Pauvres Etats-Unis, si loin de 1786 et si près du Texas
Professeur honoraire à l'Université d'Anvers, notre ami flamand Ludo Abicht a derrière lui une longue et prestigieuse carrière comme professeur dans de multiples universités américaines. Nul mieux que lui n'est à même de porter ce jugement sur les USA de à la fois de l'intérieur et en sympathie pour ce pays .
La première chose qui frappe un visiteur étranger, ce sont les drapeaux américains partout arborés et partout plaqués. Vous ne pouvez pratiquement pas ne pas les voir : sur les vitrines, les autos, les camions, les T-Shirt, les shorts et les souliers, le long des autoroutes et en dimensions géantes devant les églises et les kots à hamburgers, souvent avec le texte: «Don't mess with us », une version nouvelle du vieux « Don't mess with Texas. » (...) ou, moins agressif mais tout aussi patriotique, « United we stand » (...).
« Ce n'est rien à côté de l'an passé », me dit mon ami Andrew Winnick, vice-recteur de la California State University à Los Angeles, « à l'époque on ne voyait plus rien d'autre, ici et dans tout le pays, que le rouge-blanc-bleu. À l'époque vous étiez déjà suspect si vous n'aviez pas de drapeau arboré à la fenêtre ». Le sens de tout cela est clair: le 11 septembre 2001, la population américaine a été touchée dans sa « conscience de soi » comme probablement elle ne l'a encore jamais été et elle a réagi spontanément et collectivement. Dès lors tout, mais alors tout! fut considéré comme permis pour empêcher le renouvellement d'un tel crime. La vision simpliste du monde en noir et blanc qui est traditionnellement un élément central de l'idéologie de la droite conservatrice, fut soudainement avalisée par une majorité de citoyens américains. La lutte de la bonne Amérique démocratique et bénie par Dieu contre les forces du Mal, une manière de voir qui s'était déjà répandue depuis le début de la Guerre froide, devint visible et tangible dans la désolation du Ground Zero à New-York. Le Président Bush n'eut en rien besoin de modifier son message politique. Et alors que lui et son équipe s'étaient fait des soucis sur la baisse de sa popularité avant le «11/9 », il est peut-être devenu le président le plus populaire de toute l'histoire des États-Unis. De telle manière qu'à peine quelques élus démocrates (et même un seul sénateur, décédé tragiquement il y a peu, Paul Wellstone), se risquent encore à faire quelques critiques sur la politique étrangère. Avec la conséquence prévisible que les démocrates ont perdu les élections intermédiaires de novembre 2002 et que Bush et les républicains disposent maintenant de la majorité dans les deux Chambres. Tous les thèmes importants comme la dégradation de l'environnement, le bradage de la sécurité sociale, les atteintes grandissantes à la vie privée et aux droits élémentaires, l'arrogance des fondamentalistes chrétiens et le fossé qui se creuse entre les riches et les pauvres ont été relégués à l'arrière-plan par la question de savoir si l'on était d'accord ou non avec une attaque massive sur l'Irak. Sur cette base, les démocrates avec leur hésitant « oui mais » devaient perdre la partie. Si la guerre commence, tout dépendra de la durée de celle-ci et du total des victimes américaines, exactement comme cela fut le cas durant la guerre du Vietnam: dès que la guerre sembla être perdue et que de plus en plus de cercueils s'envolèrent vers le pays, le vote se modifia chez les citoyens ordinaires et la politique dû tenir compte de cette lassitude de la guerre. Mais nous n'y sommes pas. Le mouvement de la paix, qui, le 26 octobre étonnamment, est descendu dans la rue, mais qui n'a encore que peu ou pas d'influence sur l'opinion publique ou le gouvernement, a ses propres problèmes. Pour commencer les ennemis de l'Amérique - d'Osama Ben Laden et d'Al Quaeda à Saddam Hussein - ne sont pas des combattants de la liberté qu'on peut idéaliser comme ce fut le cas par exemple avec Che Guevara ou le Vietcong. Et de toute façon, il est apparu que l'ancien mouvement pacifiste a de temps à autre soutenu des hommes et des organisations qui avec le temps sont apparus comme aussi peu démocrates et humanistes que leurs adversaires « impérialistes ». Ainsi on doit être idiot ou de mauvaise volonté pour se distancier des manifestants étudiants chinois et des boat-people d'Asie du Sud-Est en les voyant comme des agents de la CIA poursuivis par les « forces du progrès ». Le mouvement pacifiste américain veut éviter cette fois, et même éviter de donner l'impression, de se tenir du côté de Saddam ou d'Osama et c'est la raison pour laquelle il est beaucoup plus prudent que, par exemple, dans les années 60, à l'époque où nous nous déclarions naturellement solidaires avec les guérillas du tiers monde. Une opposition efficace à la guerre doit surtout venir d'hommes qui sont à situer au centre politiquement, d'Américains patriotes dont la plupart sont maintenant derrière Bush ou en tout cas qui ne sont pas encore prêts à se mobiliser contre sa propagande guerrière.
Provisoirement nous sommes donc confrontés, au début du 21e siècle, au fait qu'un pays dans le monde est assez puissant pour faire valoir presque partout ses intérêts économiques, politiques et idéologiques et avec le fait que ce pays est tombé aux mains d'une élite qui n'hésitera pas à tout faire pour garder ce pouvoir, comme cela est s'est vu lors des élections présidentielles de novembre 2000. Que cette élite dominante semble peu au courant de la situation dans le reste du monde, qu'elle soit ostensiblement acquise à des idées religieuses rétrogrades et qu'elle veuille revenir sur le plan social à la charité du 19e siècle est troublant. Ce qui est encore réellement plus troublant c'est que les grands journaux, les médias électroniques et la majorité des intellectuels aux USA réagissent si prudemment, comme s'ils avaient peur des répercussions (une chute de l'audimat et des rentrées publicitaires, des relations détériorées avec Washington et/ou avec les multinationales), ou comme s'ils étaient d'accord avec ces évolutions. Comment en a-t-on pu arriver là?
Bush, une carrière américaine
Nous devons nous garder des caricatures trompeuses. Ce n'est en effet pas difficile de rassembler un florilège des stupides et idiotes expressions de Georges W. Bush, comme entre autres The Bush Dyslexion de Mark Crispn Miller (2002), d'où il apparaît que « les importations viennent pour la plupart de l'étranger » ou que « le Canada est au nord le plus grand de nos voisins » etc. Miller insiste sur le fait que le mauvais anglais et le je m'en-foutisme intellectuel de Bush senior et junior sont surtout une sorte de condescendance aristocratique vis-à-vis des conventions, valables pour les gens ordinaires, et que cette attitude donne en même temps l'impression fausse, mais politiquement forte, que le président est un «gars ordinaire », un homme du peuple comme vous et moi. Miller ne croit pas tellement à une stratégie politique consciente mais à un heureux concours de circonstances pour le candidat, quelque chose qui en fait semble illustrer toute la carrière de GWB. Par ses parents, GW appartient à l'élite américaine de la côte Est, avec des racines dans l'aristocratie anglaise remontant au Moyen Âge et des liens avec tous les lieux importants des fortunes traditionnelles, mais une élite qui a su saisir à temps les possibilités énormes de profits dans l'extraction du pétrole au Texas.
La jeu de la lutte pour le pouvoir en Amérique, qui peut être décrit comme une rivalité entre les « Yankees » de la côte Est et les riches « Cow-boys » mal dégrossis du Sud-Ouest, le clan Bush appartient à une des toutes premières familles qui a pu unir ces deux groupes. Pour le dire autrement, le père Bush, bénéficiant déjà de l'éducation et de la respectabilité dues à ses origines, a été, grâce à ses relations, de la chance et une grande puissance de travail, à même de combiner tout cela avec une situation importante dans l'industrie pétrolière et par conséquent il a pu trouver sa place au sein de la classe dominante de ce Sud-Ouest en expansion rapide. Il est vrai que le fils Bush a grandi au Texas et qu'il peut apparaître comme l' « enfant du pays », grâce au dialecte texan dans lequel il s'exprime, ainsi que par la manière aisée, désarmante voire charmeuse avec laquelle il entre en relation avec chacun. Mais il a été envoyé dans les écoles les plus renommées de la côté Est, respectivement les universités de Yale et de Harvard, où son grand-père et son père avaient déjà été étudiants. Cela lui permettra d'ailleurs d'entretenir des liens étroits avec les milieux des dirigeants financiers et industriels qui seront toujours prêts à le soutenir dans ses ambitions politiques et économiques. Il avoue même qu'il a passé plus de temps avec ses camarades de clubs que dans les salles de cours. Ce choix d'une vie estudiantine débridée explique en partie son rejet des snobinards intellectuels, à savoir les critiques de gauche, les bavards et les pessimistes. Lorsque ces «snobinards » ont protesté en masse contre la guerre du Vietnam, le jeune Bush s'abstint, affirmant qu'il n'avait pas d'opinion sur cette guerre. Lorsque, ses études terminées, il risqua d'être embarqué pour le Vietnam, il s'engagea dans la Garde nationale où il suivra, loin de tout danger, des cours de pilote d'avion. Il n'est pas établi que son père ou d'autres amis influents lui aient procuré cette élégante façon de se planquer, mais tout indique que la procédure pour y parvenir a été exceptionnellement rapide pour l'époque. Ce cas de figure, dans lequel Bush apparaît à nouveau comme un chançard, sera si souvent rappelé que de nombreux commentateurs et biographes parleront plutôt de «fortunate son » que d'heureux hasard. Il découle de tout ceci que Bush junior considère cette heureuse suite de circonstances comme un privilège de naissance et qu'il a pu saisir à pleines mains les chances qui lui étaient offertes. Après son service militaire dans la garde nationale et la fin de ses études supérieures à Harvard (MBA, « Master in Business Administration »), il tentera à son tour de faire fortune dans l'industrie pétrolière. Mais l'époque des grands profits était apparemment révolue et il parvint tout juste à garder la tête hors de l'eau grâce à l'injection de capitaux importants venant de personnes qui, soit ont de bonnes relations avec son père, soit misent sur sa carrière qui s'annonce prometteuse. En 1989, il parvient à rassembler les fonds nécessaires pour acheter les «Texas Rangers », une équipe de base-ball très populaire. Se faisant ainsi connaître du grand public (des électeurs) du Texas, il peut dès lors sortir de l'ombre de son illustre père et entamer sa propre carrière politique. En 1994, à peine cinq ans plus tard, il devient le challenger républicain de la gouverneure démocrate, la populaire Anne Richards. Au cours de cette campagne électorale victorieuse, il se révèle comme un stratège politique particulièrement habile - « make no mistake » -. Il s'entoure d'une équipe de collaborateurs dirigée par le conseiller froid et ultraconservateur Karl Rove qui est toujours à ses côtés. Ainsi, c'est très typique de sa méthode, Rove n'hésitera pas, et ceci de manière habilement distincte des messages «officiels » de la campagne , à marquer des points sur ses adversaires en lançant contre eux des attaques personnelles ignobles propagées par des organisations sympathisantes, mais, de fait, entièrement contrôlées par l'équipe de Bush. Ce qui a pu souvent être prouvé après les élections, mais qui s'y intéresse encore alors ? En 1998 le gouverneur Bush est réélu sans beaucoup de difficultés. Déjà les médias parlent alors de la course à la Maison Blanche en 2000. Pour se faire une idée de ce que sont les détenteurs actuels du pouvoir à Washington, il est nécessaire d'énumérer les étapes de la stratégie électorale de Bush junior. à nouveau gouverneur de Texas et (presque) président (chacun de ces points a été développé en détail dans un livre de J.H.Hatfield).
D'abord prendre le soin de gagner avec une majorité confortable dans le Texas. C'est uniquement de cette façon que le parti républicain peut soutenir votre candidature à la présidence. Assuré de la majorité du vote des Blancs (et parmi ceux-ci les chrétiens fondamentalistes, les magnats du pétrole, et le monde des affaires), vous devez surtout tenter de gagner le vote des Hispaniques. Ainsi votre image de président de tous les Américains commence à s'affirmer. Il faut vous soucier ensuite de l'élection d'un dauphin comme gouverneur républicain du Texas. Ainsi le parti est rassuré sur la suite des choses si vous allez à Washington et ne vous contrecarrera pas. Il faut vous préoccuper aussi de l'élection de votre frère Jed comme gouverneur républicain de Floride. Ainsi vous avez déjà gagné les voix du Texas et de la Floride pour les prochaines élections présidentielles.
Cela n'a peut-être jamais été formulé ainsi, mais c'est très précisément ce que George W. et son équipe ont fait, de tout quoi il résulte qu'il ne faut pas sous-estimer cet homme. Cela vaut non seulement pour ce qui est de ses liens avec les fortunes traditionnelles ou plus récentes, mais aussi pour son patriotisme (probablement sincère), pour son habileté à trouver et à mobiliser des partisans au cœur du parti démocrate (malgré sa fidélité inconditionnelle à la droite du camp républicain), mais encore plus peut-être pour ses relations avec les chrétiens fondamentalistes organisés, ce qu'on appelle la «Christian Right ».
La religion comme politique
Selon sa biographie officielle, Georges Bush s'est converti en 1985 sous l'influence du pasteur Billy Graham, en optant pour une vie vraiment chrétienne. Sans preuve du contraire, il n'y a aucune raison de mettre en doute cette conversion ni sa décision de ne plus boire une goutte d'alcool lorsqu'il prit conscience qu'une telle dépendance pourrait être fatale à ses ambitions politiques. En tout cas, cette « renaissance » religieuse lui permet de combler le fossé entre l'aile conservatrice « country club » des républicains et la droite chrétienne « Christian Right » qui, dès lors, lui apportera un soutien inconditionnel. Bien que des chrétiens fondamentalistes tels que John Ashcroft fassent partie de son cabinet, il est inexact d'affirmer que le président Bush soit à la remorque de ceux-ci. On a plutôt l'impression que ses prises de position sont loin de satisfaire ces fanatiques, mais qu'il sait fort bien que leur base électorale est trop limitée pour la sauvegarde de sa position politique nationale et qu'il devra louvoyer sur un certain nombre de points. Ainsi, comme gouverneur du Texas, il n'a pas supprimé la loi autorisant l'IVG, mais il y a apporté tellement de restrictions que le recours à celle-ci est pratiquement impossible pour les jeunes filles pauvres et les allocataires sociaux. De même, il n'abolira pas la séparation constitutionnelle entre l'Église et l'État qui est finalement l'un des piliers de la République américaine. Cependant, il ne laisse passer aucune occasion de souligner le caractère profondément religieux (et surtout chrétien) de l'American way of Life. La vision couramment répandue en Europe qu'avec Bush junior un fondamentaliste est arrivé au pouvoir, n'est que partiellement exacte, malgré le fait que les fondamentalistes le considèrent comme leur président et le soutiendront inconditionnellement (même si c'est parfois avec certaines réticences). Quant à la vision des États-Unis en tant que nouvelle Terre Sainte, Bush et les fondamentalistes sont sur la même longueur d'onde. Ceci explique aussi les accents religieux de sa campagne contre l'axe du Mal, avec lequel aucun compromis n'est possible. Il s'agit là bien sûr d'une représentation du monde irrationnelle dans laquelle par exemple, un ennemi mortel du fondamentalisme musulman comme Saddam Hussein, est, sans plus, assimilé à ces mêmes fondamentalistes. Cette confusion lui importe peu dans son combat contre le terrorisme.
Le fait religieux joue également un rôle déterminant dans le domaine de la sécurité sociale : Bush veut clairement remplacer au maximum la sécurité sociale « laïque », un droit démocratique et humain, par l'appel à la charité inspirée de la religion, politique qui correspond à son idéologie du « conservatisme charitable » - conservatisme de compassion - dans laquelle s'accordent capitalisme néolibéral et charité privée organisée par des institutions religieuses ou émanant de particuliers. Que ce soit l'État qui, même de façon indirecte, payera pour cette charité contrôlée par le secteur privé ne semble pas repérsenter d'inconvénient pour Bush et il y a trop peu de responsables religieux qui aient démasqué et dénoncé cette régression dangereuse vers le 19e siècle.
Avec ce qui précède, le gouvernement Bush détricote rapidement la sécurité sociale américaine déjà si faible, celle qui devait rendre supportable le sort des pauvres et des démunis depuis le New Deal de Roosevelt. Chacun aux États-Unis et ailleurs étant tellement obsédé par la possibilité d'une guerre au Moyen Orient, il est probable que ce détricotage social aura comme résultat une société fondamentalement inégalitaire qui s'intégrera dans la cadre de l'économie que décrit le commentateur Paul Krugman (The New York Times Magazin, 20 octobre 2002) : éliminer les classes moyennes et élargir l'écart entre l'extrême richesse et la pauvreté toujours croissante.
Cette « compassion » répétitive qui va apparemment de pair avec la défense de la pratique de la peine de mort, comme l'indique son attitude en ce domaine en tant que gouverneur du Texas, ne peut que choquer les personnes qui voient dans l'enseignement de Jésus-Christ, miséricorde et amour, tandis que le Jésus des fondamentalistes américains ressemble plus à l'autoritaire - voire fasciste - «Christ-Roi» des années trente. Qui veut comprendre Bush doit écouter attentivement les télé-évangélistes tels que Pat Robertson et Jerry Falwell, pour qui la violence contre les cliniques pratiquant l'IVG, ainsi que l'exécution d'handicapés mentaux sont en accord avec l'évangile qu'ils prétendent annoncer.
Si loin de 1776
Heureusement, les États-Unis sont autre chose que ce Bush junior et ce que son équipe veulent en faire. Cette République est finalement le résultat d'une révolution réussie contre le colonialisme et le fédodalisme britanniques, avec une Constitution qui a été un modèle pour le reste du monde, ainsi que l'inspiratrice de réformes qui, sur le plan politique, sont toujours progressistes et pluralistes. Le fait est que les grands mouvements démocratiques, depuis les luttes contre l'esclavage, pour l'égalité des droits en faveur des femmes, en faveur des non-blancs et des homosexuels, jusqu'à l'écologie sont d'origine américaine, le fait que tous les mouvements d'opposition internes, se réfèrent à cet esprit de 1776, sont une preuve que Bush et les siens ne sont pas les vrais États-Unis mais que nous sommes ici face à une régression vers un système néo-féodal pré-révolutionnaire et théocratique.
Autrement dit les vrais « anti-américains » sont aujourd'hui ceux qui ne se dressent pas contre Bush et son élite conservatrice. Les Européens conservateurs et réactionnaires, qui proclament à tout moment « Nous sommes tous Américains », soit ne connaissent pas l'histoire sociale des Etats-Unis, soit veulent nous persuader que Bush avec sa victoire électorale usurpée et son arrière-ban de magnats du pétrole, de prédicateurs et de fabricants d'armes représente « l'Amérique ». C'est notre devoir, en solidarité avec l'opposition progressiste américaine qui est en progrès constant, de dire qu'ils se trompent.