Critique : Belgique, un roi sans pays, Plon, 2011 (M.Buxant et S. Samyn)
Il fallait s'y attendre. Depuis que fin 2007, le monde politique s'est mis à dévoiler les conversations qu'il avait avec le roi, le secret du colloque singulier a du plomb dans l'aile. Ce qui frappe surtout dans le secret de ce colloque, c'est qu'on en fait tout un mystère alors qu'il est simplement lié à l'irresponsabilité royale prescrite par la Constitution et dont on devrait mieux connaître la profonde raison d'être (ou la dire car beaucoup de gens la savent mais ne la disent pas).
C'est ce que nous allons découvrir plus en détails dans Martin Buxant et Steven Samyn, Belgique, un roi sans pays, Plon, Paris, 2011
Bagehot, l'horloger de la monarchie constitutionnelle
Il y a quelque chose, en effet, qui ne peut se maintenir de la supposée impartialité du roi mais aussi de sa dignité monarchique si l'on sait ce que le roi pense et veut. Bagehot a décrit en quelques pages (dont on se demande parfois combien de constitutionnalistes les ont lues), le principe de fonctionnement de la monarchie : « Pour dire les choses brièvement, le souverain possède dans une monarchie comme la nôtre, trois droits - le droit d'être informé, le droit d'approuver, le droit de mettre en garde. Et un roi sagace et de grand bon sens ne voudra avoir rien d'autre comme droits. Il verra que le fait de ne pas en avoir d'autres le rend à même d'utiliser ceux-ci avec beaucoup d'influence. Il dira à ses ministres: " La responsabilité de ces mesures c'est vous qui la prenez. Peu importe ce que vous pensez, il faut faire ce qui convient le mieux. Peu importe ce que vous pensez qu'il y ait de mieux à faire, je vous y encouragerai et vous aurez mon soutien total. Mais vous voudrez bien observer que pour telle ou telle raison, ce que vous proposez n'est pas bon; pour telle ou telle raison, ce que vous proposez n'est pas ce qu'il y a de meilleur. Je ne m'y oppose pas, il est de mon devoir de ne pas m'y opposer; observez seulement que je vous mets en garde." Supposons maintenant que le roi ait raison et qu'il ait le talent que souvent possèdent les rois de s'exprimer efficacement, il pourrait ne pas arriver à aider son ministre à changer d'avis. Il se pourrait qu'il n'arrive pas à modifier le choix qu'a fait son ministre, mais il introduira toujours le trouble dans son esprit. » 1 Bagehot ajoute que ces droits ne peuvent être exercés que dans le secret et qu'il ne faut pas introduire la Reine dans le combat politique car dans ce cas elle cessera d'être vénérée par les combattants de cette joute ; elle en deviendra un combattant comme les autres. » 2 et il ajoute au même endroit que le prestige de la monarchie s'en ira du fait de ces révélations. C'est bien l'effet que produit actuellement ce livre de Martin Buxant et Steven Samyn, Belgique, un roi sans pays, Plon Paris, 2011. Essayons cependant de voir pourquoi cet ouvrage a un tel retentissement.
Pratique de la monarchie et histoire de Belgique
Les deux auteurs ne se contentent pas de « dévoiler la couronne » comme on les en accusés. Ils racontent aussi la crise interminable dans laquelle le pays se débat en réalité depuis 2007. Nous avons une certaine réserve par rapport à ce qu'ils affirment dès les premières lignes : « Le roi, l'un des vecteurs traditionnels du lien entre francophones et Flamands, l'un des amortisseurs des chocs entre les deux communautés du pays, n'a pus réellement d'emprise sur la situation politique depuis quelques années. » (p. 16). Ceci est contestable. Luc Schepens le met en cause pour Albert I quand il écrit à propos du rôle de ce souverain durant la guerre de 14-18 : « Les deux grandes victimes de la guerre 14-18 en Belgique semblent être la Constitution et la démocratie parlementaire. Et cela n'alla pas sans conséquences. Pendant la suite du règne d'Albert Ier, et également sous celui de Léopold III, le roi a exercé au sein du pouvoir exécutif un rôle hors de proportion avec ce qui avait été de coutume avant la Première Guerre mondiale (...) Ce n'est qu'après que cette situation s'est normalisée. » 3 Quant à Léopold III on se demande encore s'il sert à quelque chose de montrer qu'il n'a fait qu'aggraver nettement la division de la Belgique à tous les points de vue comme le rappelle Ramon Arango 4. Il est vrai que les auteurs dans leur brève introduction historique rappellent les événements de la question royale et la scission des esprits qu'elle provoqua (p. 14). A mon sens ils écrivent un peu vite que les pouvoirs du roi sont en déclin depuis 1830, ce qui est reprendre trop vite la thèse de Jean Stengers à laquelle on peut adresser bien des critiques du moins en ce qui concerne le caractère linéaire de cette décroissance de la monarchie, comme celles faites dans l'ouvrage La République universelle, Volume I, (Direction Paul Baquiast et Emmanuel Dupuy), L'Harmattan, Paris, 2007 [L'idée républicaine en Belgique voir en particulier le paragraphe Première fuite : le mythe d'une diminution linéaire du pouvoir monarchique . Par contre ils insistent à juste titre sur le fait que le roi est une institution fédérale et que l'Etat fédéral est dépouillé de ses pouvoirs vers le haut en direction de l'Union européenne (p. 17) et vers le bas en direction des entités fédérées (p. 18), des espaces où le roi n'a aucun rôle. La description qu'ils proposent du rôle du roi qu'on lui accorde traditionnellement lors de la formation des gouvernements est pleine d'intérêt : « A certains moments clés, il lui arrive de pousser dans telle ou telle direction, en mettant en avant ses propres suggestions, en plaidant pour l'un plutôt que l'autre. » (p. 18). Mais à notre sens, même en cas de stabilité gouvernementale, il lui est possible de jouer le rôle qu'analyse si finement Bagehot quand il énonce les trois droits des monarques constitutionnels (être consultés, appuyer, mettre en garde, qu'on a cités en commençant). Ils soulignent aussi (peut-être en oubliant à quel point la couronne avait été découverte par l'attitude de Léopold III ou encore en 1990, non seulement à cause du refus de signer la loi dépénalisant l'avortement mais aussi en raison du fait que le public fut averti que ce fut Baudouin Ier qui poussa le gouvernement belge à intervenir militairement au Rwanda à la fin de l'année 1990), un phénomène qu'ils décrivent avec justesse : « Le paravent virtuel, derrière lequel les prédécesseurs d'Albert II pouvaient s'abriter pour imprimer une direction politique, est désormais tombé. » (p. 19) Ils insistent aussi sur le caractère charismatique de Baudouin Ier et ses nombreuses interventions dans les négociations politiques, qu'on pourrait dire « dures » à côté du style plus coulant d'Albert II. Mais la citation qu'ils font d'un ministre de Leterme pourrait s'appliquer, le système mis à part, à ce qui demeure la substance du pouvoir royal : « Cela se fait en bonne intelligence (...) Il n'y a pas d'intervention directe mais plutôt des souhaits qui sont émis. » (p.21) Il n'empêche que l'on ne savait pas (ou peu), que le roi Albert II avait fortement influencé le gouvernement Verhofstadt dans le sens de l'opposition à la guerre menée contre l'Irak en 2003. Notamment parce que ne pas intervenir, selon les auteurs citant le roi, aurait été une manière d'éloigner le terrorisme de la Belgique (p. 22). Ils annoncent enfin que la réforme de la monarchie belge déjà annoncée en 1990 allait devenir impérative étant donné les préoccupations que l'apparente incapacité du Prince Philippe suscite.
L'Orange bleue, le gouvernement Verhofstadt de début 2008
Les auteurs nous appellent alors la lente sortie du tombeau des démocrates-chrétiens flamands privés de gouvernement de 1999 à 2007 alors que, avec ses alliés wallons (encore malgré tout...), cette tendance politique a pratiquement toujours gouverné la Belgique depuis 1884, la seule période d'une exclusion de longue durée des catholiques étant le gouvernement Van Acker de 1954 à 1958. Selon le livre que nous analysons, Leterme et Reynders se mettent assez rapidement d'accord pour faire un gouvernement sans les socialistes et cela avec l'appui du roi. (p.28) Mais le CD&V est arrivé à « sortir du tombeau » notamment avec la NVA des nationalistes flamands de Bart De Wever, parti au surplus républicain en cartel avec le CD&V. Les auteurs nous informent que les règles du protocole à Laeken peuvent continuer à être lourdes, sous l'apparente bonhommie et que, par exemple, on ne doit pas serrer la main d roi en premier, il faut attendre qu'il le fasse lui-même. Cette dimension protocolaire est importante et l'opinion émise ici ne surprendra que ceux qui ne se sont jamais interrogés sur le caractère mystérieux du pouvoir. On croyait cependant ces formes évanouies. Paul-Henri Spaak, peu de temps avant le retour de Léopold III le 22 juillet 1950, déclare à la Chambre « Qu'est-ce qu'un roi ? Bien plus encore qu'un homme, c'est un symbole qu'il faut accepter. Il faut jouer le jeu. Quand on entre dans son bureau, on s'arrête, on s'incline, on marche jusqu'à son bureau. On attend qu'il vous dise de vous asseoir. Le protocole - d'ailleurs stupide - vous dit de ne pas prendre la parole le premier et, ensuite, quand vous avez fini, vous marchez à reculons au risque de tomber. » 5 En tout cas, 57 ans plus tard, Bart De Wever tend plusieurs fois la main sans que son vis-à-vis ne la lui serre. Bart De Wever évoque alors les meubles empruntés indument semble-t-il par le Palais et le Prince Philippe au Palais royal d'Anvers acquis par le gouvernement flamand et qui avait quitté cette demeure le temps de sa rénovation. Cette évocation des meubles rend Bart De Wever personna non grata au Palais (p.33). Malgré les ratés de l'Orange bleue (déjà pour des raisons communautaires), le roi prend l'initiative en vue de mettre sur pied un gouvernement de ce type. Il dîne avec Reynders le 23 août (chose inhabituelle selon les auteurs pp. 36-37). Le roi semble vouloir nommer deux médiateurs mais l'un des deux est récusé par Bart De Wever. On n'en sort décidément pas et finalement c'est Verhofstadt qui forme un gouvernement intérimaire. Le roi lui remet la plus grande distinction belge, le grand cordon de l'Ordre de Léopold (p.41). Fin 2008, suite au soupçon d'intervention politique dans le procès Fortis, Van Rompuy succède à Leterme, mais part rapidement pour devenir le Président européen, ce qui fait qu'un proche du roi confie : « Quand Van Rompuy est devenu Preier ministre, Albert pensait qu'il serait tranquille pour quelques années. IL a finalement dû déchanter. » (p.43)
Enfin, le 26 avril 2010, le roi accepte une nouvelle démission d'Yves Leterme, suite aux difficultés sur BHV et suite à la volonté du VLD de précipiter la chute du gouvernement. Mais le roi continue ses consultations alors que plusieurs partis politiques sont en fait déjà en campagne électorale. Dans ses consultations le roi ne reçoit ni le VLD, ni la NVA ni la Lijst Dedecker. Les élections ont lieu et la NVA obtient un succès énorme. Le PS est aussi victorieux, il est redevenu le premier parti wallon et francophone.
Depuis les élections de juin 2010
Le chef de cabinet du roi Jacques Van Ypersele téléphone à De Wever pour le convoquer au palais, « Ce matin-là, le ton est glacial » écrivent Samyn et Buxant. Mais De Wever est rassurant pour le roi : « Si l'Etat fédéral est en difficulté, (...) Alors la Flandre est en difficulté, et ce sont tous les citoyens qui en pâtiront - y compris les Flamands. Je ne suis pas fou. » (cité p. 58). Il dit à Albert II qu'il ne veut pas de révolution, que les finances de l'Etat doivent être redressées. Il propose aussi au roi de travailler avec Di Rupo,le vainqueur en Wallonie. Il rassure aussi les milieux financiers internationaux en répétant qu'il ne veut pas faire exploser la Belgique mais désire une évolution lente de ses structures. Le roi qui a fait état du mécontentement provoqué par l'attitude du président du VLD, Alexander De Croo, se voit reprocher par celui-ci d'avoir une attitude politique (il me semble qu'il vaudrait mieux dire « partisane » ou de « combattants » pour reprendre le terme de Bagehot). Le 2 juillet, De Wever fait rapport au roi. Les choses n'avancent pas. 6
Les états-majors du PS et de la NVA se retrouvent dans un bon restaurant de la campagne flamande. Finalement, alors que les choses ne sont pas mûres pour former un gouvernement De Wever suggère à Di Rupo de conseiller au roi de le nommer préformateur. Au départ, les choses avancent puis à nouveau les rouages se grippent. Le 30 juillet Di Rupo estime que sa mission tend à concilier l'inconciliable (sur le plan communautaire). Le 18 août, Di Rupo n'y croit plus. (p. 68). Le roi finit par convaincre Di Rupo de continuer et les auteurs de citer un témoin qu'ils ne nomment pas : « C'est quand même le Chef de l'Etat. Quand il pose une demande, comme un patron, on essaie de l'entendre. » Le 3 septembre Di Rupo renonce. Il négociait jusque là avec sept partis (CDH, PS, MR, NVA, SPA et les verts flamands et wallons). Le lendemain, le roi reçoit les différents partis en présence du chef de cabinet du roi, ce qui signifie que le débat peut être dur car s'il est de coutume que l'on ne contredise pas le roi [notons que ce n'est pas ce qu'a fait Alexander De Croo en juin], il n'en va pas de même avec le chef de cabinet de celui-ci.
Les libéraux estiment selon un témoin : « On sait bien que ce qu'a fait Alexander De Croo est un désavantage également pour les libéraux francophones par rapport au Palais. » (p. 74) Et le roi accepte mal (comme le PS), que la NVA et les libéraux se voient dans un bon restaurant de la capitale le 28 août, scène qui est également bien racontée dans Les forçats de la rue de la Loi . Belgique, un roi sans pays montre par exemple que sans un bon réflexe politique de Louis Michel, le chef de cabinet du roi après les élections de 1999 avait mis au point un scénario où Xavier de Donnea et Annemie Neyts devait, selon le brouillon d'un communiqué du Palais, négocier avec les partis chrétiens la formation d'un nouveau gouvernement. Après un entretien en tête-à-tête avec le roi, Louis Michel est chargé par le roi de tenter une autre façon de procéder et il doit conclure après 24 heures, ce qui change l'histoire puisque les partis chrétiens descendent au tombeau pour huit ans. Les témoins de l'incident ont vu le chef de cabinet du roi changer de visage et plusieurs assurent que cela a été une des dernières tentatives du côté du Palais de forcer les choses en vue d'arriver à une autre coalition que celle voulue par les partis politiques, soit à ce que voulait Jacques Van Ypersele dont les préférences politiques chrétiennes sont archi-connues.
On en revient à la crise de 2010-2011. Les socialistes français viennent s'informer auprès de leurs homologues belges. La crise politique s'enlise. La NVA voudrait voir les libéraux entrer dans la danse. Le roi non. Peu avant, Reynders avant demandé s'il pouvait s'envoler pour une réunion internationale et le chef de cabinet lui répond « Vous ne serez pas reçu dans l'immédiat par le roi... » (p. 81 : on cite cette phrase car elle est dite sur un ton de commandement, malgré tout).
Colère royale à l'automne 2010
Le 7 octobre le roi reçoit le CDH et les Verts et leur fait part de son exaspération en raison des rumeurs selon lesquelles PS et NVA sur la foi de sondages favorables iraient aux élections. Il est furieux, on ne l'a jamais vu dans cet état précise un témoin. Il dit : » Ils n'ont qu'à se débrouiller (...) Ils peuvent encore négocier pendant cinq mois s'ils le veulent mais je ne signerai jamais pour aller à de nouvelles élections, je n'autoriserai pas cela ! C'est hors de question. » (p.82). Puis il charge De Wever d'une mission, mais les auteurs eux-mêmes écrivent que le roi est excédé, le chef de cabinet est présent, comme témoin possible de ce qui se serait dit : « On ne lâche pas un loup dans une bergerie sans prendre quelques précautions. » (p. 83), commentent eux-mêmes les deux journalistes. Et selon eux le chef de cabinet du roi, face à Bart De Wever, qui aurait voulu porter le titre d'explorateur royal lui dit que cette appellation est « réservée aux gens sérieux » (p. 84 : comme van Rompuy). Le terme d'explorateur avait été également accordé par Baudouin I en 1968 au comte Adhémar d'Alcantara, un noble flamand (ce que n'avait pas apprécié Jos Van Eynde, le leader socialiste flamand).
La consigne royale était d'en rester à la négociation engagée par les sept partis (sans les libéraux), mais BDW annonce peu après avoir quitté le roi qu'il recevra qui il voudra. Voici comment un commentateur libéral parle de cette négligence pour les consignes royales : « Je trouve que Bart De Wever est assez cool pour un nationaliste et qu'il respecte beaucoup le Palais pour un républicain ? ce n'est quand même pas dingue que ce type dis qu'il va voir les libéraux s'il sent que les autres partis ont fait rédiger un communiqué disant l'inverse par Van Ypersele. » (pp.84-85). Cela peut tout de même sembler un peu faible comme tactique. Après 7 jours (au cours desquels les contacts avec les libéraux seront infimes), BDW remet sa note, aussitôt descendue en flammes par les partis francophones, puis récupérée par Paul Magnette, étrangement. Après BDW le roi charge de mission Johan Vande Lanotte sans s'être concerté avec la NVA. Johan Vande Lanotte est plus couvé par le roi puisque celui-ci remettant sa démission au roi après l'échec de sa mission, se la voit refuser, qu'elle dure 3 mois et qu'il est appelé plus pompeusement « clarificateur royal » Les deux journalistes commentent : « Les deux grandes communautés linguistiques semblent pareilles à des icebergs qui - lentement mais sûrement - partent à la dérive dans des directions opposées. Mais même pour établir les termes d'un divorce éventuel, il faudra négocier. » (p.87)
[Les chapitres 3 et 4 concernant le rôle du chef de cabinet du roi et les liens du Palais avec le monde catholique seront traités dans des pages distinctes qui seront indiquées quand elles auront été rédigées.]
Un Prince héritier sans doute incapable de régner
Un roi sans pays explique que lors de la mort du roi Baudouin en 1993, beaucoup voyaient Philippe lui succéder, mais Dehaene contacta le Prince Albert qui n'entendait pas renoncer à ses droits à la couronne. Or selon la Constitution c'était lui qui devait succéder à son frère. Bien que les auteurs ne le disent pas, certains pensent aussi que si Baudouin désirait voir Philippe lui succéder il s'était entendu avec son frère qu'en cas de malheur c'était lui qui devait quand même monter sur le trône. Toutes ces hypothèses sont levées, autant y faire écho... Mais les auteurs pensent que le gouvernement n'aurait pas été favorable à l'hypothèse Philippe, notamment son chef Jean-Luc Dehaene. Et surtout en raison du fait qu'une réforme de l'Etat devrait être menée. Les responsables politiques se demandent « si l'héritier souhaité par Baudouin est capable de mener la Belgique en ces circonstances très difficiles. » (p. 140) Le livre cite aussi Dehaene lui-même : « Il avait clairement dit que Philippe lui succède (...) Mais il est tout aussi clair qu'il pensait certainement encore régner six ou sept ans au moment où il a formulé ses consignes. » (p.140). Passons sur les déboires conjugaux d'Albert et Paola ou les frasques de Laurent, ce qui est plus étonnant c'est d'apprendre que Philippe lui-même croyait bien devenir roi et qu'il n'apprit que ce n'était pas le cas par les médias (p.146). Effondré, il erre comme une âme en peine : « Philippe était complètement à côté de ses pompes... » dit un témoin (p. 147). Désigné sénateur comme c'est l'usage, il participe à une commission de l'Intérieur du Sénat où ses collègues sidérés l'entendent plaider pour l'interdiction de la pornographie (p.147). Quand en 1999, il apprend que le commerce extérieur sera régionalisé, il ne peut accepter que cela soit le cas et il fait une scène en public à Louis Michel à Jodoigne (les auteurs ne citent pas ce nom, mais disent qu'il s'agit d'un vice Premier Ministre de Verhofstadt de 1999 à 2003, qui de plus est bourgmestre, or il n'y a que lui qui ressemble à ce signalement) : « Il [Philippe] est venu visiter ma ville (...) En tant que maire, je lui ai souhaité la bienvenue et je voulais lui présenter les responsables locaux. Mais nous n'avons même pas pu entamer la présentation, il m'a directement interpellé publiquement : "Pourquoi voulez-vous régionaliser cette compétence ? [le commerce extérieur] J'y suis tout à fait opposé." Mes tentatives pour le calmer n'ont pas aidé et il a commencé à crier de plus en plus fort. Je lui ai dit : "Monseigneur, tout à l'heure peut-être nous pourrons en parler." Mais il a continué à râler comme un fou. A un moment donné, il a même commencé à tirer sur ma veste ! "Vous n'avez pas le droit de faire cela, vous n'avez pas le droit de faire cela", disait-il. C'était vraiment hallucinant. Le bonhomme ne semblait pas remarquer que les élus dans ce pays ont le dernier mot. Et qu'il n'y a que peu de gens qui sont nés princes... » (p. 150) On peut avoir le sentiment que c'est pour complaire au Prince qu'est créé un bureau spécial qui mène quatre missions par an sous la présidence du Prince, dans le cadre d'un accord entre Etat fédéral et Régions qui financent cet organisme à raison de 6 millions par an. (p. 151)
En 2006, le Prince préside une mission économique en Afrique du Sud. Son comportement en public est si malhabile et inadéquat que Jan Grauls, diplomate chevronné le lui fait observer mais le Prince l'humilie publiquement (pp. 152-153). Sur ce, la chaine flamande VTM publie un reportage très critique sur le Prince. Le palais songe à une interview à publier dans De Standaard et La Libre Belgique. Mais les questions et les réponses se feront par écrit. Verhofstadt est très ennuyé de devoir couvrir non pas le roi mais le Prince héritier. L'interview est corrigée : « Ces réponses neutres et stériles laissent une impression clairement défensive de la part du prince qui veut répondre aux critiques et n'y parvient pas réellement. » (p. 155).
Philippe voudrait avoir un cabinet plus étoffé pour lui permettre d'être plus performant mais c'est son père qui s'oppose en fait à ces améliorations que son fils souhaite (pp. 156-157). Il met en cause le chef de cabinet du roi qu'il tient également pour responsable de son éviction lors de la succession à Baudouin I. Les auteurs citent un ancien Premier ministre qui explique pourquoi Albert II contrôle étroitement son fils : »Albert ne laisse pas la moindre place à Philippe (...) Il l'engage dans un projet, ne 'y prépare absolument pas et puis le laisse se débrouiller tout seul (...) Il fait cela parce que c'est un environnement hyper-sensible (...) Il ne peut y avoir aucune ambiguïté ou double discours sur les points de vue exprimés par le palais royal. Le chef de l'Etat a une fonction particulière et il ne peut tolérer qu'on tente de le doubler. » (pp. 158-159). Certains (Johan Vande Lanotte, Davignon), il est vrai, pensent que la situation s'améliore, que la présence du Prince est une plus-value (Vincent Van Quickenborne, Charles Michel) lors des missions économiques à l'étranger.
On pourrait se demander pourtant si les performances évidentes de l'AWECS sont dues à Philippe ...
Philippe tente aussi d'inviter des gens du monde politique chez lui, mais il ne brille pas dans les conversations ou n'invite plus qui le contredit même poliment (pp. 160-161). En 2004, lors d'un voyage en Chine il s'exprime comme suit dans le magazine flamand Story : « Certaines personnes et certains partis comme le Vlaams Belang son contre la Belgique et veulent détruire notre pays. Je peux vous assurer qu'ils auront affaire à moi. Et ne vous méprenez pas : je peux être très méchant. » (p.162). Cela provoque l'irritation du Premier ministre Verhofstadt.
Début 2005, il signe un texte de la FEB orientée dans le sens de la politique voulue par cette organisation patronale. Il est à rappelé à l'ordre par le chef du gouvernement. Six mois plus tard, lors d'une visite en Russie qui coïncide avec la découverte du cadavre deux petites filles dans la région de Liège, il supprime la conférence de presse destinée à expliquer le but de cette visite et écourte sa visite de la Place rouge. Il consterne à nouveau la classe politique tant ses propos sont maladroits. Début 2007, lors de la présentation des vœux du roi aux Corps constitués, le Prince s'en prend à Yves Desmet de De Morgen et Pol Van Den Driessche de VTM les menaçant même de leur interdire l'accès au palais royal, ce qui provoque de nouvelles réactions très critiques de la part du gouvernement. Certains regrettent que le Prince n'ait pas de statut clair mais Karel De Gucht affirme : « Le roi Albert a la plénitude de ses pouvoirs et nous n'avons jamais rencontré le moindre problème avec lui (...) Le Prince Philippe n'a aucun pouvoir et pourtant nous avons toujours des problèmes avec lui. C'est donc un problème de personne et non de fonction. » (p.166). Certains disent cependant que les appréhensions à l'égard de Baudouin lors de son accession au trône étaient grandes, dans la mesure où l'on estimait qu'il était « dans l'ombre de son père » (Davignon, cité p. 166). Mais remarquons que cette prédiction s'est réalisée au moins pour les dix premières années de son règne 7 (p.166)
Ces faits sont en partie connus, mais l'intérêt du livre est de rassembler tous ces incidents puis de donner la parole à un haut responsable politique : « Je me demande parfois si Philippe comprend que le roi a un rôle de médiateur et de représentation. Il nous a plusieurs fois fait comprendre : "Quand je serai roi, vous allez voir ce que vous allez voir." Et c'est une grande source d'inquiétude pour le futur. » (p.167).
Un Fonds Prince Philippe a été fondé en 1998 en vue de lui donner plus de visibilité et de crédibilité. Il reçoit moins d'argent que celui de l'épouse de Philippe (« la mauvaise image de son parrain constitue un frein pour certains investisseurs » écrivent les auteurs p. 171). En 2009 La Libre Belgique et De Standaard demandèrent et reçurent des subsides pour lancer une enquête en Wallonie et en Flandre sur la manière dont les deux opinions publiques voient la monarchie. Il s'avère que les résultats de l'enquête ne sont pas très favorables. On lui demande une interview qu'il refuse. A une réunion du CA de ce Fonds, il se met en colère contre ceux qui ont attribué de l'argent en vue d'une telle enquête. Il fait pression pour que les articles ne soient pas publiés, ils le seront quand même évidemment. La raison sociale du Fonds Prince Philippe a été redéfinie...
Conclusions de Samyn et Buxant
Johan Vande Lanotte s'exprime : « Il n'y a plus un seul parti qui désire que la monarchie joue à nouveau un rôle politique plus actif, cela, c'est le passé » (p. 177). On ne se soucie plus guère de la monarchie (p.178). Nous pensons que les comparaisons avec les autres monarchies constitutionnelles sont pertinentes mais la revue TOUDI les a souvent faites 8, même si nos archives sur Internet sont encore incomplètes à cet égard.
Il y a une volonté politique d'aller à une monarchie protocolaire. Contrairement à ce que l'on dit, les partis francophones, ne sont pas nécessairement plus accrochés à la monarchie que les partis flamands, c'est ce qu'affirme JL Dehaene : « Lors des précédentes réformes de l'Etat (...) nous avons clairement choisi un modèle où le roi ne signait pas les décrets des Régions et ne nommait pas leurs ministres. Durant ces négociations, je n'ai pas une seule fois rencontré un grand défenseur de la monarchie qui m'aurait dit que tout devait passer par le roi. » (p.189). Les auteurs opposent trop, à notre sens, le soutien wallon supposé à la monarchie et l'opposition flamande à la même institution. D'autres sondages que ceux qu'ils citent sont plus nuancés 9 Au demeurant, il suffit d'avoir en tête les images de La Chute d'un roi pour comprendre que la droite flamande est passée du soutien à la monarchie à son rejet et que cela peut expliquer bien des écarts, parce que l'opposition à la monarchie reste fortement marquée à gauche en Wallonie, où, par ailleurs, les événements de 1950 ont pu susciter le sentiment que l'on avait maintenant la monarchie qui convenait. Renard lui-même a compté sur le roi en 1960-1961 10.
On pourrait aussi déplorer que ce livre n'introduit pas dans le débat public les bonnes références théoriques à la monarchie constitutionnelle en ce qui concerne son fonctionnement étrange magnifiquement dévoilé par le subtil Bagehot déjà cité au début de cette page. Mais aussi en ce qui concerne son incompatibilité avec la démocratie qu'une lecture attentive d'Habermas démontre à l'envi 11. Il faut citer aussi ce que dit Arango du rapport entre la monarchie constitutionnelle et la nation : « Un monarque constitutionnel moderne est l'incarnation de la continuité historique et de l'identité nationales, mais il n'est capable de le réaliser que s'il existe déjà une tradition commune à chacun de ses sujets et que si le peuple dont il est la représentation forme un tout qui puisse se projeter dans une image claire et simple de ce qu'il est. En d'autres termes, le monarque est l'effet et non la cause de l'homogénéité et du consensus. Le problème du consensus est au cœur de la question royale. Pour le Belge moyen, l'affaire royale devint un concentré de tous les points sur lesquels la société belge était en défaut de cohésion - les contentieux ethniques, linguistiques, religieux et économiques discutés dans les chapitres précédents. » dont on pourra lire le texte anglais sur le site de la revue 12. Citons aussi un autre commentateur du pouvoir royal, Francis Delpérée qui écrit à propos du gouvernement Verhofstadt II « Pourquoi pas Verhofstadt II qui succéderait sans coup férir à Verhofstadt I ? L'explication saute aux yeux. Le gouvernement arc-en-ciel a perdu un de ses maillons écologistes il y a exactement quinze jours. Ecolo est sorti de son plein gré du gouvernement. Agalev, victime du seuil électoral, cesse d'exister sur le plan électoral. Reconduire le gouvernement à cinq n'aurait pas beaucoup de sens. Par ailleurs, on ne peut oublier que le SP.A - qui est un des grands vainqueurs des élections - a composé un cartel avec Spirit. Il est indispensable de préciser la place que ce dernier sera en mesure d'occuper dans la nouvelle équipe ministérielle. Le mercredi 28 mai, le roi charge M.Guy Verhofstadt (VLD) de former un gouvernement. Peu avant l'informateur E. Di Rupo avait rendu compte au roi de sa mission d'information. Le samedi 12 juillet, le roi procède à la nomination des membres du gouvernement violet. » et le commentaire qu'en fait Marie-Christine Graide dans Un citoyen toujours déclassé ? (2) : « On a le sentiment que Francis Delpérée transforme en applications strictes d'une sorte de Loi céleste (la Constitution), les mille et uns aspects des rapports de force, comme si l'intervention du roi ne pouvait découler que d'une règle qu'il incarne et non de sa propre appréciation, de son jugement, de ce qu'il désire. » Et enfin rappelons la fameuse phrase de Jean-Baptiste Nothomb au Congrès national « L'hérédité et l'inviolabilité sont deux fictions politiques, deux fatalités publiques, deux exceptions dans l'ordre social. Face à ces fictions se dresse, toujours menaçante, la souveraineté du peuple qui, dans les cas extrêmes, les brisera sur-le-champ. » cité également dans le livre dont rend compte Marie Christine Graide 13
Le secret du colloque singulier explique aussi le déclassement citoyen
Mais laissons la parle à nos deux auteurs et à leur livre quand ils écrivent : « Officiellement, le roi ne fait donc rien, ce sont les ministres qui négocient. Même lorsque, comme par le passé, les ministres ne connaissaient rien des plans du palais royal, cela se faisait quand même sous leur responsabilité. » (p. 179). Cette phrase est terrible. Elle veut dire évidemment que, même au plus haut niveau, les citoyens dotés du plus de pouvoir ont pub voir s'échapper dans les mains d'une personnalité qui n'était pas élue, la conduite du pays. On pourrait se dire que ceci ne concerne que les hommes politiques. Mais cela signifie aussi que la règle du colloque singulier et d'une manière générale le secret d'ont s'entoure la monarchie ne pèse pas que sur les tractations politiques au jour le jour qui d'ailleurs, très normalement, ne vont pas sans discrétion. Ce secret pèse aussi sur la vie du pays tout entier en ce sens qu'il y a eu dans notre histoire une mise en abîme du « secret du roi » et du secret du peuple : « La "mise en abîme" est ce procédé, cinématographique ou pictural, qui consiste à inscrire, à l'intérieur d'un objet ou d'une situation, cet objet même ou cette situation elle-même. Comme dans la couverture de La Belgique malgré tout, représentant le capitaine Haddock s'exclamant « Quoi! », et regardant la couverture du livre où il s'exclame « Quoi! » et ainsi de suite... A l'intérieur du 2e objet ou de la 2e situation, il y a un 3e objet (ou situation) et à l'intérieur de ce 3e objet un 4e objet (ou une 4e situation), et ainsi de suite à l'infini... Cet infini n'a rien de substantiel. Il est le mauvais infini, l'indéfini. S'indéfinir, tel est bien le sort que logiquement un Etat comme l'Etat belge doit subir. C'est à la monarchie que revient le rôle de parfaire ce système symbolique de déréalisation. On sait que, constitutionnellement, les entretiens avec le roi sont couverts par le secret. Le peuple doit donc tout ignorer de ce que pense le roi qui doit rester « irresponsable » (et être à même d'exercer de cette manière son pouvoir d'influence tout à loisir). On ne dira pas ici que le référendum est nécessairement le meilleur instrument de la démocratie. Mais il n'est pas évident qu'il se dégrade toujours en plébiscite et on admet maintenant que, sur des sujets essentiels où, vraiment, une certaine logique binaire est acceptable, le référendum se justifie. On peut donc estimer que le référendum, dans certains cas précis, est la meilleure manière de s'exprimer pour le peuple souverain. Mais, en raison de l'expérience de 1950, où cette expression solennelle du peuple souverain a mené à son déchirement - comme nous l'avons expliqué pour commencer -, Hugues Dumont a écrit, non sans pertinence - et nous nous permettons de rappeler cette citation-clé dont nous nous sommes déjà servis au chapitre précédent -, que « la Belgique ne pourrait survivre s'il était permis de connaître sans contestation possible la teneur de son opinion publique sur des questions sensibles ». Hugues Dumont poursuivait: « Quand un Etat qui se veut démocratique en arrive à déduire de ses principes constitutionnels que l'ignorance délibérée de l'opinion de ses citoyens est une condition de sa propre survie, il doit avoir le courage de se décider soit à changer ses structures, soit à disparaître. ». Une preuve que le rejet du référendum est liée au problème communautaire, c'est le fait qu'un juriste comme Franklin Dehousse l'envisage avec faveur dans les entités fédérées de l'actuelle Belgique. Nous vivons donc dans un Etat démocratique dont il n'est permis de connaître ni l'opinion du Chef (de l'Etat) ni l'opinion de sa propre opinion publique. Les deux impossibilités sont comme mises en abîme. La dissimulation de l'une renvoie à la dissimulation de l'autre. Il y a quelque chose de vertigineux dans ce saut continuel du non-dit au non-dit, de la non-opinion à la non-opinion: c'est cela la Belgique. La Belgique va-t-elle donc disparaître? Mais n'a-t-elle pas déjà disparu? » 14
On referme ce livre avec une sensation de jamais vu. C'est la première fois, du moins aussi rapidement, que l'histoire de Belgique intègre totalement à son récit l'action royale. Il est possible que cela la menace. Mais n'y a-t-il pas ici, au-delà même de la question de la démocratie qui s'identifie à la publicité, la question tout aussi forte de la vérité ?
L'histoire de Belgique est mal connue. Parce que, d'une part, tout ce qui pourrait mettre en cause la réputation des membres de la dynastie continue à être l'objet de dénis ridicules comme le souligne à juste titre Ludo De Witte à propos de Léopold II par exemple 15.
Parce que, d'autre part, et c'est sans doute plus grave, on tend à magnifier le rôle des rois fatalement au détriment de l'action des citoyens eux-mêmes quelles que soient leurs places dans la hiérarchie sociale. Il est invraisemblable que même quelqu'un comme Jean Stengers donne l'impression parfois de se réjouir qu'il en soit ainsi 16
On pourrait songer à Hubert Pierlot à qui Baudouin Ier, lors d'une cérémonie à Arlon en 1950, dédaigna serrer la main 17 alors que, comme l'écrit son biographe Thierry Grosbois, « il a sauvegardé l'existence de la Belgique, le maintien du Congo et les institutions démocratiques de ce pays, dans une période de crise grave. On peut se demander, dans le personnel politique belge de l'époque, qui aurait pu ou voulu faire mieux ? » 18
Voir aussi EDITO: l'agonie de la monarchie a commencé et Discours d'Hubert Pierlot le 28 mai 1940
- 1. The English Constitution, second edition, 1873, p. 86.
- 2. « We must not bring the Queen into the combat of politics, or she will cease to be reverenced by all combatants; she will become one combattant among many. », p. 85
- 3. Luc Schepens, Albert Ier et le gouvernement Broqueville, Duculot, Gembloux, 1983, p.230.
- 4. Monarchie et unité belge (Ramon Arango)
- 5. Les faces cachées de la monarchie, belge, TOUDI & Contradictions, Enghien-Walhain, 1991, p. 163.
- 6. On pourra se reporter aussi pour ceci à l'ouvrage Les Forçats de la rue de la loi : Crise belge : la meilleure analyse (juin 2010-janvier 2011)
- 7. voir par exemple Lumumba et le péché originel du roi Baudouin , Critique: ''La Couronne et la Rose, Baudouin et le monde socialiste 1950-1974'' (Vincent Delcorps). Editions Le Cri ou encore Léopold III régna longtemps après son abdication
- 8. Par exemple Monarchie au Danemark
- 9. Voir Monarchie protocolaire : on retarde! allez à l'intertitre Le roi n'est pas plus populaire en Wallonie qu'en Flandre.
- 10. Critique: ''La Couronne et la Rose, Baudouin et le monde socialiste 1950-1974'' (Vincent Delcorps). Editions Le Cri
- 11. EDITO: l'agonie de la monarchie a commencé voir l'intertitre La Publicité, fondement de la démocratie, est mortelle pour la monarchie
- 12. Ramon Arango, Leopold III and the Belgian Royal Question, The John Hopkins Press, Baltimore, 1961, pp. 212-213. Voyez Belgian Monarchy & Belgian Unity
- 13. Un citoyen toujours déclassé ? (2)
- 14. [1026] voir Roi et peuple mis en abîme
- 15. Congo: des élites belges incapables de vérité
- 16. Le péché capital de la monarchie
- 17. Jean Stengers, L'action du roi en Belgique depuis 1831, Duculot, Gembloux, 1992, p. 227.
- 18. Lettre de Thierry Grosbois, à propos de son livre Hubert Pierlot 1930-1950, Racine, Bruxelles, 2007, à Daniel Olivier in Daniel Olivier De la rive de la Critique historique d'un criticiste sur Hubert Pierlot en passant par la dérive de deux histories, un Gouverneur et un journaliste, Editions « Ça-Me-Dit de l'Histoire », Ansart, 2011.
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