Si les médias et Emily Hoyos changeaient de disque...
On fait beaucoup état de BHV et cela semble être la préoccupation unique de la classe politique, des médias etc. Mais la situation de la Wallonie est bien plus préoccupante avec une situation en Belgique qui l'a ravagée au point que l'on y observe dans les grandes agglomérations (où les villas ne valent pas autant que dans la périphérie bruxellois et les maisons quatre fois moins), des taux de chômage effrayants. Ce chômage est certes encore plus élevé à Bruxelles, mais il n'est pas hypothéqué (en principe disons ou "en droit" comme en dit en philosophie), par une situation économique difficile. Il y a là tout un peuple menacé de mort, mais on s'intéresse surtout aux droits sacrés des francophones de Flandre en certains milieux...
Le dessein rattachiste m'exaspère, on le sait, mais parce qu'il est révélateur d'une désespérance effrayante. Dans les rangs de ces gens, on y compte sur la France pour se débarrasser du PS wallon (un bon tiers des voix en Wallonie : s'il fallait chaque fois que l'on se rattache à un pays étranger quand un parti fait ce résultat dans une contrée, le monde serait plus agité qu'il ne l'est), et on y applaudit toute étude tendant à démontrer (il suffit de recopier les analyses flamandes), que ce pays wallon n'en sortira jamais, chose qui est notamment due, il faut le dire parce que c'est vrai, à la ruineuse politique flamande de domination économique et politique de l'Etat belge, largement appuyée sur l'excessive centralisation belge à Bruxelles. On parle de refinancer Bruxelles et cela semble l'impératif du moment mais dans les deux ou trois années à la charnière des années 50 et 60, le Borinage a perdu 60% de ses emplois avec la brutalité de la fermeture de ses mines (longuement adoucie en Flandre à coups de centaines de milliards d'alors, pas en Wallonie comme le souvenir parfaitement inexact s'en est formé). On dira que les Wallons n'avaient qu'à s'en sortir. Mais d'abord ils étaient minoritaires. Grave handicap. Et c'est ce que l'on ne dit pas aujourd'hui de Bruxelles (puisque, paraît-il, "sa richesse irrigue tout le pays" il faut encore lui apporter plus d'argent), et ce n'est pas ce que l'on a dit d'Anvers, de Zeebrugge, des centaines et des milliers de milliards de francs belges que la Flandre dominant l'Etat belge a détourné en sa faveur, chose qui lui permet maintenant de dire que nous vivons à ses crochets (alors que nous sommes le pays dans le monde qui lui achetons le plus ses produits).
Au lieu de disserter sur la beauté du fédéralisme de coopération, Emily Hoyos ferait mieux d'en appeler à la mobilisation du peuple wallon. Ce pays wallon mérite mieux que le mépris dont il est l'objet actuellement, à un point tel qu'on finit par ne même plus désigner ses habitants, confondus avec les "francophones" de Kraainem et autres hauts lieux.
Ce qui est écrit ici ne l'est pas sur la base de rancunes ou de fantasmes mais à l'examen d'une histoire que tous les Belges (y compris les Wallons), semblent vouloir ignorer et qui est ici résumée:
Critique : Flandre-Wallonie. Quelle solidarité ? Michel Quévit (Couleurs livres)
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