Présentation du bilan du Plan Marshall 2.vert au Bureau du PS le 2 mai 2010
Chers amis,
Il règne beaucoup d'incertitudes sur l'avenir : économiques, sociales et, chez nous, institutionnelles. Mais le 1er mai a été l'occasion de dire que, derrière tout cela, il demeure, pour nous, une réelle certitude : celle que nous avons un projet de société à défendre.Un projet crédible et efficace de développement durable, dans la cohésion sociale. Et pour soutenir cette thèse qui constitue le fondement même du PS, nous disposons aujourd'hui d'un exemple concret majeur, à travers l'évolution de la Wallonie.Bien sûr, nous savons le chemin qui reste à parcourir et les faiblesses qu'il faut encore redresser ...Mais la dynamique à l'œuvre sous l'impulsion d'une stratégie constante, lancé voici une décennie avec le Contrat d'Avenir et portée par le Plan Marshall, est une évolution fondamentale. Une évolution qui nous permet, aujourd'hui, d'aborder les négociations institutionnelles avec plus de force ... Et qui démontre qu'un projet de développement porté par les socialistes peut être à la fois juste et efficace, même si les conditions de départ sont très difficiles. On m'a demandé de dresser un rapide bilan de ce Plan Marshall 2.vert dont l'importance n'est plus à démontrer.Sur base des résultats positifs du premier Plan Marshall, le « 2.vert » est venu ajouter un budget de 2,77 milliards d'euros sur 6 axes structurants :
- le capital humain
- les pôles de compétitivité et les réseaux d'entreprises
- la recherche scientifique
- la création d'activités et d'emplois de qualité
- les alliances Emploi-Environnement
- et l'emploi et le bien-être social
Il a également poursuivi l'optimalisation de la gouvernance en Wallonie, en continuant de mobiliser l'ensemble des forces publiques et privées. Tout en assurant une articulation beaucoup plus directe des compétences de la Fédération Wallonie-Bruxelles avec les stratégies régionales. Au point de pouvoir dire que peu de gouvernements mènent un tel processus d'évaluation permanente de leurs politiques et ce, en toute transparence. Lorsqu'on sait quels procès en gouvernance on a fait à la Wallonie, on mesure le chemin qui nous a conduits à faire, désormais, figure d'exemple.
Le Plan Marshall et sa gouvernance constituent la « colonne vertébrale » de l'action du Gouvernement ... Relayée par des initiatives de grande importance qui s'inscrivent pleinement dans la « dynamique Marshall », comme le plan Action Industrie ou le plan Creative Wallonia. Je l'ai dit, le travail opiniâtre du Gouvernement que nous conduisons semble aujourd'hui porter ses fruits. Même s'il n'est pas encore possible d'identifier l'effet spécifique du Plan Marshall, nul ne peut plus nier l'évolution positive du contexte économique wallon. C'est ce que je martèle inlassablement sur la scène internationale, en Flandre mais aussi en Wallonie, où il importe de donner pleinement conscience aux Wallons de leur situation actuelle et du résultat de leurs efforts. Et quand Elio souligne l'importance vitale d'investir pleinement dans nos identités régionales ‑ wallonne ou bruxelloise ‑ et d'envisager l'avenir à partir des stratégies que nous mettons en œuvre à l'échelle de nos Régions, c'est justement parce que nos projets d'avenir reposent sur des éléments objectifs ...
Et sur les témoignages de l'action efficace que nous déployons lorsque nous assumons la mise en œuvre des compétences régionalisées.
Juste quelques indicateurs :
a) Concernant les PIB régionaux ...
En 2009, la croissance était négative en raison de la crise économique et financière mais la Wallonie aurait mieux résisté que la Flandre : -3,1 % contre ‑ 3,4 %
Les projections de croissance du Bureau fédéral du Plan confirmeraient cette meilleure résistance wallonne et « annoncent » une réduction du différentiel de croissance entre les trois Régions sur la période 2009-2015.
- Moyenne 2009-2015 : Wallonie +1,3% ; Flandre +1,4% et Bruxelles: +1,2%
- Moyenne 2002-2008 : Wallonie +1,7% ; Flandre +2,1% et Bruxelles +1,9%
b) En termes d'emploi ...
Sur la période 2004-2008, nous avons enregistré une augmentation du taux d'emploi en Wallonie équivalente à celle enregistrée en Flandre : +2,2 points de pourcentage (W. de 55% à 57,2% ; Fl. de 64,3% à 66,5%)
Cela s'est traduit par une augmentation de 70 500 unités d'emploi sur la période 2004-2009 en Wallonie, soit une croissance de 6,29%, comparable à celle enregistrée en Flandre (+6,22%).
c) Concernant les entreprises ...
Sur la période 2005-2010, la Wallonie a connu un accroissement du nombre de nouvelles sociétés supérieur à la Flandre : + 14,6% contre 10,4%.
Et, en termes de mouvement migratoires des entreprises commerciales entre régions, la Wallonie note un solde positif de plus de 3 000 entreprises, contre un solde négatif en Flandre (-337)
d) En matière d'exportations ...
La chute enregistrée en 2009 à cause de la crise fut moins importante en Wallonie qu'ailleurs (-15,1 % contre -21,1 % en Flandre).
Sur une période plus longue (du 1er trimestre 1996 au 3e trimestre 2010), l'exercice de comparaison est aussi à l'avantage de la Wallonie par rapport, non seulement à la Flandre mais aussi par rapport à tous ses autres partenaires étrangers :
Wallonie +7,2% ; Flandre +5,8% ; Allemagne +6,6% ; Pays-Bas +6,6%, France ; +4,2%.
e) Concernant les investissements étrangers ...
Sur la dernière décennie (2000-2010) : 6,6 milliards d'euros ont été injectés dans l'économie régionale par des investisseurs étrangers, créant quelque 19 370 emplois directs
Et, pour 2010, ce sont 257 millions d'euros qui ont été injectés dans l'économie wallonne, créant 1 733 emplois directs.
Après ces indicateurs macro-économiques, j'évoquerai quelques indicateurs de réalisation du PM2
Concernant les pôles de compétitivité
- 6 appels à projets ont permis de labelliser 189 projets pour une aide publique totale de 278 millions d'euros et la création annoncée de plus de 10 000 emplois
- Le 6e pôle de compétitivité ‑ « Greenwin », spécialisé dans les matériaux et la chimie durables - a été lancé.
- Le 7e appel à projets est également lancé et le nouveau décret « pôles et réseau d'entreprises » est en cours d'adoption.
En matière de formation
a) Dans le cadre du Plan « métiers en demandes »
- Près de 18 000 demandeurs d'emploi ont été sensibilisés à ces métiers en demande, dont 2 500 aux métiers liés à la 1re alliance emploi-environnement ;
- 853 demandeurs d'emploi ont bénéficié d'« essais-métier » visant à leur permettre de tester trois professions de manière pratique (342 liés aux métiers de l'alliance emploi-environnement) ;
- 730 000 heures additionnelles de formation qualifiante ont été dispensées par le FOREM ;
- et 21.500 demandeurs d'emploi ont participé à des séances de préparation et rencontres directes avec des employeurs.
b) Dans le cadre du « Plan Langue » :
- 328 000 heures de formations intensives en langues ont été dispensées à des demandeurs d'emploi ;
- 361 demandeurs d'emploi et 417 rhétoriciens ont bénéficié de bourses d'immersion linguistique ;
- et 470 personnes ont participé au programme EXPLORT.
Pour la priorité accordée à l'emploi
- Au 31 décembre 2010, 1 173 APE « marchand » et APE « jeunes » ont été pérennisés, représentant 1 200 travailleurs.
- A la même date, 1 645 APE et près de 500 PTP ont été pérennisés dans les services de l'accueil de l'enfance et d'aide aux personnes, concernant 2 881 travailleurs.
En matière de logement
900 millions d'euros seront investis pour le secteur du logement social.
- 425 millions viseront la rénovation énergétique de 10 000 logements publics entre 2011 et 2014, via le Plan d'investissements vert (PIVERT).
Celui‑ci s'inscrit dans la continuité du Plan Exceptionnel d'Investissements lancé en 2004 par Michel Daerden pour la rénovation du parc de logements publics.
- Par ailleurs, seront créés 7 000 nouveaux logements publics tendant vers la très basse énergie.
Il s'agit, là, de répondre aux exigences européennes et de la DPR, à l'horizon 2017.
Une attention sera également accordée aux familles nombreuses, via des logements plus grands mais aussi des logements adaptables.
A propos de l'alliance emploi-environnement
Elle est en marche !
) En matière de primes, la priorité est donnée à l'isolation.
85 millions d'euros y seront consacrés annuellement.
Ce qui permettra une augmentation des primes pour tous, et plus encore pour les moins hauts revenus (jusqu'à 150 % d'augmentation).
Avec cette modulation sur base des revenus, c'est donc bien la vision socialiste que nous avons pu impulser, en mettant les choix écologiques à la portée de tous, avec des conséquences positives sur le pouvoir d'achat.
b) Dans le même esprit, le programme « Habitat pour Tous » consacre 350 millions d'euros par an pour permettre à chacun l'accès à la propriété ...
Tout en renforçant la qualité de l'habitat, par la rénovation des biens achetés
Dans le cadre du crédit hypothécaire social cette réforme permettra d'offrir trois catégories de prêts :
- des prêts « HT » relevant du crédit hypothécaire social classique,
- des prêts « HT+ » dans les zones à forte et très forte pression foncière,
- et des prêts « HT vert » qui ajoutent au prêt « HT classique », un prêt à taux zéro pour des travaux économiseurs d'énergie, octroyés en fonction des tranches de revenus
Pour la recherche
- On peut citer le financement de 20 projets de recherche pour un montant d'aide publique de 10,6 millions d'euros ;
- ou le financement de 30 boursiers dont les recherches sont liées aux domaines prioritaires définis par la Wallonie et, en particulier, ceux des pôles de compétitivité.
Concernant l'aide aux entreprises
- j'évoquerai la majoration des aides à l'expansion économique dans les zones franches. En 2010, 853 dossiers ont bénéficié d'un « bonus » zone franche pour un montant global d'aides de 18,6 millions d'euros et plus de 600 créations d'emplois estimées.
En matière d'esprit d'entreprendre
- 13 500 jeunes et près de 700 enseignants ont été sensibilisés,
- et le Grand prix wallon de l'Entrepreneuriat a suscité le dépôt de 138 candidatures, dont 7 ont été primées.
Au niveau de la politique internationale
- j'évoquerai le développement d'une stratégie d'image de marque de la Wallonie préalablement au lancement d'une nouvelle campagne de visibilité à destination principalement des zones à forte croissance,
- ainsi que la poursuite de la mise en place, en Wallonie, de centres de services destinés à accueillir les investisseurs provenant de marchés à haut potentiel, comme la Chine, l'Inde ou le Brésil.
De nombreuses initatives concernent les infrastructures
a) Sites peu ou pas pollués :
- Parmi les sites initiés sous le premier Plan Marshall, 38 projets sont complètement réaménagés et 55 ont vu leurs travaux d'assainissement démarrer.
- Une première liste de 16sites à réaménager par les crédits du Plan Marshall 2.vert a été approuvée.
b) Sites pollués :
- 9 projets du premier Plan Marshall sont complètement finalisés et 15autres ont démarré leurs travaux.
- Une première liste de 26sites à dépolluer par les crédits du deuxième Plan Marshall a été approuvée.
c) Pour les zones d'activités économiques :
- 10 projets sont complètement finalisés et 35 autres ont vu démarré leurs travaux.
- Une première liste de 48projets ZAE PM2 a été approuvée.
- S'y ajoute le nouveau programme de création de parcs d'activités économiques (le plan ZAEbis) qui concerne 42projets pour une superficie de 1712hectares
d) Enfin, pour les infrastructures d'accueil des activités économiques en zones franches urbaines et rurales :
- 9 nouveaux projets -complémentaires aux 49projets du PM1‑ ont été approuvés pour un montant de 18 millions d'euros.
On voit donc combien la Wallonie entend gérer avec dynamisme l'atout exceptionnel que constitue la disponibilité d'espace au cœur de l'Europe.
[Conclusion]
Voici donc pour un rapide bilan de mise en œuvre.
Je ne vais pas vous faire la promotion du Plan Marshall et de l'action du Gouvernement wallon.
Simplement, ceci confirme et illustre un fait à la fois rassurant et mobilisateur :
Face aux nombreuses incertitudes que nous devons gérer, nous avons, au niveau de nos Régions et de la Communauté, des équipes qui travaillent avec efficacité.
Et qui mettent ainsi la Wallonie, comme Bruxelles, mieux en mesure de résister à l'inacceptable et d'envisager plus sereinement un avenir où elles auront davantage de responsabilités à assumer.
Notre action « fédérée», menée particulièrement depuis une décennie, est un gage de confiance et un appel à poursuivre nos efforts.
1,62 milliards de crédits classiques et 1,15 milliards de financement alternatif.