Les syndicalistes mangent-ils leurs enfants?

3 juin, 2016

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Bart De Wever, chef de file de la NVA, et Franz-Olivier Giesbert, journaliste libéral français, s’essayent à des comparaisons douteuses entre l’Etat islamique et l’action sociale des syndicats rouges… L'avenir nous dira si une médaille du gouvernement belge à Erdogan et une légion d'honneur du Président de la République française au ministre de l'Intérieur d'Arabie Saoudite ouvrent plus - ou moins - que l’action syndicale un boulevard de complaisance aux facilitateurs tactiques ou financiers du terrorisme réel.

L'avenir nous dira également très vite si, dans ce simulacre de pendaison du premier ministre Charles Michel mis en scène par des syndicalistes à Mons, la corde n'a pas déjà pour étiquette « NVA ». Nul n'a demandé à ce que le MR se la mette au cou si prestement en partant seul parti francophone dans cette majorité, avec le maigre soutien d’un cinquième de l’électorat wallon. Il ne sera pas remercié sur la durée, ni par la NVA ni par les Wallons non encore émigrés à Uccle. Le suicide du militant libéral lui-même et les calculs d’apothicaires pour quelques portefeuilles sont discutables en démocratie... Jusqu’à nouvel ordre ou Ordre Nouveau.

Le gentil wallon anti-gréviste, espérant sans doute qu’une décennie d’austérité et de sacrifices ouvrira plus sûrement les portes de l’avenir que celles des abris antiaériens, dans un remake de l’après crash de 1929, ne sera hélas pas davantage remercié par la NVA sur la durée. De Wever sait, lui, très exactement où il va ! Par la voie de « réformes » économiques suivies d’une septième réforme de l’Etat, il s’emploiera encore et toujours à sacrifier le « Belg » pour ne laisser qu’un « hic » aux Wallons nostalgiques, bien trop distraits par la coulée continue d’informations partielles et partiales.

D’inquiétants syndicats

Mais restons positifs ! Comme il a été permis à l'UE de planifier l'austérité sur deux décennies depuis le vote à l’unanimité (stalinienne ?) sur le traité budgétaire européen au parlement wallon en 2013, les comparaisons entre Daesh et les syndicats restent encore modérées pour l’instant, convenons-en ! A ce rythme-là, certains en seront demain à se poser d’autres questions toujours plus pertinentes :

Les syndicalistes mangent-ils leurs enfants ? Et s’ils ne les mangent pas tout de suite, les séquestrent-ils et torturent-ils pour leur empêcher de faire des études et de prendre le train en période d’examens ?

Le gréviste, privilégié parmi les privilégiés, est-il un être humain ou juste un mutant sans état d’âme par rapport aux philanthropes de la haute finance en souffrance ?

Quel avenir pour la planète, si les syndicats existent ? La troisième guerre mondiale va-t-elle être déclenchée par le triumvirat Marc Goblet, Tchatchés et Gille de Binche ?

Le Big Bang ne serait-il pas une explosion cosmique due aux syndicats « socialo-communistes », alors que tout était paisible comme l'Eden, juste avant ?

« Debout les damnés de la terre ... » Ce début de chanson n'apporte-t-il pas la preuve irréfutable que les syndicats et Satan, c'est choux-rouche et roux-choux ?

Grévistes et anti-grévistes

La grève reste cette curieuse « prise d'otages » que ne conteste curieusement aucun salarié anti-gréviste depuis 150 ans, dès lors qu’une victoire permet un partage collectif du butin.

Quant au terrorisme syndical, il consiste à ne pas trop connaître le nombre de victimes dans le camp des anti-grévistes, alors que les victimes grévistes, elles, sont recensées dans chaque manuel d'histoire sociale allant du 19ème siècle aux grèves de soixante, des USA à l’Asie. Qu'on leur ait tiré dessus ou que l’on fonce encore sur tel ou tel piquet de grève en voiture pour faire un strike...

Mais prenez garde ! Etant fils et petit-fils de syndicalistes FGTB, cet avis pourrait bien être suspect, car proféré par un être profondément déséquilibré ayant subi de graves sévices syndicaux durant l’enfance. A moitié dévoré, on a toutefois le mérité de savoir à quelle sauce les autres le seront… Pour sûr, le traité transatlantique, les intérêts notionnels, les Panama papers non suivis d’effets et les banques zombies - arrachées à la mort par le politique et se retournant contre l’économie réelle et la population- - n’y ajouteront que quelques grains de sel totalement insignifiants.

Rassure-toi, politicien ou éditocrate financiarisé : qui ne peut « le moins » ne peut le « plus » ! Comme cette austérité t’amène déjà à faire peu de cas de l’état du troisième pouvoir - des gens de ton rang – surtout lorsqu’il s’agit cellules de lutte contre la grande fraude fiscale, on ne saurait te demander en plus de respecter les travailleurs encore vigilants, ces cochons rançonnés pour l’éternité, de gré, de force ou de farce.

Je m’inquiète tout de même ! Dans l’agitation ambiante, qui va jusqu’à ronger l’os des corps constitués à des fins d’économie, j’espère qu’il se trouvera au moins encore un magistrat non gréviste pour nous imposer la personnalité juridique. Des fois qu’on n’aurait même plus les moyens pour une seule camisole…