Le PS, 1987-1997: Perinde ac cadaver
Il est loin le temps où les élus socialistes faisaient leurs classes dans la lutte ouvrière.?(Y. de Wasseige, Esprit mars 1961
Nous sommes devant la mort de la démocratie. ?(J.Fontaine, TOUDI, 1989)
La social-démocratie est condamnée à mourir de son immobilisme. ?(L.Vandendorpe, République, mai 1996)
La revue TOUDI quand elle était annuelle puis République ont suivi avec une attention si passionnée la vie du PS et la Wallonie que nous avons réuni sur ce sujet, venant de Wallonie et Bruxelles, ou d'ailleurs, les analyses les plus diversifiées. Nous les avons créées, ou, plus modestement, nous nous y sommes réunis (on songe ici à B.Francq). Modestement, nous sommes une famille, une lignée, une sensibilité qui est quelque chose, dans le monde intellectuel wallon progressiste, de lié à la "contrainte du meilleur argument" qu'il y a d'être ou de ne pas être partisan du PS. La signature anonyme de cette étude couvre, sans les cacher, des membres de notre comité de rédaction, mais relie aussi notre travail aux gestes militants et intellectuels de beaucoup de ce qui a compté et comptera dans l'univers wallon.
Le 13 décembre 1987, le PS atteint en Wallonie le chiffre de 44% des suffrages, chiffre qui depuis 1936 et 16 élections n'avait été atteint que dans les années 50 et en 1961 (47% des suffrages en 61). 1Aux élections de 65, le PS tombe à 36% des suffrages et il va évoluer autour de ce chiffre pendant une génération (de 65 à 87), régime de basses eaux qui s'explique par son manque d'engagement à gauche dans la question wallonne. Le résultat de 1987 est surtout une victoire wallonne. A Bruxelles, par rapport à 1985, les socialistes gagnent 6 points (de 20 à 26%) et même 10 points par rapport à 1981), mais le résultat obtenu reste quand même au niveau de l'échec de 1965 (où ils perdirent - irrémédiablement? - 14 points, passant de 42 à 26% des voix).
Une victoire wallonne et socialiste galvaudée
Le PS s'engagea alors dans une longue négociation avec le CVP-PSC - un temps avec les Ecolos au niveau wallon, mais ceux-ci jettent rapidement l'éponge - pour revenir au pouvoir, Lorsque ces négociations s'achèvent, la déception des militants wallons et des militants socialistes est immense. Ils avaient fait campagne contre Martens et l'austérité (en 1984, Le Soir avait calculé qu'une institutrice gardienne avait perdu 14% de son pouvoir d'achat), mais l'ancien président du CVP redevenait Premier Ministre. La campagne électorale du PS proposait de défendre les Fourons jusqu'au bout, ceux-ci ayant été le point de chute de Martens-Gol II, mais José Happart et tout ce qu'il symbolisait était écarté. Le PS avalisait une reforme fiscale injuste: 30 milliards de réduction d'impôts aux 75% des contribuables en-dessous de 750.000 F nets imposables mais 58 milliards aux revenus de 750.000 à 5 millions et plus, aggravant ainsi la dette publique que les moins nantis allaient encore plus durement payer 2, En matière communautaire, tout en faisant franchir une étape dans la construction fédéraliste, le PS n'allait pas très loin. La communautarisation de l'enseignement était obtenue au prix d'un financement très défavorable de l'éducation en Wallonie et à Bruxelles 3.
Qu'est-ce que le réalisme? Les utopistes, par définition, sont des gens de nulle part. Nous étions quelques uns, en 1988, à la rédaction de la revue TOUDI à penser que le PS aurait dû rompre les négociations de 88, forcer le retour aux urnes, réengranger des voix et, avec la majorité absolue en Wallonie, requérir de la Flandre et de l'Etat belge la justice pour les Fourons, une réforme fiscale équitable et moins dangereuse pour les finances de l'Etat, un financement correct de l'enseignement. Rêveries? Non, audaces. Les "réalistes" et les "prudents" prirent les mesures qui maintenant mènent le PS à la mort: non seulement la corruption, mais aussi l'inéquité dans la conduite de la politique économique qui étrangle l'emploi et la consommation, la servilité dans le financement de l'enseignement qui aboutit à jeter dans la rue en 1994, 1995 et 1996 la grande majorité des jeunes et des enseignants condamnés à devoir subir les écoles les plus pauvres d'Europe). 4
Fraudes en tous genres
On sait maintenant que le retour du PS au pouvoir avait été monnayé. Sans vouloir dire que les dizaines de millions d'Agusta et de Dassault furent déterminants, ils pesèrent leur poids dans la reculade du PS wallon de 1988, anxieux de recevoir le poste de ministre de la Défense (selon W.Martens). Cette reculade avait été si tranchée que des gens comme Van Cau, Dehousse ou Happart entraient quasiment en sécession. Malgré un contexte très défavorable, malgré la présence d'André Cools, la puissante fédération liégeoise votait contre la participation au gouvernement de même que Charleroi et le Centre. Le doute pèse sur le vote de fédérations (Dinant par exemple) obtenu après le bouclage des journaux, résultat cependant annoncé le lendemain dans les mêmes journaux. Il est certain qu'une majorité de militants socialistes wallons rejetèrent le principe de la participation au gouvernement en 1988. 5Le 5 mai, au Congrès du PS, J-M Dehousse parlait de "perte de crédibilité durable": « C'est la grandeur du socialisme wallon » disait-il « que de s'être fait et d'être resté un socialisme profondément populaire (...) Mais ceux qui nous élisent, les muets du débat politique quotidien, ceux qui ne font jamais la manchette des journaux, ni l'actualité du journal télévisé, entendent que leur fidélité soit payée de retour; ils attendent que les représentants qu'ils élisent, parlent et parlent clair en leur nom; et quand cela ne suffit pas, la voix du peuple gronde alors pour annoncer des orages. Voilà ce qui se passe aujourd'hui, parce que le sentiment profond du peuple wallon est que le Parti ne fait pas ce qu'il doit. » 6
Sur les 120.765 militants wallons du PS en 1988, (30.805), Charleroi (22.252), Soignies (9.001) et le Luxembourg (4.001), votèrent non à la participation, gouvernementale soit 66.158 mandats wallons sur 129. 304, et 51,2%. 7 Calculs visant à diviser Wallons et Bruxellois? Absolument pas: Les statuts d'Ecolo prévoient un droit de veto pour la Régionale bruxelloise et que les Régionales de Wallonie ne l'ont pas? Or l'exemple de 88 montre que la Wallonie a des chances d'être minorisée - et pas seulement sur le plan du capital symbolique - dans la Communauté française. Le manque de démocratie du vote de 88 est évident: dans beaucoup de fédérations le oui l'emporta par fraude et/ou pression.
Le 1er mai 1988, à Liège, le mécontentement s'exprima massivement à tel point que Ph. Moureaux, empêché de prendre la parole à cause des huées, reprenant le mot de JM Dehousse annonçant un "1er mai polonais", parla de 1er mai "fasciste". Ce 1er mai 88, ce sont des pierres qui furent jetées aux hommes de la tribune. En 96, le fait se reproduisit mais, cette fois, à toutes les assemblées du 1er mai, sauf exceptions C'est alors que le PS a commencé d'agoniser. En 88, la révolte avait été relayée à l'intérieur du parti par des gens comme Happart, Dehousse, Van Cau et, au Luxembourg, Marcel Remacle. En 1996, il n'y avait plus de relais au sein d'un appareil rigide comme la mort.
Du 1er mai 88 au 1er mai 96
Dès le 26 Décembre 1988, Le Soir écrivait: "L'enseignement détient le taux de dépressions nerveuses le plus élevé de toutes les catégories professionnelles. La démoralisation s'installe dans les salles de profs, résultats d'une série de mesures bureaucratiques". En mai et juin 90, la grève enseignante éclatait en pleins examens. L'enseignement représentait encore en 1971 23,4 % des dépenses courantes, 20% en 1980, 14 % après les mesures PRL-PSC de Val-Duchesse. Elles sont à moins de 10% en 97 après la longue lutte menée par les socialistes contre les jeunes et les enseignants, lutte qui a fait d'eux les meilleurs briseurs de grèves de toute l'histoire de Wallonie avec des gens de la FGTB comme Fostier ou de la CSC comme Piette.
En 1990, on pouvait évaluer en sens inverse du budget de l'enseignement, les progressions de la part des revenus des capitaux dans le PNB: de 13% en 1980 à 27% en 1990 8 progression encore consolidée par la reforme fiscale de l'angélique Maystadt soutenu par les "socialistes". Si, finalement, en 1990, les enseignants finirent par avoir raison, c'est à cause d'une vaste manifestation des parents de 100.000 personnes à l'automne, presque aussi importante que la marche blanche dans la mesure où elle ne concernait que la partie wallo-bruxelloise du pays, soit un bon 40%.
Devant cette marée humaine, le président du PSC et le président du PS devaient bien céder, signant solennellement leur promesse de refinancement de l'enseignement à la télé. Mais les suites de l'accord gouvernemental de 88 furent quand même désastreuses pour la communauté enseignante, c'est-à-dire une proportion élevée de travailleurs de Wallonie (que certains CSC et FGTB font sembler de ne pas considérer comme tels), de même que pour toute la jeunesse de Wallonie condamnée au chômage et privée de tous les repères culturels qu'un enseignement se devrait de transmettre. La Communauté dite "française", dans ses propositions sur l'enseignement, ne se préoccupe nullement de culture wallonne - on s'en serait douté! -, mais même pas de culture française, ni de culture tout court. Le résultat de cette politique sera de mettre l'enseignement au service de l'industrie et des banques, voeu d'ailleurs énoncé en 91 par les patrons .au Congrès de l'Institut Destrée sur l'enseignement (contre la commission présidée au même Congrès par G.Fourez).
Comment en serait-il autrement de la part d'un gouvernement qui laisse se développer une grève de trois mois avec, depuis le départ, une seule intention: celle de la briser, coûte que coûte? Comment s'étonner de cet héritage PS de 88 qui commençait par un formidable déni public de démocratie - les promesses sur ;les Fourons en étant l'aspect le plus spectaculaire même si, derrière les Fourons, il y eut toujours plus que les Fourons: le destin de la Wallonie et celui de la démocratie? Comme en aurait-il pu être autrement ensuite, puisque, parallèlement à ce déni public de démocratie, s'en perpétrait un autre, cette fois secret, au cours duquel le PS troquait ses objectifs contre quelques dizaines de millions offerts par des marchands d'armes français et italiens?
Dès le soir du 1er mai 96, X.Mabille, faisant la comparaison entre le 1er mai 96 et le 1er mai 88 y insistait: la contestation de 96 était bien plus profonde et massive, mettant en cause tous les leaders du PS, y compris ceux récupérés comme ministres, après 91, comme J-M Dehousse et Van Cau. Les "affaires" ne doivent pas devenir l'arbre qui cache la forêt. Les malaises du PS ne seraient pas si énormes au cas où il n'y aurait pas eu le matraquage de jeunes à Liège au sortir d'une trémille, la chasse aux profs grévistes (un ministre de l'"Education" prescrivit aux élèves de les dénoncer!), s'ajoutant aux reniements de 88, aux mensonges sur Clabecq etc.
Nous sommes fort proches de gens qui - eux aussi considérés comme utopistes - soutinrent la proposition d'Y. de Wasseige de créer une sidérurgie wallonne. Comme pour l'idée de retourner aux urnes en 88, cette proposition d'un grand ensemble wallon rencontra le scepticisme des gens - y compris socialistes - incapables de croire en la Wallonie. Si de Wasseige avait été suivi, tous les problèmes ne seraient pas résolus comme par enchantement, mais la sidérurgie wallonne - Clabecq en particulier - n'auraient pas souffert comme on le sait.
Manifeste wallon: d'autres procédés PS
Nous qui fûmes si violemment opposés aux accords de 88, nous apprenons qu'ils étaient fondés en partie sur des tricheries. C'est seulement en 92 que nous avons appris, de la bouche de Marc Quaghebeur, la consigne donnée au PS, dès la publication du Manifeste pour la culture wallonne de ne pas en parler au sommet du parti .9 Au lieu d'éviter des débats certes délicats, le PS aurait mieux fait d'éviter de faire la sourde oreille à la démocratie en son sein ou en dehors de lui et de se couper de fait des syndicats au moment où, ceux-ci, comme on l'a vu à Clabecq, se réunissent quand même plus clairement qu'avant: Verts de la CSC, Rouges de la FGTB et même Bleus des libéraux.
Le Manifeste pour la culture wallonne ne pouvait qu'être rejeté par le sommet PS selon la logique qui le détournait des syndicats. Le projet du manifeste wallon de développer un enseignement donnant des repères aux enfants et aux jeunes fut considéré comme "nationaliste". Disons qu'il gênait la bureaucratie socialiste, affolée d'avoir à "choisir" entre "Bruxellois" et "Wallons", "communautaristes" et "régionalistes". En quoi - pour ne prendre que ces exemples - une meilleure mise en perspective de l'épopée sidérurgique wallonne (y compris en Suède où elle fut un des paradigmes de la modernité du pays dans les années 30), ou des incidents de Grâce-Berleur; serait-elle "nationaliste"? En quoi, une meilleure intégration des auteurs wallons à l'étude de la littérature française, des fabliaux du moyen-âge à Jacques Izoard, nuirait-elle à la citoyenneté en Wallonie? Et même à Bruxelles, ville plus concernée que n'importe quelle autre région du monde par ces repères-là, tout autant nationaux que civiques et culturels? Un projet culturel wallon, à développer dans l'enseignement, en redonnant une dignité et une fierté wallonnes équitables et fondées sur le vrai, n'est évidemment, absolument pas la condition suffisante d'un redressement républicain et socialiste. Mais il en est la condition nécessaire et nous le disons en pensant aux Bruxellois qui sont issus de nous, du travail de la Wallonie pendant 130 ans qui jeta les bases de la richesse matérielle de la Belgique et qui n'a pas été payé. Aux plus-values honteuses extorquées par les Dessy, Frère et Boël - des centaines de milliards ramassés par ces capitalistes depuis un "déclin wallon" pas perdu pour tout le monde - s'ajoutent les plus-values en capital symbolique extorquées par l'Etat monarchique belge. Joël Kotek est parvenu à dire, lors d'une émissions d' Arguments (22/2/96), que l'identité wallonne était faible et, une minute plus tard, qu'il craignait un "nationalisme wallon".
Si l'identité wallonne semble si faible, c'est en raison de tous les reniements du PS, de tous les bâtons dans les roues du mouvement wallon jetés par trop de Belgicains. L'identité wallonne est forte. Ce peuple est l'un des plus vieux peuples d'Europe. Riche de mille immigrations (Flamands, Italiens, Polonais, Espagnols, Turcs, Marocains, Algériens, Zaïrois, Allemands, Français...) et de mille émigrations ou "expansions" (Hongrie, Pologne, Suède, Allemagne, Hollande, Russie, Amérique, Afrique, Chine, Egypte), il possède plus d'atouts que quiconque à l'ouverture sur une Europe moderne et émancipée de l'argent des racismes et des intégrismes.
Nous n'avons pas encore réussi, sans doute à convaincre. Si nous évoquons les "bâtons dans les roues" qui nous furent jetés, ce n'est pas pour rejeter la faute sur un bouc émissaire. Nous n'en appelons pas à la haine de quelque "bouc" que ce soit, mais à combattre. Combattre des gens comme R.Lallemand ou Antoinette Spaak au Haut-Conseil de la Francophonie, parfaitement indifférents au fait que les cartes de la Francophonie mentionnent l'espace wallon, mais "oublient" de le désigner par son nom. Combattre des gens comme C.Picqué toujours prêts à décider de réductions budgétaires pour l'Institut Destrée ainsi que d'autres associations culturelles wallonnes. Le Manifeste pour la culture wallonne était survenu à une époque de grand dynamisme, et même d'emballement, de créations diverses en Wallonie, se référant enfin, dans la plus grande autonomie du champ esthétique ou culturel, au pays wallon. L'essoufflement observé plus tard, nous l'attribuons àà l'abstention des socialistes wallons devant l'hostilité manifeste de la bureaucratie "communauté française", dirigée, de Merry Hermanus à Henri Ingberg, par des gens hostiles au projet culturel wallon. Sans subsides publics, la vie culturelle est aujourd'hui devenue difficile sinon impossible. On parle beaucoup de l'étouffement des initiatives par la bureaucratie socialiste. Elle a tué, directement ou non, quelqu'un comme Andrien. Elle a tué le dynamisme culturel wallon de 1980 à 1985. Plus subtilement, des créateurs ont été effrayés par un "Manifeste pour la culture wallonne" qui, interprété bureaucratiquement, aurait substitué, à la dictature francophone actuelle, une dictature wallonne. La Wallonie souffre de la première et n'a nul besoin de la seconde. Mais le PS, habitué à régler tout par décret, est sans doute aussi incapable de relancer le développement culturel que le développement économique et social.
Ce qui s'est développé en termes de culture de Wallonie - oeuvres et analyses -, s'est développé, soit de manière indépendante, non seulement du PS, mais même parfois de son "monde" ou, alors, est porté par des personnalités indépendantes ou plus proches du syndicalisme - les analyses de L.Genicot, M.Quévit (au départ), B.Francq, Denise Van Dam, S. Deruette, Ph. Raxhon, P.Germain, F.Bismans, P.Lebrun, Ph. Destatte, J. Pirotte, Michèle Libon, Chantal Kesteloot (etc.), les groupes, Fondation wallonne, Fondation Baussart, Groupe Goupil, Fondation A.Renard, Eglise et Wallonie, Manifeste "Choisir l'avenir", Union Culturelle Wallonne, Musée de la Parole, Maison de la poésie, Centre Dramatique Hennuyer, Manifeste pour la culture wallonne, Institut Destrée (heureusement pluraliste), notre revue "TOUDI"... les oeuvres avec les Dardenne, Denis, Andrien (même si...), Beaucarne (idem...), Servais, Comès, Louvet, Poelvoorde, Van Dycke, Jacqmin, Meyer, Binamé, Detrez, A.J. Dubois, Michel, Haumont, Izoard, Savitskaya, etc.
Nous devons aussi nous en prendre à nous-mêmes. Il nous faut nouer des rapports féconds avec la France, apprendre les langues, consolider nos autonomies, nous unir à Bruxelles par un contrat clair. Mais il nous faut aussi un enseignement qui développe notre personnalité car sans personnalité nationale, la citoyenneté, l'attachement à la République, à la laïcité, la rencontre des autres ne sont que songe-creux. À cela, le PS, à l'instar de tant de bureaucraties wallo-bruxelloises - des partis, mais aussi l'enseignement communautaire, les universités bien souvent, la "Ligue des Familles", une grande partie des dirigeants de la presse et de l'édition sans oublier la télé et la radio - préféra sa propre stabilité. Il est cependant impossible de construire la Wallonie et Bruxelles sur la base d'un contrat où, pour éviter tout ennui, on nie purement et simplement la question nationale et la personnalité de la Wallonie. Rien qu'en parler gène: quelle xénophobie de l'intérieur!
Une social-démocratie "perinde ac cadaver"
La Social-démocratie intègre un système économique en un système politique, Elle ne s'exprime pas seulement par le PS mais aussi par d'autres partis, considérés comme "de droite". Basée sur la démocratie libérale et le suffrage universel, elle repose sur le rapport de forces créé en 1945 qui a modalisé les rapports sociaux ultérieurs et figé le débat politique, non plus sur la nature de la société à choisir, mais sur des modulations de l'économie sociale de marché. Le pacte social de l'après-guerre institua un régime impossible à modifier. C'est peut-être ainsi qu'il faut comprendre que le renardisme a échoué non pas dans sa version institutionnelle (fédéralisme), mais dans version anticapitaliste. Ce réformisme radical allait sans doute trop loin (rien que sur le plan culturel, on n'a pu en tirer les conclusions).
La social-démocratie se traduit par la marginalisation plus ou moins rapide des partis qui se présentent comme révolutionnaires ou radicalement réformistes.. Le débat politique ne se construit plus autour de la société à promouvoir, mais sur l'aménagement du régime en place, sur les petits leviers chers au président d'un PS fatalement agonisant, ces leviers censés, au départ, améliorer le sort des groupes sociaux qui constituent les bases électorales des partis en compétition. A ces "petits" leviers, le PS d'Onkelinkx a préféré les "grands" leviers de l'exclusion brutale du circuit du travail: il y a peu de différence entre Clabecq, l'enseignement et Renault. Même pas l'origine partisane: le patron de Renault fut au pouvoir PS en France.
La Social-démocratie visa à accroître le contrôle de l'Etat sur le marché, tandis que la droite proposa de diminuer le rôle de l'Etat et les prélèvements obligatoires. Mais la discussion se réduisit à quelques % du PIB, l'essentiel revenant aux détenteurs de capitaux: comme nous l'avons vu plus haut, dès 1980-1990. Il n'est pas question de toucher aux piliers du système: la démocratie libérale, la liberté du marché et la sécurité d'existence assurée par la Sécurité sociale; dans ce contexte, le Débat devient d'autant plus vite une discussion de techniciens que le système - complexe - mis en place suscite des questions inédites au plan de la gestion publique. On passe ainsi du politique-citoyen au politique-technicien, de Defuisseaux à Spitaels. Là encore, comme on peut voir que les partisans du "possible" se sont trompés car cette prudence débouche sur la faillite bien plus que n'importe quelle audace qui, même ratée - le renardisme de 61 par exemple - continue à faire rêver et fera de nouveau agir (même si les propositions en sont à revoir techniquement).
Ainsi, peut-on comprendre que la social-démocratie crut devoir se présenter comme (bons) gestionnaires du fameux "possible" plutôt que comme promotrice d'utopie. Puisque l'utopie est réalisée: les gens ne meurent plus de faim et de froid en Wallonie (ils meurent de dépression nerveuse et de perte du sens, ce qui est plus grave). Les conditions de travail sont réglementées et les accidents de travail se raréfient. La social-démocratie a cru avoir atteint son objectif historique, qu'elle ne devait plus que gérer, et, éventuellement, étendre ou, au pire, défendre contre les libéraux voulant étendre la sphère du marché.
Le système social-démocrate est figé, déjà mort
Le débat politique n'est pas seulement devenu sans objectif, il est aussi sans passion, sans réel enjeu. L'engagement des citoyens envers ce système n'est dès lors plus perceptible que comme un consensus mou, plutôt réactionnaire, autour de l'acquis, du traditionnel. Il suffit de voir des responsables socialistes et des militants débattre, comme on l'a vu au "Faire le point" du dimanche 23 février dernier. Même les pieds mis dans le plat par Happart en devenaient plats tellement le débat était plat avec une présidente du "mouvement" des "jeunes" "socialistes" (trois mots, trois mensonges).
Ce système, rigide comme la mort, est menacé de l'extérieur, par les délocalisations, les paradis fiscaux et le dumping fiscal. La globalisation de l'économie et l'unification européenne tendent à rendre techniquement impossibles les transferts basés sur des prélèvements obligatoires, puisque les coûts du travail doivent tendre à s'égaliser sur un marché unifié et que les capitaux se localisent là où ils sont le moins taxés.
Laissant le contrôle de la décision économique à la sphère marchande, la social-démocratie a laissé s'étendre celle-ci à tous les domaines de la vie publique et privée. Le marché est, partout, parce que tout est marchandise: l'éducation, les hôpitaux, la famille et même les prisons. Le marché n'a en effet pas d'autre logique ni effet que son extension même. 10
Faute d'avoir pris en compte l'extension nécessaire de la sphère marchande, le régime social-démocrate - les autres partis qui le soutiennent comme le PSC sont également menacés - se voit aujourd'hui obligé de laisser au marché des pans entiers de sa sphère de contrôle, perdant ainsi la cohérence de son fonctionnement. Cette perte se traduit avant tout par des déséquilibres financiers, liés à la fois à l'érosion des recettes fiscales et à la pratique "privatisation des profits et collectivisation des pertes": le marché laisse à l'Etat tout ce qui coûte et prend en charge tout ce qui est rentable.
Cette évolution économique débouche sur l'agonie du PS, empêtré dans sa logique de gestion - et d'occupation - du régime. Mais la menace pèse sur d'autres partis. Il lui devient aussi difficile d'assurer la continuité technique du système que d'en sortir, comme en témoigne Robert Tollet: « La gauche est confrontée à son rapport au corps social, dont la fragmentation provoque une autre fragmentation dans les choix politiques. de ce point de vue, au risque de faire hurler, nous avancerons l'idée que le plan global va à contresens, dans la mesure où il constitue une tentative de resocialiser les équilibres en abordant les problèmes dans leur ensemble. C'est en ce sens qu'en nous confisons, sans triomphalisme, la présence d'un pilote dans l'avion: celui-ci ne vole pas sous pilotage automatique, et l'uniforme de la compagnie d'aviation reste de couleur social-démocrate. » 11
L'échec en 95 de la rupture happartiste
J.Happart a tenté de sortir de cette logique en mars 1995, à la veille des élections de mai, en voulant présenter des listes dissidentes. Mais il y a renoncé, et ce renoncement représente l'échec d'une tentative de sortir de la social-démocratie, pourtant mourante.
Le mouvement "Wallonie Région d'Europe" s'enlisa peu à peu, après avoir représenté, comme en avril 88, par exemple, peu avant l'abandon des Fourons, l'un des grands moments du mouvement wallon. Parlant de ce congrès Jules Gheude écrivait en 1989: "Nous avions bien sûr tenu à être présent, le 16 avril 1988, dans la salle des fêtes de l'Hôtel de Ville de Charleroi, trop petite pour contenir les quelque deux mille participants au congrès "Wallonie, Région d'Europe". Pourquoi le cacher? Nous en sommes revenus avec un goût de déception dans la bouche. Et avec le sentiment que l'on était passé à côté d'un grand moment. Etait-ce si difficile pour les quatre rapporteurs - Jean Pirotte (culture), Raymond Yans (environnement), Yves de Wasseige (économie) et Anne-Marie Strauss (politique) - d'éviter le ronronnement fade d'argumentations tant de fois entendues dans les milieux wallons. Car pour la première fois peut-être depuis le fameux Congrès national wallon de 1945, les francophones nous paraissaient bénéficier des conditions idéales pour exercer une pression maximale sur la Flandre et mettre clairement celle-ci devant ses responsabilités (...) Cette situation, José Happart la connaissait mieux que quiconque. A Charleroi, pourtant, il se voudra modéré en lançant un "oui au dialogue avec la Flandre mais sur un pied d'égalité". Bien sûr, il y eut les cris répétés de "Fourons wallons!", les drapeaux rouge et or agités avec fièvre, les mises en garde contre toute solution inacceptable, Mais, pour reprendre l'expression du journal Le Soir, José Happart n'a pas voulu "casser la baraque à Dehaene". C'est à une conclusion identique qu'aboutiront d'ailleurs les observateurs flamands, eux qui avaient prêté tant d'attention à ce congrès (...) Seul le deputé Paul-Henry Gendebien avait tenu le juste langage, celui en tout cas dans lequel les congressistes se reconnurent le mieux, car il avait le mérite de poser le véritable enjeu: "Demeurant inébranlablement à tes côtés, les Wallons te disent: Merci, Monsieur le Bourgmestre!". En laissant libre champ à Guy Spitaels, José Happart a en fait commis une imprudence, dont il ne va pas d'ailleurs pas tarder à se mordre les doigts." 12
A force d'éviter de commettre des imprudences, J. Happart, à l'instar du PS, en oubliait l'audace sans laquelle rien se crée. Le congrès "Wallonie Région d'Europe" du 31 mars 1990 qui devait proposer la suppression de la Communauté française, certains d'entre nous auraient souhaité qu'il soit l'occasion d'une réflexion sur la République. Une nouvelle fois, prudemment, José Happart se contenta d'annoncer la célébration en juillet de l'incident de Grâce-Berleur. La Libre Belgique le reprenait vertement le mardi suivant en décrétant qu'Happart, était allé "un pas trop loin". Le 4 avril, on apprenait que le roi, contre toute la tradition de la monarchie parlementaire, refusait de sanctionner la loi libéralisant partiellement l'avortement.
Une prise de position ferme du congrès "Wallonie Région d'Europe" sur la monarchie aurait provoqué une déstabilisation extraordinaire de la Belgique. Le même manque d'audace marque la tentative de sécession du PS en 95. Ne refaisons pas l'histoire après coup! Il n'est pas si facile d'exercer des responsabilités politiques. Happart n'est pas une poule mouillée. Mais en 1988, en 1990 et en 1995, à force de ne pas vouloir aller trop loin, Happart n'a pas été assez loin. Et, en tant que Wallons, en tant que Wallons minés ou menacés par le chômage, dans une Wallonie en plein recul, nous en payons les conséquences.
Nous n'avons jamais voulu donner de leçons mais laisser se lever et s'éclater toutes les révoltes. Quel n'est pas parfois notre désespoir de voir les Wallons faire preuve de ce réalisme qui prétend distinguer le possible de l'impossible. Alors que tous ceux qui créent, agissent et marquent le font, parce qu'ils ne savaient pas que c'était impossible!
L'échec de la scission de 1995 doit aussi se comprendre à travers les difficultés et les contradictions du système lui-même. On peut rêver de ce qu'aurait pu être le recours d'un José Happart qui serait aujourd'hui un socialiste hors du PS. La social-démocratie était condamnée à mourir de son immobilisme, incapable de résister à l'extension de la sphère marchande comme de rompre avec son pacte fondateur, qui garantit le maintien d'une sphère marchande autonome.
De nouvelles perspectives
Le "plan pour l'emploi" de Francis Bismans 13 qui, dans la sphère économique, réexplore les possibilités du projet socialiste pour une réorientation de la politique économique, représente une des alternatives sur lesquelles il faudra se pencher demain. Ce serait plus utile que de rêver de nouvelles constellations politiques aux doux noms d'arbres méditerranéens qui ne sont que des fards sur la vieille social-démocratie pour y "réparer des ans l'irréparable outrage". Tant dans la sphère économique que politique, l'aggiornamento du projet social-démocrate est devenu impensable. Aux lendemains des "marches blanches", des "marches multicolores", à la veille de la "marche contre les menteurs", nous n'avons plus besoin de partis qui défendent nos acquis - qu'on devrait plutôt nommer, des conquis. Après tout, le PS a lentement émergé d'une longue et lente mutation de la civilisation au 19e siècle. Il est le produit de luttes menées longtemps, pour reprendre le mot de Malraux, "les mains nues".
Les luttes syndicales classiques d'aujourd'hui, qui n'ont rien perdu de leur justification, qui réunissent mieux les syndicats qu'autrefois, le PS les combat. Sans le PS, ce rôle sera de toute façon joué par la droite parlementaire. On n'a plus guère besoin du PS sur le plan, par exemple, de la lutte contre le racisme, les associations de citoyens, l'esprit public en Wallonie comme en France, sont à même de les combattre plus efficacement, y compris les socialistes qui sacrifient subtilement à la xénophobie.
Quand on lit dans The Economist 14 que Mrs Albright trouve que l'OTAN a eu d'autres mérites que d'avoir contenu l'URSS et, par exemple, celui d'avoir "dénationalisé" les défenses nationales, on n'a pas envie de se révolter par amour des armées nationales. Mais on comprend que l'effet des politiques néolibérales, c'est-à-dire des politiques américaines dans tous les domaines, c'est, effectivement, de dénationaliser. Le capitalisme est impérialiste (comme on le dit un jour, même à la Société Générale de Belgique). se moque de la concurrence qu'il supprime par la force ou la violence s'il le faut. Cela dérange le capitalisme américain de ne pas pouvoir vendre ses produits vraiment absolument partout dans le monde. Et comme le cas singulier d'une production culturelle comme le cinéma le montre bien, aucun domaine ne semble devoir échapper à la logique marchande. Comme les nations, réceptacles de la démocratie, sont un obstacle au capitalisme (Gellner n'a rien compris!), il faut détruire les nations, les services dits "publics" conçus pour la Nation toute entière au sens républicain, c'est-à-dire en ce compris les récents habitants (l'Institut Destrée leur propose le droit de vote). 15
Les nations européennes se précipitent vers leur Union comme autrefois vers leurs conflits en 1914. Dès 1989, Pascal Zambra expliquait: "L'Europe qui fascine en tant qu' "Etat" (supposé) n'existe absolument pas. c'est-à-dire que c'est une Europe où les classes dominées ne sont pas du tout partie prenante. Avec tout ce que cela suppose d'un point de vue culturel, social et les compromis institutionnalisés portant sur ces matières: pacte scolaire, législation sociale, appareil sanitaire etc. L'Europe, cette belle idée libérale, pose au mouvement ouvrier et progressiste le même problème que posait celui de l'Etat au 19e siècle par rapport au prolétariat et sa volonté de reconnaissance en tant que partenaire (même piégé par le réformisme). Cette Europe qui n'est qu'une zone de libre-échange (...) est formée de pays qui ont suivi plus ou moins le même modèle de développement, disons "keynésien", ce qui implique l'existence d' "accords conflictuels" entre Etat, patronat et syndicat. Mais ces accords, qui ne sont pas transposés sur le plan européen, sont eux-mêmes en crise. Ce modèle de développement en est arrivé lui-même à ses limites économiques, sociales et culturelles. Ces nations ne savent plus quels compromis passer en leur sein. Or elles se précipitent dans le vide d'une "Europe" où les inégalités sociales (ouvrier portugais et ouvriers allemands par exemple) et économiques (la Calabre est sept fois moins riche qu'Hambourg) sont si énormes que les compromis déjà défaillants au niveau national, apparaissent comme impensables au sein de la CEE pour l'instant." 16Et de citer Lipietz: "Les partisans de cette fuite en avant, incapables de penseur leurs propres projets, n'ont en réalité qu'un schéma inconscient: organiser à l'échelle européenne la lutte sans régulation de tous contre tous..." 17
Nous restons sceptiques face à la "rénovation" du PS. L'entreprise nécessite bien plus qu'une simple "lessive". C'est toutes les politiques suivies, par pratiquement tous les gouvernements européens qui sont à remettre en cause et cela, un parti de gauche comme l'Olivier en Italie ne le fait pas. Il faut repenser sur d'autres bases le projet européen, non seulement sur le plan institutionnel comme le proposent des gens tels qu'Habermas, Thibaud ou Ferry, mais aussi au plan des réformes économiques. La monnaie unique européenne, qu'elle se fasse ou non, sera un échec parce qu'elle accentuera encore les pouvoirs des banques, centrales ou non, sur les économies et l'emprise d'institutions non-contrôlées démocratiquement sur l'Europe en général et l'Europe de ses nations en particulier. Pour nous, Wallons, le problème de la démocratie de cette Europe est déjà réglé puisque personne ne nous a consultés sur son opportunité, l'Etat belge domine par le CVP nous y ayant conduits sans que nous y puissions quoi que ce soit, à travers le PS encore fort d'hier, le PS cadavérique d'aujourd'hui et peut-être le douteux PRL de demain.
Il n'y aura pas rénovation du PS parce que la social-démocratie classique est condamnée. Il reste des syndicats relativement puissants et qui sont bien forcés de se lier aux nouvelles associations car ils ont maintenu une autonomie certaine vis-à-vis de ce qu'Habermas appelle l'Argent et le Pouvoir, deux des trois ressources qui, certes, font fonctionner les sociétés modernes. Mais qui ne le peuvent pas sans la troisième: la solidarité 18
Comme le PS, ainsi que les autres partis ayant participé au pouvoir, ont perdu leur autonomie vis-à-vis de ces "ressources", il faut chercher le salut dans les associations, les agrégations, les concaténations nouvelles de citoyens se créant aujourd'hui, des syndicats rouges, bleus ou verts aux comités blancs. C'est de la que viendra le salut. Il sera "national" parce que les citoyens en Belgique s'associent depuis 1830 non sur la base étatique belge, mais sur la base nationale flamande et wallonne/francophone. D'où l'importance d'une culture wallonne qui éclairera ces combats et ces créations à venir. Sur les ruines du PS et des autres partis, on pourra reconstruire. Tous ont, depuis longtemps, comme nous le disions avec Havel dans le n° précèdent, oublié "la vie dans la vérité", nié la démocratie et fui la responsabilité du développement de la Wallonie.
Populus
- 1. (F.Bismans et F.Kinet, Le vote de décembre 87 en notre histoire, in TOUDI, n°2, 1988.
- 2. Voir République, n° 38, juin 1996 Le plus beau 1er mai de notre histoire
- 3. TOUDI n° 4, p. 96.
- 4. Le Point estime à 10.000, les jeunes Français des régions assez proches de Wallonie pour s'y rendre, qui utilisent malgré tout cet enseignement.
- 5. Liège, Charleroi, le Centre et le Luxembourg représentent 51,2 % des militants wallons du PS en 1988 ( La Libre Belgique du 1/3/97).
- 6. Discours reproduit dans la préface du n° 3 de TOUDI, 1989.
- 7. Voir La Libre Belgique du 1er mars, p.2. Nous avons retiré des 142.154 les 12.850 Bruxellois.
- 8. ) TOUDI 4, 1990, p.96).
- 9. M.Quaghebeur au colloque "La Wallonie et ses intellectuels" organisé par TOUDI, les CM, PEC et le Club Chavée novembre 92.
- 10. Voir par exemple Logiques marchandes et action publique in Contradictions, n° 64, 1991.
- 11. G.Grimberg et R.Tollet, Un avis depuis la cabine de pilotage dans Y a-t-il un économiste (socialiste) dans l'avion?, in CM n° 196, décembre 94, pp 129-142.
- 12. Jules Gheude, Fourons. De L'erreur à l'erreur, Les Éperonniers, BXL, 1989, pp 177-178.
- 13. F.Bismans, Un plan pour l'emploi in CM n° 196, décembre 94, pp 143-169.
- 14. The Economist du 17 février 1997
- 15. Wallons d'ici ou d'ailleurs, Institut Destrée, Charleroi 1996.
- 16. TOUDI n°3, pp 44-45.
- 17. A. Lipietz, L'Europe impensée, revue M avril 1988.
- 18. J.Habermas, La révolution d'après-coup in TOUDI n° 4.?La Revue Nouvelle a consacré un numéro au PS début 1995.