Je n'irai pas au meeting d'Elio Di Rupo

à Binche ce 12 novembre par Willy Burgeon
11 novembre, 2013

Maison du Peuple de Binche

Maison du Peuple de Binche

Sur la Forme

Comme à La Louvière, avant les vacances, le débat sera complètement faussé. On obligera le public à poser d'abord ses questions puis EDR développera son exposé, préparé d'avance, en éludant les interventions les plus pointues. Je ne veux pas entrer dans ce show. De façon accessoire, je veux aussi éviter la litanie du pauvre enfant. D'autres mandataires socialistes ont eu une enfance et une vie difficiles mais ont la pudeur de les taire.

Sur le fond

a) Parce que ce meeting continue la propagande belgicaine qui sévit depuis des mois et me donne des hauts-le-cœur. Elle récupère pêle-mêle, non sans vulgarité, le football belge, Stromae (trois mots pour le marketing en Flandre), Jacques Brel (et on feint d'oublier « Les Flamandes ») et évidemment cette famille royale, parasitaire, sans scrupules où les tenues d'un goût douteux de Mathilde avoisinent le regard vide de Philippe, qui étale son luxe devant une population de plus en plus pauvre. Or, comme socialiste et démocrate, je soutiens que la forme moderne d'un Etat est la République. En Francophonie, le chauvinisme supplante le nationalisme flamand. Comme dans les meilleures dictatures, la presse, qui se dit libre, conditionne les foules, leur ôte leur libre-arbitre jusqu'à les plonger dans l'hystérie et cela nous éloigne très fort de la démocratie. EDR a choisi ce monde-là. A droite. Très peu pour moi ! (Cette ambiance déteint en Hainaut : que pense EDR des dépenses folles du nouveau Gouverneur déjà nommé dans des conditions « bling-bling » Pas un « arriviste » celui-là ?)

b) Toute cette débauche d'effets a pour but de distraire le peuple de sa misère et de protéger la Belgique mais elle dévoile ses propres contradictions à un observateur éclairé.

- La « solution » BHV encourage le séparatisme en fixant des limites d'Etat et les protections illusoires accordées aux Francophones seront vite balayées après les élections du 14 mai 2014, lors de la 7ème réforme de l'Etat déjà claironnée par les partis flamands alors que la 6ème n'est pas encore appliquée ;

- La solidarité bafouée : 20 % de la sécurité sociale a été régionalisée et ce pourcentage, plus tard,augmentera pour être de plus en plus à deux vitesses, au bout de 10 ans, la solidarité interrégionale sera éteinte et la Wallonie s'appauvrira,

EDR a cédé devant la Flandre qui continuera ses agressions car elle entre facilement dans le beurre francophone.

c) Au plan social :

- l'index a été lissé malgré les affirmations mensongères au détriment d 'une consommation en régression,

-un scandale : la dégressivité des allocations de chômage, prise à contretemps, pénalise tous les chômeurs, qui seront de plus en plus nombreux aux portes des CPAS alors que les communes doivent déjà licencier et restreindre dans tous les secteurs. « La commune,l'école de la démocratie » qu'ils avaient dit ! Pendant ce temps, les lobbies bancaires ralentissent les réformes. EDR est à la remorque du VLD et de l'establishment comme déjà dit.

- EDR est le gouvernement de l'austérité et pas celui d'une relance suffisante pour enrayer la crise et le chômage qui ne diminue pas tandis que les faillites augmentent. L'austérité est voulue par le droite européenne pour démanteler progressivement le système social. Il faut une croissance de 2 à 3 % pour créer de l'emploi. Or, elle est quasi-nulle. Le « plan de relance et de compétitivité » appuiera surtout les effets d'aubaine et augmentera les dividendes des actionnaires. Gageons que l'emprunt populaire bénéficiera d'abord à la Flandre et sera détourné de ses objectifs. La Flandre, depuis 1999, a un projet, la Francophonie n'en a pas. Si la relance n'est pas effective, le trou budgétaire continuera à se creuser et la pauvreté augmenter. Il faut donc renverser la vapeur et vouloir une relance planifiée, y mettre les moyens qui existent 1 et élaborer un vaste projet qui donne enfin l'espoir à une jeunesse découragée. Je sais qu'il n'en sera pas ainsi car EDR ne se battra pour rien, seul compte le poste qu'il occupe.

On peut donc craindre pour le budget 2015 qui déclenchera un séisme social car la peur des élections sera dissipée et le développement sera nul ou, au mieux, dépendra de l'extérieur.

d) Le Parti :

Il n'est pas normal que le PS, le premier parti de Wallonie-Bruxelles, ait deux Présidents à sa tête. Paul Magnette s'affirme. Il est devenu le Président de la base du parti. EDR a plus de 60 ans. Quand démissionnera-t-il officiellement ? Un Président du PS, digne de ce nom, ose chanter l'Internationale dans les congrès. Il faut faciliter l'émergence de générations nouvelles. Peut-on imaginer trois campagnes électorales « décisives » avec deux Présidents ? Au nom de quelle unité ?

D'autre part, malgré les injustices les mensonges et les effets bling-bling, les groupes parlementaires restent silencieux. Qui aura le courage de dire : maintenant, ça suffit ! Pour moi, malgré de faibles moyens, le combat continue !

Lassé des exactions de la Flandre contre notre Wallonie, devant les faibles perspectives qu'offrent notre Région malgré les efforts louables de ses gouvernements, convaincu par des analyses et des chiffres probants, j'ai opté depuis longtemps pour le rattachement à la France et ce qui précède ne dément en rien cette conviction.

Willy Burgeon

Président Honoraire du Parlement Wallon

Militant socialiste avide de Vérité et qui la dit.


  1. 1. L'argent existe, je crois l'avoir démontré dans mon essai »La bataille contre la crise, avec quelles forces, avec quels remèdes ? » A votre disposition,par mail.