Nouvelle série annuelle
En guise d'introduction : Justifications de cette carte de la Wallonie
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Le dictionnaire Hachette de 1986 énonçait l'idée que la Wallonie était sans unité historique ni géographique (voir interview de Léopold Genicot en 1987, TOUDI n°1). Or, il est vrai de dire que la Wallonie est l'espace politique qui représente la plus grande partie du bassin versant de la Meuse, soit 12.000 km2 (sur 36.000) et qui contribue le plus (avec les Pays-Bas), au financement du traité sur ce bassin signé par la Wallonie, la France, les Pays-Bas, la région de Bruxelles, la Flandre, l'Allemagne et le Luxembourg. Cette carte a le mérite à cet égard, de situer la Wallonie sur la carte d'Europe à partir de réalités géographiques naturelles comme le cours de la Meuse, celui de la Moselle et du Rhin le Pas-de-Calais, la Mer du Nord, les côtes de l'Angleterre, le delta que constituent l'embouchure du Rhin et de la Meuse aux Pays-Bas, soit une des parties centrales de l'Europe et, pourrait-on dire, un espace assez emblématique de ce continent, peut-être le plus emblématique d'Europe occidentale dont il réunit trois des plus grands pays et les Pays-Bas.
Aucune réalité de géographie humaine ne peut être définie à l'aide d'un seul élément. Le territoire wallon appartient également à d'autres bassins que celui de la Meuse mais 75% du territoire wallon y appartiennent effectivement.
Dans l'encyclopédie Wikipédia notamment, la plupart des pays souverains ou des entités autonomes tels que les Etats fédérés (le Québec par exemple ou d'autres provinces canadiennes), possèdent des cartes muettes permettant de les situer comme le fait la carte ci-dessus. Le fait qu'aucun nom de pays n'apparaît (et que seule la Wallonie soit implicitement désignée), ne doit pas être interprété de manière « nationaliste » puisque ce procédé cartographique est courant.
De même, le fait que la carte de la Belgique ne soit pas ici dessinée, ne signifie pas non plus que la carte serait « séparatiste ». Trop de cartes de la Wallonie s'insèrent dans des cartes de Belgique ce qui la fait apparaître non comme une entité en soi mais comme la moitié d'autre chose ou la partie d'autre chose.
Il est évident que toute réalité humaine est également la partie d'un ensemble plus vaste (villes, régions, pays, continents et au-delà écoumène), mais que, comme toute réalité humaine, la Wallonie peut être aussi considérée comme une fin en soi, comme quelque chose d'autonome, au sens de l'autonomie de la personne humaine telle que l'éthique de Kant la définit comme ne pouvant pas être considérée seulement comme un moyen, mais aussi comme une fin. On établit ici une analogie entre partie et moyen d'une part, tout et fin d'autre part. Il arrive souvent que l'on dise que la Wallonie doit pouvoir se développer, car cela garantit la stabilité de l'Etat fédéral. Ce n'est pas inexact, mais il est inexact de s'en tenir à cela puisque toute réalité humaine peut (et doit) être considérée également comme un tout en soi (ou une fin en soi et bien entendu pas rien que cela).
Polémiquement : sauver la Wallonie pour sauver la Belgique c'est établir une hiérarchie qui a quelque chose d'immoral. Si je vois quelqu'un se noyer, je ne vais pas le sauver parce que c'est un père de famille nombreuse alors que je laisserais tomber par exemple un célibataire.
Les réflexions sur le territoire wallon et les territoires à l'intérieur de la Wallonie conduites notamment par l'Institut Destrée, avec les conseils de Bernadette Mérenne, insistent très fort sur la dimension wallonne et internationale/européenne de leurs positionnements. Or la plupart du temps les cartes qui l'illustrent situent la Wallonie dans la seule Belgique ou dans la seule Belgique en Europe celle-ci pouvant, par là, être vue comme la seule qui pourrait être considérée comme apte à positionner la Wallonie dans l'Europe. Or, sans nier que la Belgique « introduise » aussi la Wallonie en Europe, elle n'est pas la seule façon dont la Wallonie s'y positionne (ou s'y introduit), la Wallonie pouvant être considérée également comme se positionnant de manière autonome à l'égard de l'Europe.
Il est évident - on en a mille exemples - que des cartes du même type que celle-ci, sont utilisées de la même façon par des entreprises, des universités, des villes, des provinces, des régions françaises (etc.) qui veulent se situer aux divers échelons de l'Europe voire de l'écoumène (provinces, régions géographiques, pays, continents, planète habitée). Bien que le fait de dessiner une carte de ce type puisse susciter des suspicions de type politiques ou idéologiques, rien n'indique que sa facture serait illégitime, sauf par rapport à d'autres préjugés politiques ou idéologiques.
TOUDI
Pour lire ce n° annuel du point de vue de sa logique. Et pratiquement
Les chapitres I à IV de ce n° spécial conçu aussi comme un livre concernent la particratie ou encore la présidentocratie. Il n'est pas exagéré de dire que les blocages provoqués par ce type de système, combinés à la réforme de l'Etat et à la grave crise tant économique que politique de l'Europe, nous font entrer dans une période de régression politique, économique et sociale sans précédent depuis la fin de la Deuxième guerre mondiale.
Quand un chapitre est fini, on pourra donc utilement revenir à la page de départ de ce numéro et poursuivre la lecture de celui-ci . Si l'on commence par le chapitre I (ou n'importe quel autre), il est donc intéressant de revenir à cette page de départ pour comprendre l'économie du numéro. Au-dessous du titres de chaque chapitre apparaît la formule suivante (placée aussi sur cette page) :
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La destruction de la démocratie en Wallonie et en Belgique s'accompagne d'une destruction de celle-ci en Europe comme nous le montrent Jürgen Habermas et Jean-Marc Ferry depuis plus de vingt ans : il s'agit des chapitres VI et VII. Le chapitre V revient sur un texte du politologue danois Ulf Hedetoft qui, dès 1990, annonce l'inéluctabilité d'une Europe dominée par l'Allemagne dans l'Europe telle qu'elle est. Le chapitre VIII insiste sur l'impossibilité d'une Europe des Régions, démonstration fondée sur des données à la portée de tous (mais dont tous ne tiennent pas compte, hélas!). Le chapitre IX étant, lui, une considération sur un autre mirage : l'impossibilité de la Belgique résiduelle en Europe— certains experts ne devraient vraiment pas aggraver tous ces blocages wallons, belges et européens en entretenant l'illusion pure et simple d'un Wallobrux qui serait la Belgique continuée.
Les chapitres X et XI correspondent à une longue interview philosophique du cinéaste Luc Dardenne qui expose avec beaucoup de simplicité les grandes lignes d'un athéisme soucieux d'éclairer la question de la mort et de la peur de la mort (chapitre X), et aussi sa vision du cinéma dans son universalité liée au local (chapitre X encore et chapitre XI). Exégète d'une grande réputation internationale et même mondiale Camille Focant nous parle de la façon dont la science critique contemporaine des textes aborde la Bible en général et en particulier les évangiles. L'abbé Camille Focant s'exprime aussi sur la crise de l'Eglise catholique, propos recueillis avant l'élection du pape François et toujours actuels vu les espérances que cette élection peut faire naître. Enfin, le chapitre XIII revient à nouveau sur la question de la culture wallonne et de l'identité à la lumière de penseurs comme Paul Ricoeur ou Pierre-André Taguieff.