Plan Marshall pour la Wallonie: un jugement indépendant

29 mai, 2009
Economie

Dans sa livraison de mai-juin 2009, La Revue Nouvelle propose une évaluation du Plan Marshall, quatre ans à peu près après sa mise en  route. Introduisant au dossier, Pierre Reman et Gérard Lambert estiment que malgré les tensions entre partis politiques, le retentissement des affaires, ce plan préfiguré, par les diverses versions du Contrat d'Avenir, contrat approuvé par  le MR et Ecolo, ensuite revenus dans l'opposition, et e PS qui était également au pouvoir avec eux, « a gardé sa force de consensus » 1. Ils sont optimistes dans la mesure où le Plan Marshall 2.0 qu'évoque le gouvernement wallon actuel voudrait s'étendre à d'autres priorités que le Plan 1.0. (culture, formation, enseignement, questions énergétiques et climatiques  2.

 

Quelle performance macroéconomique pour la Wallonie ?

Christophe Ernaelsteen et Marcus Dejardin tentent d'évaluer les performances économiques de la Wallonie, d'abord indépendamment du Plan. La croissance annuelle moyenne du PIB wallon a été de 2,32% en 1995-200, de 1,50%  en 2000-2005. La différence en 1995-2000 est de 0,4% (en gros) en défaveur de la Wallonie, tant  par rapport à la croissance annuelle de la Belgique que par rapport à la croissance de la zone Euro. Ensuite cette différence s'amenuise, devient nulle par rapport à la zone Euro et tombe  à 1% pour la comparaison avec la Belgique 3. Cependant en 2006 et 2007 la différence entre la Wallonie et la Belgique ou la zone euro s'accroît à nouveau. Les auteurs constatent la croissance du secteur tertiaire, le pourcentage de plus en plus élevé d'universitaires, la croissance soutenue de l'investissement en 2006 (+ 5,57%). Ils citent le chiffre de l'indicateur économique dit « de Lisbonne » forgé par l'Union européenne qui « tient compte de la productivité régionale, du taux d'emploi, des dépenses en Recherche & développement, du chômage des jeunes de longue durée et du niveau d'éducation des jeunes. » et qui établit un chiffre entre 0 et 1. L'indicateur pour la Wallonie est de 0,49 % pour  2004-2005 (0,51% pour la moyenne européenne, 0,59 pour la Belgique).

Les premiers résultats du Plan Marshall

Béatrice Van Haeperen rappelle les objectifs du Plan Marshall : les pôles de compétitivité, la stimulation de l'activité économique, le soutien à la recherche et à l'innovation, l'amélioration des compétences des chercheurs d'emplois, les objectifs généraux étant de stimuler la croissance économique dans une perspective de développement durable avec : la création d'activités à haute valeur ajoutée, le redéploiement spatial des activités économiques, la création de nouvelles entreprises. Compte tenu de ses objectifs, l'auteure énumère quelques périmètres où se porter l'évaluation :  les entreprises bénéficiaires de politiques, les entités locales et intercommunales qui ont bénéficié de ressources supplémentaires, les individus qui ont été aidés à acquérir de nouvelles compétences. Mais elle constate d'emblée qu'il faudrait 5 à 10 ans pour faire de vraies évaluations. Malgré cela, elle constate qu'en ce qui concerne la création de sociétés innovantes (spin-out ou spin-off), la plupart des personnes interrogées considèrent que ces entreprises ne se seraient pas créées sans  le Plan M.  Les bénéficiaires de formations (en langues notamment), ont plus vite obtenu du travail que les non-bénéficiaires (mais les bénéficiaires ont souvent une formation plus poussée au départ. Pour l'auteure, la question est plutôt celle de l'enseignement. Il lui est difficile d'apprécier exactement  la mesure dans la quelle le Plan M. a aidé à la création d'entreprises. 80% des sites à dépolluer nécessitaient une intervention politique. Pour Béatrice Van Haeperen, qui met aussi l'accent sur le consensus des acteurs politiques et des acteurs de terrain, l'évaluation doit se poursuivre : sur la transformation des recherches en produits commercialisales, sur la possibilité pour les entreprises de se financer, sur la volonté politique du nouveau  gouvernement  de poursuivre le Plan.

Anne-Marie Pirlot dans Ni cette inutilité, ni cet excès de grandeur, pointe les limites d'une action régionale qui fait penser à une relance à la Keynes qui repose entre autres sur une politique budgétaire (or la Wallonie a des compétences fiscales limitées), et monétaire (or la politique monétaire est du ressort de l'Union européenne).  De plus, selon elle, la Wallonie n'a pas la taille adéquate. Elle rappelle que les pôles de compétitivité sont : la santé, l'aéronautique, l'agroalimentaire, la mécanique et les transports. Elle écrit que l'ensemble du Plan M. « ne manque pas d'allure et il serait malvenu de négliger certains effets structurants des pôles de compétitivité. Mais bien entendu, ils n'ont pas échappé aux comportements lobbyistes, aux équilibrages sous-régionaux, aux positionnements quémandeurs des labos universitaires, et, parfois, à la loi du plus fort. » (p.62).  Elle souligne l'importance d'un appareil politique régional et que beaucoup d'entrepreneurs sont sensibles au climat positif créé par le Plan. Elle pense qu'en matière de clarté, de visibilité et de prévisibilité entre l'administration et les entreprises » le plan n'a rien apporté » (p.63). Elle met en cause une sorte de dépendance réciproque, dans le domaine de la recherche, entre pouvoir politique et laboratoires, les plus actifs l'emportant. Elle écrit aussi que « La vie économique mondialisée a évidemment pris le pas sur toute forme de politique économique endogène. » (p.66), ce qui empêchera selon elle de vérifier  (dentifier, mesurer, distinguer, écrit-elle), le fait que les objectifs du Plan M. seront atteints. Elle estime en fin de compte que le plan de relance wallon est plus marshallien que le Plan marshall, notamment par la création d'une Caisse d'investissement de la Wallonie, les financements pour les économies d'énergie, la réinjection de capitaux dans les invests etc.

Quels changements dans le mode d'action publique ?

Tel est le titre de l'intervention de Patrick Feltesse et Louis Brique. Ils commentent la première évaluation du Plan M. Ils pensent que la création de deux agences (Agence de stimulation économique et Agence de stimulation technologique), semble recueillir un certain succès sur le terrai, même si par là l'autonomie du Gouvernement et du Parlement  sont mises en cause. Il estiment que le Plan M a été déclenché en raison de la prise de conscience que la Wallonie continuait à décrocher de la Fandre mais aussi d'autres régions européennes de vieille industrialisation. Et aussi que le Plan manifeste un réel « optimisme de la volonté » dans une société qui s'est longtemps considérée comme une victime (de la Flandre, de la désindustrialisation etc.). Même si la com du Plan M. semble en partie aussi attendre les félicitations de la Flandre alors qu'il est conçu pour les Wallons (p. 81). Pour eux, le Plan « est le fruit de rapports lentement construits entre le pouvoir régional et les interlocuteurs sociaux dont la conscience partagée de la taille des enjeux et du défi commun. » (p.82) . Cela même si les demandes syndicales n'ont pas toujours été rencontrées. Les partenaires sociaux ne sont pas associés à l'évaluation.

En revanche le Plan M. décloisonne la société wallonne et notamment la recherche universitaire, les entreprises et les institutions de formation (p.85). L'octroi d'aides se fait de manière plus sélective en fonction d'un intérêt général (même si les acteurs du Plan M. sont aussi des industriels et des entreprises, des universités dont les finalités ne sont pas nécessairement  des bénéfices à réaliser pour la Wallonie prise collectivement). L'IWEPS qui est chargée de l'évaluation est relativement autonome. Le Gouvernement wallon  s'est abstenu de « censurer » (disent les auteurs), son évaluation. Ils écrivent en conclusion de cette lecture de l'évaluation de l'IWEPS : « L'évaluation a remarqué plus de cohérence entre les mesures et par rapport aux objectifs, plus de sélectivité dans les mesures, les actions et les projets retenus, contrastant avec le saupoudrage traditionnel, dicté par les "équilibres" politiques et sous-régionaux.Il y a eu une réelle coordination administrative, plus de rapidité d'exécution (pragmatisme budgétaire, délégué social, task force), plus de suivi de la mise en œuvre, et un meilleur inventaire des réalisations. Outre ce surcroît de professionnalisme, le gouvernement a créé un climat volontariste et mobilisateur avec les partenaires sociaux et les partenaires des pôles de compétitivité, et il a engagé des processus concrets de collaboration avec les agents du développement relativement cloisonnés. Enfin, si l'évaluation réalisée comporte des limites, qu'elle énonce d'ailleurs, des témoignages rapportent qu'il n'y a pas eu de censure du gouvernement. »  (p.89). En revanche la hiérarchie des priorités du Plan M. mérite d'être contestée, il n'y a pas eu d'investissements suffisants dans les évaluations préparatoires,  la rationalisation des structures publiques est en partie contournée ou discutable, les concertations avec les autres niveaux de pouvoir est faible. Il est à craindre aussi que la prolongation du Plan M. se heurte à des difficultés budgétaires.

Quant à Paul Piret qui intitule le Plan M un Objet politique non identifié c'est un observateur lucide et résolument wallon cependant  (souvent les journalistes lucides même s'ils habitent Namur sont lucides comme les médecins sur leurs « beaux cas » dans les hôpitaux). Il souligne pour 2005, les mauvais rapports McKinsey (février), de Destexhe et d'autres économistes demeurés anonymes (mars), ceux  des professeurs Capron, Mignolet et Pestieau ( en mai à la Société d'économie de Belgique). Dès lors, l'agenda politique semblait calé à la Région wallonne, après dix mois de travaux de conceptualisation.   Ceux que Paul Piret appelle les commanditaires (de tous ces rapports et des travaux), « les présidents du PS et du CDH étaient suffisamment détachés du petit monde politique namurois - quoiqu'en veillant à ne pas le lâcher d'une semelle - pour ne pas y être sensibles et lui imposer un autre rythme... ». (p. 70). Lui aussi insiste sur le consensus sur le Plan M. et note : « Est-ce bien de la politique wallonne en général, et du plan Marshall en particulier, que les résultats du 7 juin seront redevables ? Ne serait-ce point plutôt d'aléas qui lui sont extérieurs, à savoir l'agenda de la crise financière (qui serait défavorable au MR) et l'agenda judiciaire (qui le serait au PS) ? » (p. 75).

Il est difficile de donner tort à ce très bon journaliste. Le prochain Plan M. semblerait donc devoir porter sur la question politique wallonne essentielle, à savoir que le rapport entre gouvernants et gouvernés, représentants et représentés, à Namur et en Wallonie ne fonctionne pas en Wallonie ?

En tout cas, Paul Piret dit aussi : « Il était acquis d'office que le plan ne pourrait produire le plus d'effets que s'il redressait l'image de la Région ; c'est bien cette image qui ne cessa d'être défiée et entamée. Injustement ou non, c'est selon, en un mélange dangereux de tonicité salubre dans le dévoilement de turpitudes avérées et de toxicité dans les amalgames, répétitions, emballements sensationnalistes. L'éthique - ou parfois ce qui en tient lieu - en serait-elle venue à supplanter l'idéologie ? » (p.74)

Un excellent dossier de La Revue Nouvelle, le seul peut-être qui soit à la disposition du public pour lui permettre de se faire une idée de la politique menée en Wallonie... 4

Nouvelle analyse Plan Marshall: premières analyses et estimations

 

 


  1. 1. Voir La Wallonie tire son  plan Voici le texte de l'introduction de ces deux auteurs :

     

    Le Plan Marshall est-il le signe d'une authentique transformation de la politique économique régionale et si oui de quelle transformation s'agit-il ? Simple adaptation légère des politiques existantes, changement plus important par la mise en œuvre de dispositifs novateurs ou transformation plus profonde qui touche à la conception même du développement régional ?

    Sans trancher la question de façon définitive - le peu de recul ne le permettant pas -, les différents auteurs de ce numéro proposent de faire le point quatre ans après que La Revue nouvelle ait mis en débat non seulement la dénomination de ce plan, mais aussi ses finalités (1).

    Malgré sa technicité, le propos devrait réjouir ceux qui sont fatigués et désabusés de voir que le puzzle de l'actualité régionale constitué presque exclusivement de pièces prenant la forme de cartes de crédit de toutes sortes qui, emboîtées les unes les autres, révèlent un tableau où les faits divers prennent malheureusement toute la place et colorent tristement une situation économique et sociale marquée par des taux de chômage et de pauvreté inacceptables.

    Qui dit transformations dit acteurs. À l'initiative du plan Marshall, on retrouve bien entendu les deux partis de la coalition actuelle, le PS et le CDH, mais ils ne sont pas les seuls, la genèse de ce plan remontant bien avant la présente coalition à tel point que, d'une façon ou d'une autre, les quatre partis démocratiques francophones se sont mouillés dans une aventure dont les origines remontent à plus de dix ans. Cela explique que, malgré les tensions entre les partis et à l'intérieur des partis portant sur différentes caractéristiques du projet, c'est à un quasi-consensus que l'on assiste. La prise de conscience du coût direct du non-redressement imputé à la population wallonne fait l'unanimité et le recours de plus en plus fréquent aux indicateurs issus des politiques comparées est là pour activer le sentiment que des réformes s'imposent. Et cela même sans prendre en considération des coûts indirects que pourraient entraîner des autonomies fiscales et sociales sans cesse élargies par des changements institutionnels présents et à venir. Certes, on peut regretter que la dimension économique ait primé dans cette tentative de mobilisation, mais c'est sans doute inévitable en regard des performances macroéconomiques wallonnes.

    Les interlocuteurs sociaux ne furent pas absents de la construction du plan Marshall, mais leurs relations avec les partis se sont davantage inscrites dans le registre de la consultation que de la concertation ou de la négociation. Les véritables acteurs de la négociation avec le politique ont été sans conteste quelques grandes entreprises impliquées dans les pôles de compétitivité et sans doute aussi les centres universitaires. C'est à ces acteurs que le pouvoir politique délègue la responsabilité première du redressement, même si des opérateurs publics accompagnent le mouvement.

    La place manque pour établir une comparaison entre deux projets qui, sur un espace de quarante ans, ont partagé la même ambition de développement régional. Nous pensons à la loi Terwagne de 1970 qui a mis en place les conseils économiques régionaux, la création des sociétés de développement régional, le Bureau du plan et l'Office de promotion industrielle. Certes, le contexte historique, institutionnel et économique est tout autre, mais la véritable différence entre les deux projets porte sur la place et la nature de l'initiative et des opérateurs publics dans les réformes. En 1970, le devant de la scène était occupé par les partis, les interlocuteurs sociaux et les institutions publiques, véritables moteurs des réformes de structure dans une économie résolument mixte. Aujourd'hui, on est dans une configuration institutionnelle où les pouvoirs publics délèguent et créent des conditions (financières, institutionnelles et spatiales), propices non plus à l'initiative industrielle publique comme telle, mais à l'initiative économique privée. C'est dans ce sens qu'il faut comprendre le concept de nouvelle gouvernance et le mettre à l'épreuve des faits.

    Sans doute, le jeu de mots est facile, mais dans toute transformation, le « passé » reste présent - les relations restent toujours complexes entre l'administration et les entreprises et les rapports de connivence coupable entre le monde des affaires et des mandataires publics dans une série de dossiers politico-judiciaires ont fait la une des journaux pendant les quatre ans du plan -, mais, malgré cela, le Plan Marshall a gardé sa force de consensus. En tout cas il ne constitue pas un clivage fort entre les acteurs puisque lorsqu'il y a critiques, elles le sont à la marge et souvent prétexte à affirmer des spécificités ou des identités propres. Le MR se limite à en faire un débat sur la paternité du Plan, sur son utilisation partisane dans la campagne électorale et sur la nécessité d'utiliser davantage le volet fiscal tandis qu'Écolo dénonce le peu de référence au développement durable dans la version actuelle tout en se réjouissant de constater que la suite du plan sera marquée par le sceau du développement durable. Quelle que soit la composition du nouveau gouvernement wallon, le Plan Marshall restera donc une référence.

    Cela le sera d'autant plus que les évaluations réalisées entre autre par l'Iweps indiquent qu'une dynamique de changement se met en place appuyée par une adhésion des acteurs impliqués et de ceux qui se réjouissent de constater que la commission Zénobe (2)   propose à l'avenir d'accorder une plus grande place à la culture, l'enseignement et la formation ainsi qu'aux questions énergétiques et climatiques. Sera-ce suffisant ? Difficile à dire d'autant plus que la crise profonde constitue à elle seule le terreau de transformations plus profondes qu'un Plan pensé et développé dans un contexte tout autre que celui qui s'annonce.

    Pour en revenir à la question initiale, le Plan Marshall constitue plus qu'un épiphénomène ou qu'un simple outil de communication politique. Il s'agit d'une tentative de création d'un consensus jugé nécessaire à la réalisation de réformes indispensables. Cette tentative explique sans doute la flexibilité du dispositif et les possibilités qu'on lui attribue dans le Plan Marshall 2.0 de tenir compte des critiques émises à son égard pour poursuivre et amplifier son action (3). Cependant, il ne concentre pas à lui seul suffisamment de ressources pour imposer un processus de transformation profonde, mais le contexte économique, social, environnemental et institutionnel dans lequel il va poursuivre sa route pourra le conduire à en être un élément constitutif. L'histoire nous le dira.

    (1) La Revue nouvelle, novembre?2005, n°?11.

    (2) La commission Zénobe en référence à Zénobe Gramme a été mise sur pied par le ministre wallon de l'Économie et de l'Emploi de novembre 2008 à mars 2009. Composée de trente représentants des entreprises, des interlocuteurs sociaux, du monde associatif et de la culture, elle a remis un rapport visant à identifier une série d'actions concrètes susceptibles de favoriser la dynamique du plan Marshall. Ce rapport a souligné les articulations nécessaires entre le développement économique et les enjeux culturels et environnementaux.

    (3) Le plan Marshall 2.0 est un ensemble de lignes de forces élaborées par le gouvernement actuel (PS-CDH) en vue de poursuivre, amplifier et réorienter le plan Marshall.

  2. 2. Voir l'ouvrage Une Wallonie verte de Bernard Wesphael commenté sur cette page...
  3. 3. On peut regretter que ne soient pas repris ici des calculs intégrant le lien de la Wallonie à l'économie régionale bruxelloise à travers les navetteurs qui donnent à la Région wallonne des résultats plus favorables. Ces navetteurs ne peuvent pas être seulement considérés comme  « profitant » de la richesse bruxelloise - thème peu sérieux quoique sans cesse rebattu dans les médias comme si les navetteurs flamands ou wallons, et d'une manière générale l'existence de la Belgique  étaient étrangers à la richesse qui s'accumule à Bruxelles et dont le pays tout entier "profiterait".  Sans qu'on ne dise que Bruxelles profite sans doute aussi du pays...
  4. 4. la Ligue wallonne de la Région de Bruxelles propose le résumé suivant: qui ne comporte cependant pas d'évaluation - sauf élémentaire -  ni de réflexion sur la démarche mais un simple descriptif, intéressant à lire:

    LE PLAN MARSHALL POUR LA WALLONIE, C’EST…

    un regard tourné vers l’avenir. Une renaissance de la Wallonie. Une Région française ambitieuse, attractive, prospère. (Première partie)

    LE PLAN MARSHALL ET LES MESURES FISCALES

    Afin de rendre la Wallonie fiscalement concurrentielle et de renforcer l’attractivité de certaines zones, plusieurs mesures destinées à alléger la fiscalité sur l’entreprise ont été développées, certaines sont effectives depuis le 1er janvier 2006, d’autres sont supprimées de manière progressive : exonération du précompte immobilier sur tous les investissements en matériel et outillage acquis à l’état neuf ; suppression des taxes provinciales et communales industrielles compensatoires et sur la force motrice ; suppression de taxe provinciale sur la superficie ; suppression des droits de navigation.

    L’ensemble de ces mesures fiscales représente un gain global estimé pour les entreprises (2006 à 2009) de 160 millions d’euros, soit environ 4,2 % d’économie sur investissement pour ces entreprises. Depuis le 1er janvier 2006, notons également la défiscalisation des aides à l’investissement, exonération qui a déjà bénéficié à plus de 5 260 entreprises.

    LE PLAN MARSHALL ET LES POLES DE COMPETITIVITE

    La politique des Pôles de compétitivité demeure une des Actions prioritaires des plus ambitieuses et des plus développées du Plan Marshall ; une enveloppe de 303 millions d’euros est dédiée à cette mesure. Le Gouvernement wallon a identifié cinq domaines dans lesquelles des Pôles de compétitivité ont émergé. Il s’agit des « Sciences du vivant » (BIOWIN), de « l’Agro-Industrie » (WAGRALIM), du « Génie mécanique » (MECATECH), du « Transport-Logistique » (Logistics in Wallonia – LIW) et de « l’Aéronautique Spatial) (SKYWIN).

    A ce jour sur les quatre premiers appels (dont un consacré à la thématique « Développement durable et réchauffement climatique » et ouvert aux (clusters), 117 projets ont été labellisés par le Gouvernement wallon. Il s’agit principalement de projets de recherche (60) ou de formation (37).

    Ces interventions représentent un soutien public d’environ 240 millions d’euros et, selon les prévisions fournies par les Pôles, l’ensemble des projets devrait générer au total 7 761 emplois. Un cinquième appel à projets, lancé le 18 septembre 2008, se clôturera le 15 février 2009 et les résultats seront présentés en mai 2009.

    LE PLAN MARSHALL ET L’EQUIPEMENT DES ZONES D’ACTIVITE ECONOMIQUE

    Afin d’assurer le maintien de surfaces disponibles pour l’implantation des entreprises en Wallonie, le Plan Marshall s’est fixé comme priorité l’équipement de zones d’activité économique sur l’ensemble du territoire. Leur mise en œuvre est en effet indispensable dans le cadre d’une politique de soutien aux entreprises (mise à disposition de terrains à vocation économique adéquats) et de création de richesses en Wallonie, avec en filigrane un impact positif direct sur l’emploi.

    Pour permettre la subsidiation de ce volet important d’investissements, un mécanisme de financement alternatif a été mis en place. Une enveloppe de 223 millions d’euros a ainsi été prévue pour la période 2006-2011.

    Au total , une cinquantaine de projets d’infrastructures (équipement de zonings et amélioration de leur accessibilité) devront être mis en œuvre dans le cadre du Plan Marshall, visant à équiper plus de 1 000 ha .

    Une quinzaine de projets sont d’ores et déjà terminés (des entreprises sont déjà installées sur les zones d’activité économique de Centre Ardennes à Neufchâteau et de Kaiserbaracke à Amblève) ou en cours de réalisation.

    LE PLAN MARSHALL ET L’EMPLOI

    Parmi les actions prioritaires pour l’avenir wallon, plusieurs visent directement le développement de l’emploi, dans le cadre de l’Axe 2 – Stimuler la création d’activités, notamment via le développement des aides à la promotion de l’emploi (APE) ou du programme de transition professionnelle (PIP), comme dans le cadre de l’Axe 5 – Susciter des compétences pour l’emploi, via la lutte contre les fonctions critiques et les pénuries de travailleurs dans certains métiers.

    Ainsi, dans le cadre du Plan Marshall :

    • dans les secteurs de l’accueil de l’enfance et de l’aide aux personnes dépendantes, en Région wallonne et Communauté française, un total de 2 173 travailleurs supplémentaires (1 091 APE et 1 082 PTP) avaient déjà été engagés mi 2008, pour un objectif à terme de 2 883 travailleurs ;

    • les TPE et PME bénéficient de l’octroi de 378 ETP dans le cadre de la mesure APE marchand, travailleurs affectés à des fonctions spécifiques dans le cadre de la promotion des énergies renouvelables, des nouvelles technologies, du tutorat, etc ;

    • la mesure APE Jeunes a été mise sur pied, permettant aux TPE, PME et spin off l’octroi d’un montant annuel forfaitaire (8 419 euros au 1.1.9) pour tout engagement d’un travailleur de moins de 25 ans peu qualifié. En un an, plus de 700 aides APE Jeunes ont été octroyées, le GW ayant fixé l’objectif de 1 750 recrutements concernés ;

    • le Forem a mis en œuvre un plan de lutte contre les pénuries de main d’œuvre, pour un budget global de 75 millions d’euros ; 30 métiers (sur un objectif de 40) ont déjà fait l’objet de l’action Job Focus.

    Source : Regards sur la Wallonie 2008 – Conseil économique et social de la Région wallonne Ligue wallonne de la Région bruxelloise