, reconduits vers l'arrière, ce qui rend difficile leur estimation.

Il y eut une tentative de contre-attaque vers Etalle par un régiment français qui avait passé la frontière vers midi venant de Montmédy, mais les Français sont arrêtés par les Allemands sur la route de Buzenol. Il y eut d'autres combats à Villers-sur-Semois jusque 19h30, à Poncelle, Sainte-Marie, Tintigny, le 10 mai 1940. Le 11 mai à Bellefontaine, le 12 à Jamoigne ainsi qu'à Meix-devant -Virton. (La petite revue historique et anecdotique de Tintigny, n°43, juillet 2005)

Etalle a été la première confrontation. Pendant quelques jours la Gaume a été militairement française comme avant 1815 !

Heureusement, tous les Chasseurs Ardennais ne se sont pas repliés le 10 mai 1940.

A Bodange et Chabrehez, près de Vielsalm, Les Chasseurs ardennais n'ont pas reçu l'ordre de repli. A Bodange, deux pelotons sont en position sur la Sûre, c'est plus sûr. Sous les ordres du Commandant Maurice Bricart, qui sera tué, les 60 hommes arrêtent la 1ère Panzerdivision pendant huit heures.

A Chabrehez, deux pelotons de fusiliers et une section de mitrailleuses arrêtent de 18 à 21 heures l'avant-garde de la 7ème Panzerdivision. (H.Bernard, Panorama d'une défaite, Duculot, 1984, p.90). Ces hommes ont prouvé que les ordres de repli à l'aube du 10 mai 1940 étaient absurdes et qu'il était possible de retarder l'avance allemande.

Les auteurs Paul Berben et Bernard Iselin consacrent vingt pages aux combats de Bodange et Chabrehez dans leur livre Les panzers passent la Meuse, Robert Laffont, Paris, 1967, pp. 76-96.

Conclusion

Par ordre de l'état-major, le Sud-Luxembourg belge n'a pas été défendu. Avec les moyens appropriés qui étaient disponibles, l'armée allemande n'aurait pas eu autant de facilité pour arriver le 13 mai à Sedan et la guerre aurait pu s'en trouver différente. Sedan est une conséquence d'erreurs en amont, c'est-à-dire en Belgique.

Le choix du Roi et du gouvernement dénonçant l'accord franco-belge de 1936 qui amène la politique de neutralité - c'est-à-dire de repli -déjà ! - sur soi : « politique intégralement et exclusivement belge », concorde avec la stratégie de repli de l'état-major militaire, le 10 mai 1940.

La défaite de l'alliance franco-belge de 1936 préfigurait la défaite de 1940.

En outre, ils ne peuvent pas dire qu'ils ne savaient pas. Les avertissements donnés à un telle politique n'ont pas manqué.

Nous avons lu l'intervention à la Chambre le 27 octobre 1936 du député Georges Truffaut. Il n'était pas le seul. Jean Rey, député de Liège, Emile Jennissen, député de Liège, R. Dupriez, rédacteur en chef de La Gazette de Charleroi, le quotidien La Dernière Heure, tous même combat contre cette politique. (La mauvaise Carte, L. Marchal, éd. Bruxelles, 1946, pp. 154, 163, 165)

Les militaires n'étaient pas en reste. Le 3 mai 1938, le colonnel Requette écrivait dans Le Vingtième siècle : « Les Belges ambitionnent-ils pour leur pays, le sort de l'Autriche ? Ignorent-ils que si la Belgique était isolée, sa situation militaire serait intenable? » (ibidem, p. 158)

Le 10 mai 1940, l'état-major interdit aux Chasseurs Ardennais de se battre pour défendre leur province.

Le 25 mai 1940, ces mêmes chasseurs ardennais interdisent toute progression et contre-attaquent vigoureusement à Vinkt en Flandre ! (Voir TOUDI, n° 71).

De 1936 à 1940, le roi Léopold, les gouvernements, l'état-major manifestent une ignorance totale d'Hitler avant 1940 et de son armée en 1940. la guerre est une affaire trop sérieuse pour la confier à certains militaires

« L'ignorance n'a jamais rendu service à qui que ce soit. » K. Marx, Bruxelles, le 31/03/1846.

PS : Cet article a puisé énormément de renseignements dans le livre de J. Delhez, Gaume mai 1940, éd, Lenclos, 1996. Je tiens à rendre hommage à son travail remarquable en dehors de sentiers battus - c'est le cas de le dire !