Les initiateurs des Etats Généraux de Wallonie ont abattu un travail considérable
Trois commissions ont été réunies par les promoteurs des Etats Généraux de Wallonie où l'on retrouve des personnalités comme ClaudeThayse et Jules Gheude, Jean-Paul Brilmaker d'autres militants réunionistes ou compagnons de route. La première commission a réuni des arguments pro et contra sur l'hypothèse de la Wallonie indépendante. La deuxième commission travaille l'hypothèse d'une fédération Wallonie-Bruxelles. La troisième traite de la réunion à la France. Sur des questions comme l'économie wallonne, la culture wallonne, les auteurs de cette vaste et solide enquête ont rassemblé chiffres, arguments et faits. Ils ont aussi interrogé divers experts comme Jean Pirotte, Michel Capron, Michel Quévit, des hommes politiques. Dans la mesure où ce qui pose sans doute le plus de problèmes au sein du mouvement wallon, c'est l'opposition entre régionalistes et réunionistes, il est intéressant de souligner que certains participants aux travaux de la Commission qui s'est penchée sur l'hypothèse de la réunion à la France plaident pour le maintien des compétences actuelles de la Wallonie, font également des propositions qui, à notre sens, devraient devenir l'objet de débats dans le mouvement wallon comme le choix en faveur d'une solution s'inspirant de l'article 88 de la Constitution française : "La République peut conclure des accords avec des Etats qui désirent s'associer à elle pour développer leurs civilisations." La chose est évoquée par le secrétaire du Parlement wallon Jean-Claude Damseaux (s'exprimant comme expert), et qui fait observer que le maintien des compétences actuelles de la Wallonie est impossible dans le cadre républicain français actuel. D'autres avis d'experts ont été utilisés, soit directement par les personnes qui ont réalisé cette vaste étude, soit en compilant les avis des mêmes experts qui se sont déjà exprimés sur ces questions et le débat qu'il entraîne. La lecture du rapport que nous avons faite ici est évidemment très incomplète. Cependant, les pour et les contre sont toujours relevés et équilibrés dans les textes. C'est d'ailleurs le principal mérite de cette initiative, car il n'est pas simple de dépenser son énergie à étayer des thèses qu'on désapprouve ou à critiquer celles que l'on voudrait voir emporter l'adhésion des Wallons. Le mouvement wallon est parvenu longtemps à demeurer uni malgré l'existence en son sein de ces courants contradictoires que représentent bien, en partie, les finalités de recherche des trois commissions. Encore que la fédération Wallonie-Bruxelles telle qu'on en parle aujourd'hui n'est pas vraiment à l'ordre du jour depuis longtemps. Il nous semble aussi que les auteurs de ce long rapport se placent dans la perspective de la disparition de la Belgique, ce qui n'est pas une chose assurée dans la mesure où Flandre, Wallonie et Bruxelles ont depuis toujours cherché à garantir leurs positions au sein du cadre belge. Or, depuis que ces trois entités (et la Communauté germanophone), obtiennent de plus en plus d'indépendance dans ce cadre, on pourrait se poser la question de savoir si un jour ou l'autre, le "cadre" (soit la Belgique), ne sera plus qu'une structure si légère qu'elle ne pèsera plus rien de plus que le cadre du saint Empire germanique supprimé par Bonaparte au début du 19e siècle. Dans cette hypothèse, la Belgique aura bel et bien disparu mais ni la Wallonie, ni la Flandre, ni Bruxelles devenues en fait des Etats indépendants. Revenons à ce rapport qui n'a pas encore été lu comme il le faudrait ici même : c'est un document unique. Rares sont les Wallons qui ont fait à cette vaste échelle l'effort de réfléchir en vue de permettre un vrai débat. Ce rapport a même quelque chose d'unique, en dépit de certaines de ses faiblesses. Aucun Wallon soucieux du sort de la Wallonie n'y peut rester indifférent.
http://www.etatsgenerauxdewallonie.net/
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Commentaires
Sauf si, comme cela est